La France pourrait devenir un modèle en matière de crypto. Si cela paraît improbable, c’est pourtant le pari que souhaite relever une grande direction française.
La France, grande actrice de l’industrie crypto ?
Après plusieurs mois à déblatérer de l’intérêt ou non de la crypto en France, il semblerait que les mentalités soient enfin en train de changer. Si le gouvernement reste de marbre face aux avantages de la monnaie numérique, de grands acteurs de l’économie française entrevoient une véritable possibilité de progression pour le pays.
C’est du moins ce que souhaite la direction générale du Trésor. Lors d’une conférence organisée par l’Association française des professionnels des titres (AFTI), le sous-directeur du financement des entreprises et du marché financier Pierre Chabrol a exposé son projet de faire de la France une pionnière en matière d’innovation crypto. Depuis son arrivée au poste en 2021, Pierre Chabrol ne cesse de miser sur l’avance du pays en matière de nouveautés et le développement de l’industrie fait partie de ses plans.
Nous pourrions faire de Paris la capitale de l’innovation. […] Pour cela, il faudra jongler entre le soutien affirmé à l’innovation, la maîtrise des risques et la mise en œuvre d’une concurrence loyale entre les acteurs du secteur.
Intervention de Pierre Chabrol lors de la conférence de l’AFTI
Concrètement, comment les ambitions de la direction générale du Trésor pourraient-elles se réaliser ? Deux grands points peuvent être mis en avant. Le premier concerne la loi MiCa. Pour Pierre Chabrol, celle-ci est loin de paralyser l’avancer de la cryptomonnaie dans le pays.
MiCA est une occasion unique d’imposer la France dans le paysage mondial des crypto actifs et de renforcer la place de Paris. Ce texte de loi, qui est un pionnier au niveau international, a été inspiré par la réglementation européenne. Notre capitale a donc un véritable potentiel attractif qu’il faudra défendre.
Intervention de Pierre Chabrol lors de la conférence de l’AFTI
Sans surprise, l’adoption générale de la blockchain et des monnaies numériques ne surviendra pas sans une réglementation en bonne et due forme. C’est là le second point de l’argumentation de Pierre Chabrol : il faut mettre en place des textes clairs et ensuite permettre à l’industrie de se développer tout en expérimentant. Ce sont, en effet, les nouvelles découvertes et inventions des acteurs de la crypto en France, comme Ledger ou Sorare, qui feront rayonner le pays à l’international.
Néanmoins, les autorités devront lâcher du leste aux acteurs de l’industrie
Avec un peu de recul, l’argumentation de Pierre Chabrol est-elle cohérente ? Sans aucun doute puisque les licornes françaises dont l’activité relève de la crypto bénéficient déjà d’une très bonne image à l’étranger. Certaines, comme Ledger, sont très influentes à l’international. Quant à l’arrivée de grands acteurs tels que Binance, elle ne fait que confirmer le potentiel de la France au sein de l’industrie.
Néanmoins, si les régulations semblent nécessaires pour donner une place légitime à la crypto, il faudrait également que les entreprises crypto françaises puissent garder une certaine liberté. Cela s’avère difficile pour l’instant, tant la méfiance envers la blockchain reste grande. Quant aux autorités françaises, elles font preuve d’une très grande lenteur, tant en matière de validation que d’espace alloué à l’activité.
De nombreux acteurs sont récents et ont donc un volume limité d’activité et peu d’effectifs. Ces chiffres apparaissent modestes par rapport au taux de pénétration probable des actifs numériques en France.
Extrait du rapport annuel de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR)
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