Depuis quelques années, les cryptomonnaies font bouger l’économie… mais également les passionnés de l’industrie.
Une nouvelle façon de gagner de la crypto
Qui a dit que pour gagner du Bitcoin ou d’autres devises numériques, il fallait rester derrière son ordinateur ? Si le minage est très énergivore, il est possible d’utiliser une toute autre énergie pour obtenir un petit pactole : celle du corps humain.
C’est du moins ce que proposent les move-to-earn, très à la mode en ce moment. Ceux-ci mettent en avant un principe très simple : gagner de l’argent en bougeant. Les utilisateurs sont invités à effectuer une certaine action sportive accompagnés de leur téléphone. Chaque action peut ensuite se convertir en cryptomonnaies.
Acquérir de la monnaie en se promenant est désormais possible grâce à des applications telles que Sweatcoin. Cette dernière fonctionne comme un podomètre, où chaque pas d’une balade quotidienne est comptabilisé. Une fois un millier de pas obtenu, l’utilisateur se voit remettre quelques $SWEAT échangeables contre de l’argent, des bons d’achat ou encore pouvant être reversés à diverses associations.
Avec plus de 64 millions d’utilisateurs, Sweatcoin représente le move-to-earn le plus ancien puisqu’il a ouvert ses portes au public en 2015.
Si la marche reste très accessible, d’autres applications préfèrent se tourner vers un public plus aguerri. Les véritables sportifs peuvent gagner des cryptomonnaie très facilement grâce à la course à pied. Développée par FindSatoshi Lab, l’application StepN permet à ses utilisateurs de bouger de quatre façons différentes, du simple jogging au véritable sprint quotidien. Ils peuvent ensuite grimper plusieurs niveaux pour pouvoir gagner toujours plus d’argent. Une fois un certain seuil atteint, les sportifs sont récompensés grâce au jeton GMT, qui approche aujourd’hui la valeur des 3 euros. Véritable jeton de gouvernance, il peut être dépensé mais également réutilisé pour faire entendre sa voix au sein de la communauté des utilisateurs, où tout se décide en collectivité. L’application est encore en phase de bêta, mais le cours de sa monnaie, a grimpé de plus de 30 000% lors des premières semaines après l’ouverture de StepN. Ceci témoignant du véritable succès connu auprès du public.
D’autres move-to-earn préfèrent offrir une expérience plus ludique aux joueurs. The Dustland, par exemple, fonctionne sur un modèle plus narratif et basé sur de l’audio. Accompagné de ses écouteurs, l’utilisateur évolue dans un univers post-apocalyptique dans lequel il doit survivre. Le seul moyen de débloquer les chapitres suivants étant de courir sur une certaine distance définie. Là aussi, les différents niveaux permettent de gagner quelques DOSE ainsi que des jetons non fongibles.
Enfin, si l’apocalypse représente un moteur motivant mais parfois angoissant pour enfiler ses baskets, d’autres sportifs préfèrent l’application GenoPets qui, comme son nom l’indique, permet d’élever des animaux imaginaires et de les faire évoluer en marchant un nombre de pas défini. Les compagnons, générés sous forme de NFT, peuvent être échangés et revendus tandis qu’ils permettent de rapporter quotidiennement quelques $KI, échangeables contre de l’argent réel.
Gagner des cryptomonnaies pour la première fois… Sans toutefois faire fortune
Très appréciés du grand public, les move-to-earn représentent une nouvelle façon de gagner de l’argent en s’amusant. Grâce à leur côté ludique, certains peuvent poser pour la première fois le pied dans la crypto sphère. Avec de telles applications, il est possible de générer des petits revenus réguliers et d’apprendre le fonctionnement de la blockchain de façon pratique.
Néanmoins, même en étant extrêmement sportif, les move-to-earn ne permettent pas de faire fortune. Tout d’abord parce que les jetons qu’ils versent aux utilisateurs possèdent parfois une valeur dérisoire mais surtout parce que certains d’entre eux posent une limite à l’activité quotidienne des joueurs. Ainsi, comme toute bonne application mobile qui se respecte, StepN fonctionne sur un système d’énergie : la jauge se vide au fur et à mesure que l’utilisateur effectue une activité. Lorsque celle-ci est vide, il n’est plus possible de générer de la cryptomonnaie. Néanmoins, pour les plus téméraires il est possible de brûler les GMT durement gagnés pour obtenir de précieuses “baskets”, nécessaires pour remplir la jauge à nouveau sans avoir à attendre 24h. Ces dernières restent néanmoins très coûteuses et obligent généralement le joueur à investir de sa propre poche afin de pouvoir continuer à courir !
Enfin, malgré l’attrait du public pour les monnaies décentralisées et pour les NFT. Les move-to-earn évoluent tout de même au sein d’un écosystème instable. Si les jetons non fongibles n’ont plus aucun succès ou si le token sur lequel ils sont indexés s’effondrent, les joueurs se retrouveront avec des actifs non utilisables. Ils ne gagneraient que la satisfaction d’avoir fait un peu de sport, s’ils n’ont pas déjà dépensé des sommes folles pour pouvoir avancer plus vite. Il faut donc considérer les move-to-earn comme une façon amusante de bouger davantage et de prendre soin de soi plutôt que comme un moyen de payer son loyer.
Quant aux joueurs les plus acharnés, ils n’échapperont pas à la fiscalité. Chaque inscription sur une de ces applications nécessitant l’ouverture d’un wallet crypto qui devra être déclaré aux impôts. Tout comme les échanges réalisés contre de la monnaie fiduciaire. De quoi rappeler que même si elles sont utilisées de façon ludique, les cryptomonnaies restent une devise tout à fait sérieuse.
Attention aux données récupérées par les move-to-earn
Afin de pouvoir calculer la distance parcourue par un utilisateur et lui proposer une expérience cohérente, la plupart des move-to-earn requièrent l’activation de la localisation d’un téléphone. D’autres demandent également d’accéder à tous les fichiers du téléphone, des appels aux photos stockées sur l’appareil sans forcément fournir de justification.
Les données du joueur sont donc potentiellement exposées aux attaques et au vol, bien que celles-ci soient généralement stockées localement. Bien que le phénomène soit applicable à la majorité des applications mobiles, il est toujours recommandé aux utilisateurs de garder ce désavantage en tête avant de cliquer sur le petit bouton vert de leur store Android ou iOS.
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