Depuis cinq siècles, les Centuries de Michel de Nostredame — Nostradamus pour l’éternité — alimentent débats, croyances et interprétations. À l’ère des blockchains et des monnaies sans État, une question improbable mais séduisante surgit : et si Nostradamus avait, en filigrane, “vu” venir le Bitcoin ?
Quand l’ésotérisme flirte avec la blockchain
L’hypothèse est évidemment un jeu d’esprit, mais elle révèle un phénomène bien réel : notre besoin de raccorder des révolutions technologiques à des récits et des prophéties.
Posons les faits : au 29 août 2025, le prix du Bitcoin évolue autour de 112 500 $, pour une capitalisation de ~2,22 B$, avec 19,91 M BTC en circulation (sur un maximum de 21 M). Le feu de la crypto est bel et bien là — mais Nostradamus l’avait-il pressenti ?
Nostradamus, prophète du code ?
Nostradamus (1503-1566), médecin et astrologue provençal, publie en 1555 ses Prophéties. Environ 942 quatrains obscurs, rédigés dans un mélange de vieux français, de latin et d’images symboliques. Leur ambiguïté permet de multiples lectures, et alimente encore aujourd’hui des milliers d’articles, de livres… et désormais des parallèles avec Bitcoin.
Bitcoin, ce feu invisible
Créé en 2009 par l’individu ou le groupe connu sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto, Bitcoin est un protocole monétaire décentralisé basé sur la blockchain. Sa rareté (21 millions d’unités maximales), son indépendance des États et sa valeur croissante en font un objet de fascination quasi-mystique. Certains y voient un nouvel “or numérique”, d’autres une “prophétie technologique”.
Tableau comparatif : quatrains célèbres et lectures “crypto”
Voici quelques quatrains authentiques de Nostradamus, lus à travers le prisme de la crypto.
| Quatrain (source) | Extrait authentique | Lecture “crypto” (Bitcoin) |
| I.46 | « Grand feu du Ciel en trois nuicts tombera… Bien peu après la terre tremblera. » | “Feu du ciel” → flux électrique et numérique; “tremblera” → volatilité des marchés crypto. |
| II.81 | « Par feu du Ciel la cité presqu’aduste… » | La “cité brûlée” → métaphore des systèmes financiers traditionnels incendiés par l’arrivée d’une monnaie numérique. |
| I.87 | « Feu du centre de terre… autour de Cité neuue… » | “Feu du centre” → énergie du minage; “cité neuve” → l’économie numérique émergente. |
| VI.97 | « Cinq & quarante degrez ciel bruslera, Feu approcher de la grand cité neuue… » | “Cité neuve” → monde digital; “feu” → puissance de calcul et hashrate du réseau Bitcoin. |
| I.53 | « Quand d’or d’argent trouvé nouvelle mine. » | Allusion directe au minage : or et argent numériques extraits d’une “nouvelle mine” informatique. |
| I.12 | « Le tant d’argent de Diane & Mercure… d’or seront abreuvez. » | Image des métaux → Bitcoin comme “or numérique” supérieur à l’argent. |
| I.24 | « A cité neuue pensif… l’oisel de proye au ciel se vient offrir… » | “Cité neuve” → Internet; “oiseau de proie” → marchés financiers numériques. |
| II.97 | « Cinq & quarante degrez… grand flamme… » | “Grande flamme” → cycles de bull run, flambées spéculatives de Bitcoin. |
Les images qui frappent : feu, cités, mines
- Le feu : omniprésent dans les quatrains, il résonne avec l’électricité, les data centers, la puissance de calcul du réseau Bitcoin.
- La cité neuve : souvent interprétée comme New York, mais qu’on peut aussi relire comme une métaphore d’Internet, espace numérique global.
La nouvelle mine : formulation presque trop belle pour les bitcoiner, rappelant le minage SHA-256 et l’or numérique.
Les cycles de marché et les cycles prophétiques
Bitcoin vit au rythme des halvings (tous les quatre ans, la récompense des mineurs diminue), entraînant souvent des bulles spéculatives suivies de krachs. Nostradamus évoque lui aussi des cycles de “grands troubles” suivis de renaissances. La ressemblance est plus poétique qu’historique, mais elle illustre la puissance des analogies.
Nostradamus et Satoshi : deux maîtres du secret
Nostradamus écrivait dans une langue volontairement obscure pour éviter la censure. Satoshi Nakamoto, créateur de Bitcoin, est resté anonyme pour laisser son invention parler d’elle-même. Dans les deux cas, le texte — quatrain ou code — devient central, interprété, rejoué, commenté sans fin.
Pourquoi ces rapprochements nous intéressent
- Bitcoin a besoin de mythes : rareté ultime, messianisme technologique, récit d’une libération face aux États.
- Nostradamus fournit les images : feu, cités, mines, tremblements.
- L’un et l’autre nourrissent un imaginaire de bouleversement et de transformation.
Où en est Bitcoin en août 2025
- Prix : ~112 500 $
- Capitalisation : ~2,22 billions de dollars
- Offre en circulation : ~19,91 millions de BTC
- Halving 2024 passé : récompense de minage à 3,125 BTC/bloc
Ces chiffres confirment la solidité de l’actif en 2025 et son rôle central dans l’économie crypto.
Nostradamus, prophète de la blockchain ?
Non, Nostradamus n’a pas “prédit” Bitcoin. Mais ses quatrains, comme tout grand texte symbolique, se prêtent à d’infinies réinterprétations. Lire dans ses “feux du ciel” et ses “nouvelles mines” l’annonce de l’or numérique, c’est avant tout projeter nos espoirs et nos angoisses sur un langage volontairement mystérieux.
L’essentiel est ailleurs : Bitcoin est un fait, mesurable et concret, mais il s’accompagne d’une mythologie. Nostradamus, en poète du futur, lui offre une trame narrative : le feu invisible, la cité nouvelle, la mine inédite.
Une prophétie ? Non. Mais un récit qui éclaire notre besoin de donner un sens au chaos technologique.
La morale de l’histoire: L’important c’est d’y croire
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