Le ministère mexicain de la culture, par l’intermédiaire de l’Institut national des beaux-arts et de la littérature (Inbal), a condamné la destruction d’une œuvre de l’artiste mexicaine Frida Kahlo, affirmant qu’il s’agissait d’un crime.
Le gouvernement du Mexique a pour sa part déclaré :
“Banxico est administrateur du musée Diego Rivera et Frida Kahlo, en sa qualité de détenteur des droits patrimoniaux des œuvres. À ce jour, l’INBAL n’a pas reçu de demande et n’a pas délivré d’autorisation de reproduction de l’œuvre en question. Au Mexique, la destruction délibérée d’un monument artistique constitue un délit au sens de la loi fédérale sur les monuments et zones archéologiques, artistiques et historiques”.
Il y a quelques jours, l’investisseur et collectionneur Martín Mobarak a brûlé l’une des œuvres emblématiques de Frida Kahlo, “Fantasmas Siniestros”, pour la convertir en une collection de 10 000 pièces de jetons non fongibles (NFT) ; cette action a toutefois suscité une controverse à niveau international dans le monde de l’art.
Le Mexique cherche à agir légalement
On estime que l’œuvre brûlée a été évaluée sur le marché à 10 millions de dollars (plus de 200 millions de pesos mexicains). Le 22 septembre, Martin Mobarak a publié une vidéo montrant l’incinération du dessin, qui bien que sans nom, faisait toutefois partie du journal intime de la peintre.
Le ministère mexicain de la culture souligne qu’il est en train de recueillir les informations nécessaires et tous les détails permettant de corroborer la destruction de l’œuvre et sa reproduction au format NFT.
Le ministère de la culture rappelle que l’œuvre est un monument artistique depuis 1984 :
“L’Institut respectera à tout moment les termes de la loi fédérale sur les monuments et les zones archéologiques, artistiques et historiques (LFMZAAH). Le règlement et le décret ont déclaré monument artistique l’intégralité de l’oeuvre de l’artiste mexicaine Frida Kahlo Calderón, y compris les œuvres de chevalet, les œuvres graphiques, les gravures et les documents appartenant à la nation ou à des particuliers, publié au Journal officiel de la Fédération le 18 juillet 1984”.
Après l’incendie de “Fantasmas Siniestros”, les membres de “Arte Capital” ont accusé les proches du peintre Diego Rivera, qui a été l’époux de l’artiste, de “ne pas protéger” l’œuvre de Frida Kahlo, provoquant son funeste destin d’être brûlée pour devenir NFT. Cependant, selon le journal El Sol de Mexico, l’investisseur Martín Mobarak a estimé que “l’artiste aurait aimé l’idée” si elle était encore en vie.
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