En graciant Changpeng Zhao hier, Donald Trump ravive la flamme crypto de la Maison‑Blanche et ouvre une question explosive : Sam Bankman‑Fried pourrait-il être le prochain ?
La grâce de CZ, un calcul politique ?
Le pardon de Changpeng Zhao (CZ) efface purement et simplement sa condamnation fédérale. L’ancien PDG de Binance avait plaidé coupable en 2023 pour violation du Bank Secrecy Act, purgé quatre mois de prison et versé 50 millions de dollars d’amende personnelle, tandis que Binance s’acquittait d’une pénalité record de 4,3 milliards.
Trump, qui a déclaré que ce que CZ a fait n’était pas un crime, s’est présenté comme un président injustement accusé d’anti-conformisme par l’administration Biden. CZ, par ailleurs, est un soutien financier du projet World Liberty Financial, une plateforme crypto liée à la famille Trump. Un point qui alimente les soupçons autour de la portée politique de ce pardon.
SponsoredDans le sillage de cette annonce, les spéculations vont bon train quant au sort de Sam Bankman-Fried, l’ex-PDG de FTX condamné à 25 ans de prison pour fraude et blanchiment. L’homme derrière l’effondrement de l’un des plus grands exchanges du monde cherche toujours à faire appel, mais ses chances d’obtenir un allègement judiciaire semblent faibles à court terme.
Pourtant, sur la plateforme de paris décentralisés Polymarket, de nombreux parieurs croient désormais en une issue politique : les probabilités de voir SBF gracié avant la fin de 2025 ont temporairement bondi à 15 %, avec plus de 6,5 millions de dollars engagés sur ce scénario. Un autre marché parallèle, centré sur sa libération effective, affiche près de 15 % de probabilité.
Peu de chances d’aboutissement
Trump n’en est pas à son premier coup d’éclat auprès de figures crypto. Peu après sa réélection, il avait déjà gracié Ross Ulbricht, fondateur du réseau Silk Road, condamné à la perpétuité. Comparé à Ulbricht, les crimes de CZ paraissent mineurs, mais ceux de SBF occupent un entre-deux controversé : pertes massives pour les investisseurs, absence de violence, mais une fraude systémique d’ampleur mondiale.
Si la clémence présidentielle envers CZ ou Ulbricht s’inscrit dans une politique de séduction du monde crypto, celle envers SBF s’annonce bien plus risquée. L’ex-dirigeant de FTX a été un mécène majeur du Parti démocrate, et plusieurs analystes soulignent que Trump, désormais en campagne permanente, n’aurait aucun intérêt à tendre la main à un symbole de son opposition.
Pour autant, les pressions politiques et les jeux d’influence à Washington ne cessent de croître. Alors, après CZ, SBF sera-t-il le prochain ? Pour l’instant, les marchés y croient davantage que la Maison-Blanche.
La morale de l’histoire : dans la crypto, la clémence vaut désormais mieux que la justice.