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Play to Earn : avons-nous vraiment besoin de la blockchain pour les jeux Web3 ?

4 mins
Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • La technologie utilisée pour créer des jeux blockchain a au moins dix ans de retard par rapport aux jeux classiques.
  • La plupart des meilleures ressources de jeu se trouvent dans la technologie de gaming du Web2.
  • Les jeux Web3 doivent s'inspirer des jeux Web2.
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Play to Earn : les grands studios de jeux devraient-ils adopter la technologie Web3 ? Selon Corey Wilton, PDG de Mirai Labs, l’avenir des jeux Web3 réside dans la technologie Web2?

La question peut sembler étrange, surtout venant de quelqu’un qui a consacré tant d’efforts au développement du secteur Play to Earn (P2E). Cependant, si nous, les développeurs du Web3, voulons créer les meilleurs jeux P2E possibles, nous devons utiliser les meilleures ressources dont nous disposons. Et franchement, beaucoup de ces ressources se trouvent dans la technologie de gaming Web2.

Afin d’offrir une meilleure expérience de gaming aux utilisateurs, les développeurs de jeux Web3 doivent utiliser autant que possible la technologie Web2 et n’intégrer la blockchain que lorsqu’elle s’avère nécessaire. Voici comment.

Play to Earn : dans quels cas avons-nous vraiment besoin de la blockchain ?

En fin de compte, la technologie utilisée pour créer des jeux blockchain a au moins dix ans de retard par rapport à celle des jeux classiques. En effet, ceux qui bâtissent et utilisent l’écosystème Play to Earn ont décidé de faire ce compromis au nom de la propriété décentralisée.

Mais vaut-il vraiment la peine d’avoir des jeux Web3 avec des mécanismes aussi obsolètes dans le seul but de disposer de solutions basées sur la blockchain ?

Non. En effet, de nombreux éléments pratiques comme les paiements, l’intégration et d’autres fonctionnalités de jeu, s’avèrent beaucoup plus fluides sans la blockchain. Pourtant, il existe certains cas où la blockchain peut être l’outil le plus adapté. Alors, quand est-ce que la technologie blockchain devient nécessaire ?

Lequel est arrivé en premier : le problème ou la solution ?

De nombreux spécialistes estiment que la blockchain pourrait ajouter une couche d’interopérabilité aux objets et aux monnaies des jeux, ce qui permettrait de les transférer d’une plateforme à l’autre. Cependant, l’infrastructure nécessaire à ce type d’interopérabilité entre les jeux ne sera pas disponible avant un certain temps. Ce, même lorsqu’il s’agit de jeux créés par le même studio. Ainsi, bien que l’interopérabilité soit possible, elle n’est pas pratique – du moins, pas de sitôt.

En effet, la seule chose pour laquelle la blockchain peut s’avérer utile aujourd’hui est la propriété. Étant donné que les blockchains sont à la fois décentralisées et immuables, elles peuvent servir à créer des preuves de propriété sûres pour tout élément, monnaie ou autre type d’actifs de jeu, y compris les données des utilisateurs.

Il convient toutefois de noter que la propriété des éléments de jeu est également possible sans blockchain. La plupart du temps, les utilisateurs finaux ne savent pas ou ne se soucient pas de la différence entre la propriété on-chain et off-chain. Dans ces cas, la propriété des actifs de jeu ne constitue pas un problème qui doit être résolu. Par conséquent, l’utilisation de la blockchain pour certains types de propriété ne peut pas vraiment être qualifiée de solution. En effet, elle peut même poser problème.

Pourtant, on voit de plus en plus de “solutions” de ce type, que ce soit pour la propriété ou pour d’autres choses. Et lorsque le marché devient spéculatif, des milliers d’entreprises commencent à développer ces solutions, en créant des “problèmes” que leurs produits peuvent résoudre.

En fin de compte, cela conduit à un surplus de services qui deviendront obsolètes à long terme. Et puisque ce ne sont que des solutions temporaires à des problèmes continus, leur utilisation n’est pas une bonne idée.

Play to Earn : optimiser la blockchain

Le problème de l’utilisation de la blockchain dans le Play to Earn a donc deux faces : la blockchain est souvent surutilisée, et lorsqu’elle doit être utilisée, les solutions les plus faciles à appliquer à court terme ne sont pas durables.

C’est pourquoi aujourd’hui, les développeurs de jeux P2E devraient utiliser la technologie Web2 autant que possible. Ce afin de créer des jeux avancés qui seront complétés par des applications blockchain robustes uniquement quand et où celles-ci sont nécessaires.

Dans les cas où la blockchain est vraiment la meilleure solution, les développeurs Web3 doivent créer des systèmes durables à long terme. Il s’agit notamment des blockchains de couche 1 (L1) et des solutions de couche 2 (L2) qui disposent d’écosystèmes solides et d’équipes de développement.

En effet, bien que ces protocoles L1 et L2 ne soient pas actuellement capables d’offrir les mêmes types d’écosystèmes complexes que les jeux Web2 d’aujourd’hui, il est probable qu’ils le seront un jour.

De nombreux développeurs L1 et L2 essaient de créer des blockchains qui fonctionneront comme Amazon Web Services, c’est-à-dire des programmes solides et flexibles qui peuvent prendre en charge un nombre illimité d’applications. Et le jour où cela se produira, la technologie Web2 qui soutient ces jeux P2E robustes pourra facilement être transférée au Web3.

Lier des actifs off-chain avec des marketplaces on-chain

Si l’on regarde l’écosystème P2E, 99 % des entreprises qui bâtissent sur le marché actuel n’existeront plus dans deux ans. Qui restera donc ? Les studios qui focaliseront leurs efforts sur la création de jeux avec des mécanismes de conception éprouvés. En effet, ces jeux encouragent les dépenses et génèrent des revenus durables à long terme.

Pour le moment, il se pourrait que ces jeux soient entièrement off-chain avec uniquement des relations tangentielles avec les blockchains. Par exemple, les actifs d’un jeu off-chain peuvent être “exportables” vers un statut on-chain, où ils pourraient être échangés sur des marketplaces externes. Ainsi, une fois que les utilisateurs terminent avec les services on-chain, ils peuvent à nouveau “importer” leurs actifs dans le jeu.

L’avenir des jeux Web3 se trouve dans le Web2, du moins pour le moment. Alors que de nombreux jeux Web3 ont vu le jour, puis disparu comme des éclairs, certains écosystèmes et communautés de jeux Web2 ont prospéré pendant des années. Après tout, de nombreux jeux Web2 sont plus avancés techniquement et bien plus conviviaux et divertissants que leurs homologues Web3.

Donc, si nous voulons créer des écosystèmes de jeu P2E qui attirent davantage d’utilisateurs et de développeurs, et qui continueront de prospérer à l’avenir, nous devons nous inspirer des jeux Web2.

À propos de l’auteur

Corey Wilton est le PDG de Mirai Labs, le studio de gaming à l’origine du jeu P2E Pegaxy.io.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle a travaillé en tant que traductrice chez BeInCrypto de 2021 à 2023. Ses sujets d’expertise : Cryptomonnaies, Finance...
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