Trusted

Les générateurs d’images par intelligence artificielle : révolution ou malédiction du metaverse ?

5 mins
Mis à jour par Matias Calderon
Rejoignez Notre Communauté de Trading sur Telegram

EN BREF

  • Les générateurs d’images par intelligence artificielle ont le vent en poupe en ce moment, mais ils n’échappent pas aux critiques.
  • Selon ses détracteurs, cette technologie augmente le risque d'usurpation d’identité et met en péril les revenus des artistes.
  • Selon ses partisans, il s’agit de la prochaine étape dans l'amélioration de l'expérience des utilisateurs et des artistes sur le métavers.
  • promo

Dans le monde de la technologie, 2022 a été l’année de l’intelligence artificielle (IA), en particulier les générateurs d’images par IA. Sur les réseaux sociaux, les illustrations numériques créées par des ordinateurs commencent progressivement à remplacer les photos.

Cette technologie est également très présente dans le metaverse. En octobre, Mona a lancé un générateur d’images par intelligence artificielle qui permet à ses utilisateurs de créer des textures pour des objets numériques sans écrire une seule ligne de code.

Dans une interview avec The Block, le PDG de Mona a déclaré : “Nous travaillons activement pour créer et intégrer ce type d’outils dans le pipeline de création destiné à notre communauté. Bientôt, les utilisateurs pourront créer des ressources et des mondes entiers en utilisant l’IA de Mona”.

Malgré leurs avantages, les générateurs d’image par intelligence artificielle ne font pas l’unanimité. Cette semaine, le gouvernement chinois a officiellement interdit la création d’images générées par l’IA sans filigrane. La semaine dernière, Adobe a commencé à vendre des photos générées par intelligence artificielle en tant qu’images de stock, ce qui pourrait menacer les revenus des créateurs. Ces images ont même inondé la section “Explorer” de la plateforme Art Station, suscitant l’indignation de certains artistes.

Selon ses détracteurs, les générateurs d’image par intelligence artificielle risquent de porter un coup dur à ceux qui vivent de leur art.

Usurpation d’identité dans le metaverse

Pour les acteurs malveillants, l’intelligence artificielle peut constituer un bon outil d’usurpation d’identité dans le métavers. Afin de démontrer les risques liés à cette technologie, le magazine Ars Technica a créé un homme fictif à partir d’une collection de seulement sept photos d’un volontaire nommé John. Rien qu’avec ce petit ensemble de données, l’équipe du magazine a pu insérer John dans une photo pornographique et l’habiller en uniforme de prisonnier. Si l’équipe avait collecté davantage de données ou utilisé une IA plus sophistiquée, elle aurait pu produire des images beaucoup plus incriminantes.

Cependant, étant donné que les vidéos occupent désormais la majeure partie du trafic Internet, la modification des photos n’est pas le plus grand risque du metaverse et de l’intelligence artificielle. Alors que la popularité des plateformes comme TikTok a ​​explosé au cours des dernières années, le véritable danger réside dans les avatars métavers entièrement réalistes.

À l’avenir, cette mine colossale de vidéos générées par les utilisateurs pourrait devenir un énorme ensemble de données. Les acteurs malveillants pourraient donc les utiliser pour créer des vidéos et des images tout à fait réalistes et indiscernables de vos photos réelles.

Le catfishing, c’est-à-dire l’usurpation d’identité sur les sites de rencontres, pourrait passer au niveau supérieur. Plutôt que de vous voler une photo ou deux, les acteurs malveillants seront tentés d’usurper votre identité dans le monde virtuel. Alors que les gens passent de plus en plus de temps en ligne, le catfishing bat son plein. Aux États-Unis, cette activité a augmenté de 36 % en 2021 par rapport à 2020. Les plateformes metaverse devront donc fournir beaucoup d’efforts pour éviter d’aggraver la situation.

Quel impact sur les revenus des artistes ?

Outre les risques liés à l’usurpation d’identité, les générateurs d’images par intelligence artificielle pourraient porter un coup dur aux artistes. Greg Rutkowski, un artiste polonais, affirme que beauocup de ses oeuvres ont été imitées par des générateurs d’images IA. Son style particulier et immédiatement reconnaissable a en effet été utilisé dans plusieurs illustrations de jeux, notamment Dungeons & Dragons, Horizon Forbidden West de Sony, Anno d’Ubisoft et Magic: The Gathering.

En septembre, dans une interview avec Technology Review, l’artiste a fait part de ses inquiétudes : “Cela ne fait qu’un mois. Que se passera-t-il d’ici un an ? Je ne pourrai probablement pas trouver mon travail parce que [Internet] sera inondé d’images générées par IA… C’est inquiétant”.

Au sein du metaverse, les générateurs d’image par IA menacent tout un modèle économique. Au cours des deux dernières années, plusieurs marques de luxe ont mis le pied dans le métavers. Les jetons non fongibles (NFT) de Burberry, Givenchy, Louis Vuitton et Prada s’échangent à des milliers de dollars. En mai par exemple, un NFT de sac Gucci a été vendu plus cher que l’article physique sur le métavers Roblox. Mais pourquoi donc acheter des NFT de marque lorsqu’on peut créer des vêtements virtuels en seulement quelques secondes avec l’intelligence artificielle ?

Don Gossen, fondateur et PDG de Nevermined AG, estime que les grands noms peuvent encore inspirer ou jouer un rôle clé dans le metaverse. “Dans la pratique, cela pourrait ressembler à quelque chose comme l’usine Warhol, où Andy Warhol influence et supervise les “travailleurs” qui créent des pièces inspirées de son art. Cependant, cela exige une transparence totale dans le cycle de la création : de l’inspiration à la production en passant par la vente, chaque contribution et contributeur doivent être enregistrés et correctement positionnés dans la chaîne de valeur”.

L’intelligence artificielle peut-elle encourager la créativité ?

Néanmoins, les contenus générés par intelligence artificielle n’ont pas que des inconvénients. C’est du moins ce que pense Yassine Tahi, cofondateur et PDG de Kinetix, une entreprise qui permet aux utilisateurs de créer des émoticônes personnalisés pour les mondes virtuels. Selon lui, l’intelligence artificielle est “le système d’exploitation” sur lequel le métavers sera construit :

“L’art généré par intelligence artificielle constitue une opportunité incroyable pour le metaverse. Pour nous, il s’agit d’un élément majeur qui stimulera l’adoption et l’engagement des utilisateurs avec les mondes virtuels… les avantages sont mutuels : les professionnels pourront imiter et créer de nouvelles expériences plus rapidement, et les utilisateurs pourront améliorer leurs compétences et mine de rien, devenir des créateurs virtuels”.

Source : Decentraland

Pour d’autres, le train de l’intelligence artificielle a déjà quitté la gare, et c’est à nous d’en tirer parti. Selon Sam Hamilton, directeur créatif de la Fondation Decentraland, la technologie pourrait – et devrait – être utilisée pour créer une meilleure expérience sur le metaverse. “Les images générées par l’IA pourraient être utilisées pour créer des environnements virtuels plus réalistes et immersifs”.

En août, Decentraland a organisé un événement baptisé Metaverse Art Week. L’événement comprenait des bâtiments, des poésies et même des supports publicitaires réalisés à l’aide de l’intelligence artificielle. “Dans les industries créatives, l’IA peut augmenter la productivité, surtout si elle est correctement utilisée. Mais, elle ne remplacera pas les artistes humains. Il y aura également beaucoup d’IA dans le metaverse, notamment dans les PNJ et les robots de support. Nous pouvons déjà transformer du texte en vidéo, mais la transformation du texte en 3D va certainement accélérer les choses en termes de création d’expérience”.

🎄Les meilleures plateformes de cryptos | Décembre 2024
🎄Les meilleures plateformes de cryptos | Décembre 2024
🎄Les meilleures plateformes de cryptos | Décembre 2024

Avis de non-responsabilité

Avis de non-responsabilité : Conformément aux directives de The Trust Project, BeInCrypto s'engage à fournir des informations impartiales et transparentes. Cet article vise à fournir des informations exactes et pertinentes. Toutefois, nous invitons les lecteurs à vérifier les faits de leur propre chef et à consulter un professionnel avant de prendre une décision sur la base de ce contenu.

wpua-300x300.png
Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle a travaillé en tant que traductrice chez BeInCrypto de 2021 à 2023. Ses sujets d’expertise : Cryptomonnaies, Finance...
READ FULL BIO
Sponsorisé
Sponsorisé