Le flou autour de l’identité du Bitcoin suscite les hypothèses les plus folles sur les raisons pour lesquelles la cryptomonnaie a été créée. L’une des spéculations les plus répandues est que la CIA a inventé le bitcoin pour permettre des transactions secrètes ou financer des opérations clandestines. D’autres vont jusqu’à dire que l’agence a fondé la crypto-monnaie afin de placer les États-Unis à l’avant-garde d’un nouveau système monétaire mondial. Quelles sont les vérités derrière l’histoire de la CIA avec le Bitcoin ?
CIA : une agence de renseignement aux multiples secrets
En dehors des spéculations sur son lien avec le Bitcoin, la Central Intelligence Agency est une agence de renseignement qui fait l’objet de nombreuses critiques pour ses implications dans des affaires sombres un peu partout à travers le monde. Entre financement de terrorisme et appui au coup d’état, la CIA est accusée de tous les maux par les analystes politiques.
Cependant, la déclassification de certains documents montre que l’agence serait réellement derrière des histoires peu catholiques. En 2013, la CIA a déclassifié des documents qui ont révélé que l’agence avait orchestré le renversement du Premier ministre iranien Mohammed Mossadegh en 1953. Les documents montrent en effet que la CIA a travaillé avec le MI6 britannique pour fomenter un coup d’État contre Mossadegh afin de réinstaller le Shah d’Iran au pouvoir.
Toujours en Iran, la CIA aurait financé les moudjahidines afghans dans les années 1980 dans le cadre de la guerre contre l’Union soviétique. En fait, l’agence couvre d’autres axes d’intervention autre que le terrain politique. Des documents publiés par le lanceur d’alerte, Julian Assange, montre que la CIA seraient impliquées dans de multiples histoires d’espionnages technologique
Wikileaks a publié une série de fichiers intitulée “Year Zero” dans laquelle elle dévoile les plus grands secrets d’espionnage de la CIA. Dans le document de 8000 pages, on a appris que la CIA peut pénétrer dans les téléphones Android et iPhone ainsi que dans tous les types d’ordinateurs.
Elle peut également utiliser des téléviseurs intelligents pour écouter des conversations autour d’eux, et l’agence a exploré des moyens de pirater des voitures pour provoquer des accidents et des assassinats. En dernier lieu, on a appris que la CIA a créé une division, la Embedded Devices Branch, qui est au cœur de beaucoup de fuites d’informations.
SHA-256: l’algorithme de hachage du Bitcoin qui sème le doute
SHA-256, ou Secure Hash Algorithm 256, est une fonction de hachage cryptographique largement utilisée dans le monde de la sécurité numérique. Il fait partie de la famille des algorithmes de hachage SHA-2, qui ont été développés par la National Security Agency (NSA) et publiés par le National Institute of Standards and Technology (NIST) en 2001.
L’objectif d’une fonction de hachage cryptographique telle que SHA-256 est de fournir un moyen sûr et efficace de vérifier l’intégrité et l’authenticité des informations numériques. Pour ce faire, la moindre modification des données d’entrée se traduit par une valeur de hachage complètement différente, ce qui rend extrêmement difficile la modification des données sans être détectée.
L’une des applications les plus connues de SHA-256 est le processus de minage de crypto-monnaies telles que le Bitcoin. Venons-en maintenant au lien entre la CIA et le Bitcoin avec l’algorithme SHA-256. Beaucoup affirment que la NSA aurait pu partager l’algorithme avec la CIA et que celle-ci aurait pu l’utiliser pour créer une monnaie numérique sécurisée et potentiellement intraçable alors qu’en réalité, les transactions sur la blockchain Bitcoin sont bel et bien traçables.
Le supposé rencontre entre Satoshi Nakamoto et le CIA qui n’a jamais eu lieu
En se référant à des messages sur Bitcointalk, Andresen, un des premiers développeurs de la cryptomonnaie avec Satoshi a indiqué dans un post qu’il avait été invité à faire une présentation sur Bitcoin au siège de la CIA. Selon ce qu’a affirmé Pete Rizzo, éditeur en chef de Bitcoin magazine, Satoshi Nakamoto aurait disparu peu après la visite d’Andresen à la CIA, mais cette théorie est au mieux spéculative.
La dernière communication connue de Nakamoto date de décembre 2010. Elle portait sur des mises à jour destinées à contrer les attaques par déni de service. Il a envoyé un courriel à ses collègues développeurs en avril 2011, les informant qu’il passait à d’autres projets, ce qui suggère qu’il a quitté le projet Bitcoin plusieurs mois avant la présentation d’Andresen à la CIA en juin 2011.
Les États-Unis: maintenir l’hégémonie monétaire au travers du Bitcoin
S’il est vrai que le dollar maintient sa dominance dans le commerce, son poids a diminué au fil des années. Selon les données du FMI sur la composition des réserves officielles de change (COFER), “la part des réserves détenues en dollars américains par les banques centrales a chuté de 12 points de pourcentage depuis le début du siècle, passant de 71 % en 1999 à 59 % en 2021”.
Ce qui est alarmant pour la puissance américaine est que la la descente du dollar coincide avec une hausse des devises dites “réserves non-traditionnelles” telles que le Yuan, la rouble et d’autres devises des pays en développement. Le pire est à venir : les pays du BRICS pensent à lancer une monnaie pour faciliter les échanges commerciaux et finacniers entre eux en contournant le dollar.
Cependant, si le dollar devrait s’effacer en tant que réserve monétaire mondial, pourquoi les pays vont adopter une autre monnaie par une autre puissance hégémonique? Le prochain Bretton Woods, s’il en aura, pourrait, selon plusieurs analystes, être marqué par l’introduction d’une monnaie décentralisée, telle que le Bitcoin, qui a priori ne semble être contrôlée par aucun gouvernement.
Cependant, les complotistes croient que le million de BTC qui n’a jamais été déplacés appartient au fond du trésor américain. Étonnement, d’après données on-chain, les Etats-Unis sont le pays au monde qui détient le plus de BTC. L’Etat de l’oncle Sam possèderait pas moins de 205 000 bitcoins dans ses coffres, soit la petite fortune de 5,7 milliards de dollars au cours actuel de la crypto.
Morale de l’histoire : Ne jamais croire la rumeur, surtout si elle porte sur Bitcoin.
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