Le Bureau of Economic Analysis (BEA) a confirmé ce que les analystes soupçonnaient depuis longtemps : les États-Unis sont entrés en récession technique au deuxième trimestre de 2022.
Ce jeudi 29 septembre, le BEA a déclaré que l’économie américaine a diminué de “0,6 % au deuxième trimestre de 2022, après une baisse de 1,6 % au premier trimestre”. Elle est donc en récession technique.
Suite à cette nouvelle, le S&P 500, l’indice qui mesure et suit la performance des actions des 500 principales sociétés cotées aux États-Unis, a chuté de 2,58 %.
Bitcoin ne s’en est pas tellement mieux sorti, enregistrant une baisse de 2,08 % sur la même période, ce qui a ramené l’actif numérique sous la ligne de résistance des 19 000 dollars. La récession pourrait avoir d’autres conséquences
Ce n’est que le début
Au cours d’une semaine mouvementée pour les marchés mondiaux, la confirmation officielle que les États-Unis sont déjà entrés en récession technique a offert peu de chance de répit ou d’optimisme.
Lors d’un entretien pour Bloomberg, Seema Shah, stratégiste en chef chez Principal Global Investors, n’a pas cherché à édulcorer la situation. Lorsqu’on lui a demandé si la crise allait se poursuivre, elle a catégoriquement répondu par l’affirmative.
“Certainement. Je pense que [le troisième trimestre] a été un peu plus modéré”, a déclaré M. Shah. “En juillet et août, le marché a été alimenté par un optimisme presque ridicule et par l’espoir que la Fed et les banques centrales capituleraient devant la faiblesse de la croissance. Ensuite, nous avons réalisé qu’il n’y avait qu’un seul objectif possible, à savoir l’inflation. Cela a ramené toutes les attentes vers des taux plus élevés, une faible croissance et, bien sûr, des bénéfices plus faibles, et cela fait baisser le marché. Et ce n’est pas encore fini” a-t-elle déclaré.
Selon Mme Shah, l’un des principaux problèmes auxquels les États-Unis sont confrontés est la vigueur du marché du travail. Face à l’annonce de demandes d’allocations chômage inférieures à 200 000, il s’avère extrêmement difficile de lutter contre l’inflation. Cela pourrait finir par obliger la Fed à saborder son propre marché de l’emploi.
M. Shah a déclaré que “la vigueur du marché de l’emploi causera la perte des États-Unis, car tant que le marché de l’emploi restera solide, la Fed devra aller de plus en plus loin. Et elle y est obligée. Cela entrainera un atterrissage brutal”.
Le combat contre l’inflation continue
Les gouvernements du monde entier doivent maintenant faire face aux réalités de leurs politiques strictes de confinement durant la crise du COVID-19, et qui ont lourdement pesé sur la productivité, ce alors même qu’ils dévaluaient leurs propres monnaies par le biais de programmes d’assouplissement quantitatif.
La lutte contre l’inflation est désormais une obsession pour les régimes politiques de toutes sortes partout dans le monde, à l’exception du Royaume-Uni qui a préféré réduire les impôts et annoncer une nouvelle vague de plans de dépenses.
Les premières indications suggèrent toutefois que ce plan est défectueux. En effet, les conseillers américains s’inquiètent désormais du manque de responsabilité économique dont fait preuve le gouvernement britannique.
Selon Bloomberg, Gina Raimondo, secrétaire américaine au commerce, a déclaré : “La politique consistant à réduire les impôts et à augmenter simultanément les dépenses ne contribue pas à lutter contre l’inflation à court terme ni à favoriser la croissance économique à long terme”, avant d’ajouter que “les investisseurs et les hommes d’affaires attendent des dirigeants mondiaux qu’ils prennent l’inflation très au sérieux.”
Ainsi, avec cette confirmation d’une récession sur le marché américain, combinée au choc d’une politique économique britannique jugée cavalière, de nouvelles difficultés financières semblent assurées.
Toutefois, selon Mme Shah, le plus dur reste à venir. Ainsi, lorsqu’on lui a demandé quelles sont les opportunités qui subsistent sur ce marché, l’analyste a admis qu’il était de plus en plus difficile de répondre à cette question.
“Augmentez vos liquidités, afin d’être en mesure de tirer parti des opportunités”, a-t-elle déclaré.
Voilà donc un bon conseil pour tous ceux qui ont des liquidités à revendre. Lorsque la vente flash commencera, le nombre d’investisseurs particuliers disposant d’un capital excédentaire pourrait bien être très limité.
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