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Contenu illicite sur la blockchain : le problème de trop ?

4 mins
Par Shubham Pandey
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EN BREF

  • Que se passe-t-il quand quelqu'un stocke du contenu illicite ou protégé par des droits d'auteurs sur une blockchain ?
  • Il y a neuf ans, une signature virale téléchargée dans la blockchain Bitcoin a semé un vent de panique parmi les utilisateurs de l’antivirus MSE.
  • Dans de nombreux pays, la distribution non autorisée de données protégées par des droits d'auteur est lourdement sanctionnée.
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Les avantages de la blockchain ne sont plus à démontrer, mais ses risques sont souvent sous-estimés. Par exemple, il est possible d’utiliser la blockchain pour stocker du contenu illicite ou protégé par des droits d’auteurs. Existe-t-il des solutions ?

Une blockchain est un réseau décentralisé qui utilise la cryptographie pour sécuriser et vérifier les transactions. Les données de la blockchain sont ainsi stockées de façon permanente et ne peuvent pas être modifiées, ce qui en fait une plateforme sûre et fiable. Seule ombre au tableau : on peut tout stocker sur la blockchain, y compris du contenu illégal ou protégé par des droits d’auteurs.

De même, la blockchain a l’avantage d’être entièrement décentralisée, ce qui signifie qu’aucune entité ne peut la contrôler. Malheureusement, cette décentralisation est aussi une arme à double tranchant, car elle complique la lutte contre les activités illicites. Par exemple, quand quelqu’un stocke du contenu protégé par des droits d’auteurs sur une blockchain, il est pratiquement impossible pour les titulaires des droits d’auteurs de le supprimer car ce contenu est stocké sur des milliers de nœuds.

Le contenu illicite, le fardeau qui pèse sur la blockchain

La semaine dernière, Ordinals, une plateforme de jetons non fongibles basée sur Bitcoin, a fait couler beaucoup d’encre sur Twitter. En effet, pendant plus d’une demi heure, du contenu illicite était affiché sur la plateforme et l’équipe n’a pas pu faire grand chose pour le supprimer. BeInCrypto a contacté le fondateur d’Ordinals, Casey Rodarmor, mais n’a pas encore reçu de réponse au moment de la rédaction de ce reportage.

En effet, il est très facile de stocker des données dans les contrats intelligents et les jetons non fongibles. Quelques centaines de kilo-octets (ko) sont largement suffisants pour encoder du contenu protégé par des droits d’auteurs (une partie d’un roman, une photo ou une chanson courte, ou même une lettre de démission).

Quels risques pour les utilisateurs de la blockchain ?

Pour éclairer nos lecteurs à ce sujet, nous avons interrogé Justin Drake sur les risques liés au téléchargement de contenu illicite sur la blockchain, ce à quoi il a répondu : 

“Cela ne change pas grand-chose (sur la blockchain) ; la blockchain continue de fonctionner”.

Pour appuyer ses propos, Justin Drake a cité l’exemple du virus qui a été téléchargé sur la blockchain Bitcoin en 2014. À l’époque, un utilisateur portant le pseudonyme “edc678” a signalé qu’une signature virale du virus “DOS/STONED(qui ciblait uniquement les utilisateurs de l’antivirus MSE) avait été téléchargée sur le réseau Bitcoin, ce qui a semé un vent de panique parmi les utilisateurs, mais n’a pas impacté la blockchain.

En 2018, les chercheurs de la RWTH Aachen University ont trouvé 1 600 fichiers sur la blockchain Bitcoin. Parmi ces fichiers, au moins huit comportaient du contenu sexuel, dont une image d’abus d’enfants et 274 liens vers du contenu d’abus d’enfants. De même, 142 fichiers étaient liés à des services du darknet.

Bien sûr, ces incidents soulèvent des questions sur l’avenir de la blockchain et ses risques, mais existe-t-il une solution ?

Quelques exemples de violation des droits d’auteurs

L’autre problème qui pèse sur la blockchain est la violation des droits d’auteurs. En effet, chaque nœud complet (node) réplique l’intégralité de la blockchain, y compris toutes les données stockées, et la met à la disposition de ses pairs. Une fois qu’une transaction valide est ajoutée à la blockchain, le node devient le propriétaire et le distributeur d’un fichier protégé par des droits d’auteurs.

Kim Dotcom, entrepreneur et fondateur de la plateforme de stockage déchue Megaupload, est accusé par les autorités américaines d’avoir enfreint les lois relatives aux droits d’auteurs. Cependant, Kim Dotcom, alias Kim Schmitz, a un point de vue différent : “Hollywood vend la plupart des contenus en ligne, comme je l’ai suggéré. Les piratages ne cessent d’augmenter car de moins en moins de personnes peuvent se permettre de payer 20 $ par film ou plusieurs abonnements mensuels”.

En effet, ceux qui stockent du contenu illicite ou protégé par des droits d’auteurs sur la blockchain échappent rarement aux radars des autorités.

Les autorités peuvent toujours prendre des mesures contre ceux qui téléchargent du contenu illégal ou protégé par des droits d’auteurs sur la blockchain. Par exemple, les titulaires des droits d’auteurs peuvent intenter une action en justice contre les individus ou les organisations qui stockent leur contenu sur la blockchain. Selon la nature du contenu et la juridiction à laquelle ils appartiennent, les poursuites peuvent être civiles ou pénales.

Quelles sont les solutions possibles ?

La deuxième approche consiste à poursuivre la plateforme ou les fournisseurs de services qui hébergent les réseaux ou les contenus sont stockés. En effet, si la blockchain est hébergée sur un service cloud, son fournisseur est responsable du contenu stocké sur le réseau.

De même, plusieurs pays ont des lois qui obligent les fournisseurs de services à supprimer les contenus illégaux ou protégés par des droits d’auteur. En effet, bien qu’il soit très difficile pour les autorités de surveiller les contenus publiés sur la blockchain, les utilisateurs malveillants ne sont pas à l’abri des sanctions.

Morale de l’histoire : la décentralisation est une arme à double tranchant, mais ses avantages l’emportent sur ses inconvénients.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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