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Bitcoin peut-il constituer une arme de guerre dans le conflit israélo-palestinien ?

5 mins
Par Shubham Pandey
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EN BREF

  • Dès le début du conflit russo-ukrainien, l'Ukraine a réussi à lever des millions de dollars uniquement via des plateformes de dons crypto.
  • Malgré les interdictions imposées par les autorités Israéliennes, de plus en plus de Palestiniens se tournent vers les cryptomonnaies pour rester à flot.
  • La crypto peut s’avérer très utile dans de telles situations, mais elle présente également des risques.
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Bitcoin peut-il devenir une arme de guerre ? Les Russes, les Ukrainiens et les Palestiniens de la bande de Gaza s’intéressent de plus en plus au Bitcoin. La crypto peut en effet s’avérer très utile dans de telles situations, mais elle présente également des risques à ne pas négliger.

Alors que le conflit russo-ukrainien a éveillé la menace d’une troisième guerre mondiale, les tensions géopolitiques battent leur plein. Dans de telles situations, les cryptomonnaies comme Bitcoin peuvent jouer un rôle clé dans la vie quotidienne des gens ordinaires.  

La crypto : une bouée de sauvetage pour l’Ukraine

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a secoué tous les marchés financiers, y compris celui de la crypto. Voici comment les cryptomonnaies ont réagi à l’attaque la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale.

Tout d’abord, Bitcoin a considérablement chuté dans les jours suivant l’invasion. Chose que l’on peut expliquer par la panique des investisseurs et la liquidation massive des actifs à haut risque. Quelques jours plus tard, les crypto actifs ont fortement rebondi.

Cryptomonnaies
Source : Reuters

Les dons crypto, qui ne connaissent ni restrictions ni frontières, ont été l’une des principales raisons du rebond du marché. Selon Reuters, l’Ukraine a réussi à lever des millions de dollars uniquement via des plateformes de dons crypto.

La crypto au service de la charité

Les données de la plateforme d’analyse blockchain Elliptic révèlent qu’environ 19,80 millions de dollars de dons crypto ont été effectués au premier trimestre. En effet, les dons ont commencé à affluer lorsque le gouvernement ukrainien a officiellement demandé des aides en Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH) et Tether (USDT).

Ces dons ont été versés directement au gouvernement Ukrainien et à des organisations caritatives soutenant l’Ukraine, comme le groupe de hackers Anonymous. Les fonds provenaient de particuliers, d’organisations et d’entreprises crypto. Même la bourse crypto FTX, qui s’est récemment déclarée en faillite, y a participé.

En plus d’être rapides, les dons crypto sont entièrement transparents. Ainsi, plutôt que de tomber en de mauvaises mains, ils sont directement versés aux portefeuilles qui en ont besoin.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, la crypto a fait ses preuves en tant que moyen de paiement et de soutien. Alors, les dons crypto peuvent-ils constituer une arme de guerre dans le conflit israélo-palestinien ?

Un peu d’histoire

Au fil des ans, les violentes altercations entre Israéliens et Palestiniens se sont transformées en une guerre meurtrière. Il s’agit d’un conflit qui dure depuis des générations.

Jérusalem est l’une des terres les plus sacrées pour les chrétiens, les juifs et les musulmans. Israël revendique cette ville comme sa capitale, mais la Palestine proclame Jérusalem-Est comme la capitale de son futur État. Au cours des 50 dernières années, Israël a bâti plusieurs colonies à Jérusalem.

Plus de 600 000 Israéliens y vivent actuellement, chose que les Palestiniens refusent. Depuis 1979, il y a eu de nombreuses tentatives de paix, mais les tensions persistent à Jérusalem-Est, à Gaza et en Cisjordanie.

Bitcoin : une arme de guerre ?

Des milliers d’innocents, en particulier les Palestiniens de la bande de Gaza, ont été durement touchés par le conflit. Évidemment, la perturbation de la vie quotidienne impacte également le réseau financier.

Selon National News, les Palestiniens se tournent de plus en plus vers les crypto actifs. “Alors que les autorités israéliennes limitent le commerce et l’accès [à la bande de Gaza], de plus en plus de résidents se tournent vers les cryptomonnaies pour gagner leur vie. Ce, malgré les risques que cela présente”, rapporte le journal.

crypto
Source : National News

Noor, une résidente de Gaza, ne connaissait pas Bitcoin avant que sa boutique de maquillage ne soit détruite lors d’une attaque menée en 2021 par Israël. Dès lors, elle a commencé à investir dans les cryptomonnaies pour survivre.

“Ma vie a changé lorsque j’ai appris à investir dans Bitcoin et que j’ai commencé à vendre du maquillage en ligne”, a-t-elle déclaré.

Dr. Tariq Dana, conseiller chez Al-Shabaka, un réseau politique palestinien, estime que de nombreux palestiniens se sont tournés vers la crypto, car il s’agit d’un moyen d’échapper aux mesures restrictives d’Israël.

“Je pense que la nature décentralisée de la crypto nous encourage à générer un revenu via des plateformes sûres et indépendantes”, a déclaré Kareem, un habitant de Gaza qui investit également dans Bitcoin.

De son côté, Haitham Zuhair, investisseur crypto et homme d’affaires palestinien a déclaré : “Je suis certain que la baisse du cours de Bitcoin a causé des pertes à de nombreux traders à Gaza parce que leurs investissements initiaux et leur capitaux ne sont pas aussi importants qu’on ne le pense”.

“L’éducation et l’expérience sont essentielles pour pouvoir utiliser la crypto en tant qu’outil de génération de revenus et de stabilité économique en Palestine. Il suffit d’un seul faux pas pour perdre une fortune en crypto”.

Bitcoin : un outil pratique, mais pas sans risques

Alors que les cryptomonnaies ont permis à de nombreux Palestiniens de tirer parti du marché financier mondial, elles ne constituent pas une solution viable pour les autorités palestiniennes, prévient Mohammed Khaled, journaliste économique à Gaza.

“Il est impossible de faire des transactions étatiques avec Bitcoin… le système de transactions crypto en Palestine est centralisé, ce qui signifie qu’Israël peut suspendre les dépôts et les retraits”, a-t-il ajouté.

Les inquiétudes de M. Khaled ne sont pas infondées. En effet, les autorités israéliennes ont déjà saisi 7,70 millions de dollars de Bitcoin (BTC) et de Dogecoin (DOGE) appartenant au Hamas, un groupe soutenant Gaza.

bitcoin
Source : Elliptic

Conclusion

Les monnaies fiduciaires ont toujours été manipulées en temps de guerre. Les guichets automatiques cessent de fonctionner et les gouvernements interdisent aux banques de vendre des devises internationales ou d’accepter certains types de paiements. Résultat : de nombreux citoyens se trouvent incapables d’effectuer des transactions.

Dans des circonstances extrêmes comme la guerre, les banques locales détenant des devises deviennent inaccessibles. Les gouvernements proposent donc des alternatives comme les bons d’achat de produits alimentaires et de carburant. Comme on l’a vu en Ukraine, ces conditions créent un climat incertain et augmentent les taux d’inflation.

La crypto peut très bien résoudre une grande partie de ces problèmes. Par exemple, les paiements P2P ne peuvent être réglementés ou interdits par aucune organisation militaire ou gouvernement. Il s’agit donc d’un mode de paiement décentralisé et sécurisé qui peut théoriquement résister à n’importe quel régime politique.

Il convient finalement de rappeler que la crypto a déjà fait ses preuves. Depuis le début du conflit russo-ukrainien, des millions de dollars de dons anonymes ont traversé les frontières de la blockchain. Il est donc raisonnable de supposer que la crypto pourrait jouer un rôle clé dans le cas d’une troisième guerre mondiale.

Cela dit, Bitcoin et les autres crypto actifs ont également des inconvénients, notamment en matière de sécurité. C’est pourquoi la cybersécurité doit être la priorité absolue des développeurs de projets crypto.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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