Commençons par une vérité qui fâche : personne ne sait combien de temps durera un shutdown américain. Pas la Fed, pas Wall Street, pas votre oncle qui “suit la macro depuis 1987”, et certainement pas un modèle de langage. Mais comme toute bonne tragédie se joue en trois actes, mettons un peu d’ordre, d’ironie et de probabilités dans ce cirque budgétaire — puis regardons quelle crypto a le plus de chances d’encaisser la blague avec le sourire.
Acte I — “Ce n’est qu’un petit arrêt, promis”
Version courte : 1 à 2 semaines. Les élus font monter la pression, la presse aligne des gros titres, les sondages froncent les sourcils, et tout le monde signe un Continuing Resolution pour gagner du temps jusqu’au prochain épisode. Le marché fait un petit bond de côté, puis se dit “finalement, ça va”, comme après un film d’horreur à 12 ans.
SponsoredBénéficiaires ?
- Bitcoin (BTC) et Ether (ETH), qui retrouvent un peu de tonus quand la sueur froide s’évapore.
- Les stablecoins, pas pour la romance, mais pour les volumes : quand on a peur, on gare la voiture près de la sortie.
Acte II — “On campe à Washington”
3 à 5 semaines. Ce n’est plus un incident, c’est un bras de fer. Les administrations font du minimum syndical, quelques publications économiques se voient “décalées” (magie du calendrier), et les desks se demandent si réduire le levier ne serait pas la meilleure décision de l’année.
Bénéficiaires ?
- BTC commence à plaire aux gens qui aiment le mot “exogène”. Quand la politique patine, le protocole à 21 millions rassure.
- Les altcoins ? Ils apprennent un nouveau mot : “désemflage”. On les aime le dimanche, mais on les vend le lundi.
Acte III — “C’est long, mais pas éternel”
Sponsored SponsoredAu-delà de 6 semaines, on quitte la comédie américaine pour un drame métaphysique. Les retards administratifs deviennent des sabliers renversés, les CFO parlent de “visibilité” d’un ton qui refroidit les cafés, et l’envie d’acheter des memecoins se dissipe mystérieusement.
Bénéficiaires ?
- BTC règne par défaut : quand la confiance se creuse, on se raccroche au mât plutôt qu’aux drapeaux.
- Les stablecoins et la trésorerie on-chain (ces jetons adossés à des T-Bills ou des fonds monétaires) accueillent ceux qui veulent du rendement sans montagnes russes.
- Les alts regardent le plafond et se demandent où est passée la musique.
Le shutdown n’aime pas la spéculation — et elle le lui rend bien
Un shutdown, c’est un épisode où l’on réduit le bruit… en réduisant le risque. Levier coupé, appétit refroidi, spreads plus larges : bref, tout ce que les altcoins high-beta adorent en marché haussier devient soudain un régime sec. BTC, lui, n’a pas besoin d’être parfait ; il suffit qu’il soit moins fragile que le reste. Ce qui, ces dernières années, a été souvent le cas dans les périodes d’embrouille institutionnelle.
SponsoredAjoutez à cela la réglementation au ralenti (les horloges administratives toussotent), des statistiques économiques qui arrivent en retard (plaisir coupable des opérateurs qui “travaillent à l’instinct”), et vous avez tous les ingrédients d’un chapitre baptisé : “On verra en novembre”.
“Quelle crypto va en profiter ?” — La hiérarchie, sans chichis
- Bitcoin (BTC) : pas parce qu’il est beau, mais parce qu’il est prévisible. Dans l’incertitude politique, l’actif sans PDG, sans calendrier électoral, sans bilan à refinancer, gagne un bonus de sobriété.
- Stablecoins (USDT, USDC…) : ce ne sont pas des “gagnants” de performance, mais des gagnants de flux. Quand la mer se retire, beaucoup préfèrent le ponton à la planche à voile.
- Trésorerie on-chain (T-Bills tokenisés, MMF tokenisés) : le compromis chic. De la blockchain, un rendement, et l’impression d’être raisonnable.
- ETH : souvent plus résilient que la plupart des alts — son rôle de collatéral et d’ossature d’écosystème l’aide. Mais il ne bénéficie pas du même reflexe-refuge que BTC quand la politique couine.
- Altcoins : certains survivront, un ou deux feront des étincelles (il y a toujours une histoire quelque part), mais l’ensemble sous-pondère bien pendant la panne de budget.
“Combien de temps ça dure ?” ; La réponse honnête (et un peu moqueuse)
Vous voulez un chiffre ? Disons 1 à 4 semaines. Pourquoi ? Parce que c’est assez long pour que tout le monde souffre un peu, assez court pour que personne ne perde la face. C’est la durée qui permet un joli “nous avons trouvé un compromis responsable” devant les caméras. Et si ça dépasse ? Alors on passera de l’ironie au silence, comme en 2018–2019, où 35 jours ont rappelé que la politique adore tester les limites — et que les marchés, eux, n’aiment pas qu’on joue avec les horloges.
Sponsored SponsoredLe mode d’emploi (sans se prendre pour Nostradamus)
- Levier au placard. Le shutdown adore les liquidations. Donnez-lui moins à manger.
- Cash et sang-froid. Un peu de stable pour saisir le creux potentiel, c’est pratique.
- Core/satellite. On garde BTC/ETH au centre, on traite les altcoins comme des options : taille modeste, durée maîtrisée, pas d’attachement sentimental.
- Ne pariez pas sur un “go/no-go” administratif à la journée près. Les agendas identitaires font de mauvais catalyseurs.
- Acceptez l’ennui. Dans ces épisodes, la meilleure performance consiste souvent à éviter la bêtise.
Au fond, la durée n’est qu’un détail
Les marchés ne réagissent pas au temps qui passe, mais au récit qui change. Un shutdown de deux semaines, s’il dégénère en bataille idéologique, peut coûter plus cher qu’un shutdown d’un mois qui se résout avec dignité. La crypto obéit à la même mécanique : l’anticipation écrase la chronologie. Tant que l’histoire s’appelle “incertitude politique”, la hiérarchie reste : BTC d’abord, stablecoins et trésorerie on-chain pour respirer, alts en mode “à la carte”.
Conclusion ironique mais utile : je ne sais pas si l’épisode durera douze ou vingt-sept jours — et vous non plus. En revanche, on sait très bien qui tient la route quand le décor bouge : Bitcoin par défaut robuste, les stablecoins par pragmatisme, la trésorerie tokenisée par goût du raisonnable. Le reste, c’est de la littérature… que Washington réécrira dès la prochaine saison.
La morale de l’histoire : Uptober pourrait bien ressembler à Stabletober.