Le journal sud-coréen KBS rapporte que Do Kwon, le PDG de Terra Luna, vivrait actuellement en Europe. Ce, malgré la révocation de son passeport.
Selon la même source, Do Kwon aurait fui vers un pays européen (jusqu’à présent inconnu) via Dubaï. Ce, avant que son passeport ne soit révoqué par le ministère sud-coréen des Affaires étrangères
Do Kwon ignore les autorités et n’en fait qu’à sa tête
Il y a un mois, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a appelé Do Kwon à rendre son passeport dans un délai de deux semaines. Cette demande avait pour objectif de contraindre l’entrepreneur déchu à retourner en Corée du Sud et à faire face aux accusations de violation de la loi sur les marchés des capitaux.
Plus tôt cette année, les procureurs du tribunal du district sud de Séoul ont émis un mandat d’arrêt mondial contre Do Kwon, qui est accusé d’avoir causé des pertes de 40 milliards de dollars aux détenteurs du stablecoin TerraUSD et du token LUNA.
TerraUSD était un stablecoin algorithmique, ce qui signifie qu’il n’était pas adossé directement à des réserves réelles pour maintenir sa parité avec le dollar. En effet, le stablecoin s’appuyait principalement sur des algorithmes, des récompenses de trading et un mécanisme d’offre et de demande lié au token LUNA. De même, les traders pouvaient gagner jusqu’à 20 % de rendement annuel en investissant TerraUSD dans le protocole Anchor, la banque crypto de Terraform Labs.
À la demande des responsables sud-coréens, Interpol a également émis une notice rouge contre Do Kwon. Contrairement aux idées reçues, la notice rouge n’est pas un mandat d’arrêt international. Il s’agit plutôt d’un avis qui permet aux autorités de l’un des 195 pays membres d’Interpol d’arrêter provisoirement un individu pour extradition, remise ou toute autre action légale.
Des accusations de manipulation du cours de Luna
Selon KBS, les procureurs sud-coréens auraient trouvé des éléments prouvant que Do Kwon manipulait le cours de LUNA. Ils ont également pu accéder à une conversation entre Kwon et un ancien employé de Terraform Labs. Au cours de la discussion, le fondateur de Terra Luna aurait ordonné à l’employé de l’aider dans son stratagème.
“Je ne peux pas révéler les détails, mais il s’agit d’une conversation où le PDG Do Kwon a explicitement ordonné la manipulation des prix”, a déclaré un responsable du tribunal sud-coréen. Des allégations démenties par un porte-parole de Do Kwon.
Do Kwon dit “profiter de l’une des périodes les plus créatives de sa vie”
Au milieu du chaos, l’entrepreneur sud-coréen garde le sang-froid et fait preuve d’une incroyable résilience mentale. Actuellement, il travaille sur la version 2.0 de la blockchain Terra Luna, qui serait selon lui, un fork du réseau original. Les tokens du nouveau réseau sont appelés LUNA et TerraUSD, tandis que ceux de l’ancienne blockchain ont été rebaptisés LUNC et USTC.
Do Kwon a même tweeté ce jeudi 3 novembre, que “ces dernières semaines ont été l’une des périodes les plus créatives de sa vie”.
Dans un fil twitter, le chercheur Bybit IAN a révélé que Do Kwon a proposé une idée pour réduire les frais d’ingénierie liés au lancement de blockchains layer 1. Selon lui, cette idée pourrait rendre le lancement d’une layer 1 aussi simple que le déploiement d’un contrat intelligent. Le PDG de Terra Luna a également proposé d’autres idées pour améliorer la sécurité des L1 en utilisant ce qu’il appelle des “alliances inter-chaînes”.
Auparavant, Do Kwon a nié avoir esquivé les autorités, soulignant que Terraform Labs “n’a rien à cacher”.
Le mois dernier, il a déclaré dans une interview sur le podcast Unchained que les accusations portées contre lui avaient “des fins politiques”, tout en s’excusant auprès des investisseurs de Terra Luna.
Jusqu’à présent, le cours de LUNC reste très loin de ses niveaux d’avant le fiasco qui a eu lieu en mai. Le token s’échange actuellement à 0,00022148 $. De son côté, le cours de LUNA oscille actuellement autour de 2,40 $, en baisse de 87 % par rapport à son sommet historique.
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