Le désastre de la Silicon Valley Bank est la première grande crise bancaire aux États-Unis depuis 2008. Les risques de contagion effraient déjà les marchés. Cependant, les autorités américaines (la “Fed”, le Trésor, et la FDIC) semblent bien décidées à prendre le taureau par les cornes.
L’Amérique se lève contre toute autre crise financière
Les clients non assurés de la Silicon Valley Bank, soit 90 % des déposants, peuvent pousser un “ouf” de soulagement. En effet, la FDIC a annoncé qu’elle allait couvrir tous les dépôts de la banque des startups ainsi que ceux de la banque des cryptomonnaies : Signature Bank.
La Réserve Fédérale a par ailleurs annoncé qu’elle allait mettre en place un financement supplémentaire à la disposition des banques par le biais d’un nouveau “programme de financement à terme des banques”. Ce dispositif permettra aux institutions financières nécessiteuses de liquidités de souscrire à des emprunts sur une durée maximale d’un an. La Fed a précisé par la suite que “Le système bancaire reste résistant et stable” malgré les récents événements.
Pour sa part, la secrétaire au trésor, Janet Yellen, est également intervenue sur le dossier de la Silicon Valley Bank. Dans les micros de CBS, l’ancienne présidente de la Fed a fait savoir que les régulateurs travaillent sur des réponses appropriées pour le scandale de la Sillicon Valley Bank. Elle a notamment déclaré :
“Pendant la crise financière, des investisseurs et des propriétaires de grandes banques systémiques ont été renfloués, et nous ne cherchons certainement pas à le faire. D’ailleurs, les réformes qui ont été mises en place cherchent à éviter que cela se répète. Mais nous nous préoccupons des déposants et nous nous efforçons de répondre à leurs besoins”.
Tout comme Jerome Powell, le grand argentier américain a rappelé que la faillite de la SVB ne présente pas des risques de contagion pour le système financier.
“Je dirai simplement que nous voulons nous assurer que les problèmes qui existent dans une banque ne créent pas de contagion dans d’autres banques qui sont saines. L’objectif de la supervision et de la réglementation est toujours de s’assurer que la contagion ne se produise pas”.
Le président des États-Unis, Joe Biden, a de son côté voulu rassurer les américains. L’élu démocrate a affirmé dans un tweet que son administration travaillerait avec les régulateurs bancaires pour faire un bilan de la situation. Il a ainsi annoncé :
“Les Américains et les entreprises américaines peuvent être sûrs que leurs dépôts bancaires seront là quand ils en auront besoin”.
Quels sont les risques du soutien fédéral à la Silicon Valley Bank ?
Si les autorités fédérales veulent à tout prix contenir les effets du désastre, leurs mouvements sont surveillés de très près par les investisseurs et les analystes. Simon Johnson, un ancien chef de la stratégie au Fonds Monétaire International, a déclaré en rapport aux actions de sauvetage de la Fed pour les deux banques: “tous les choix sont de mauvais choix”.
Selon l’économiste, “Il n’est pas souhaitable d’étendre ce type de sauvetage à d’autres personnes. Mais si vous ne le faites pas, vous risquez d’être confronté à une série de problèmes très importants – et difficilement prévisibles – de proportionnalité”.
Quant à Daniel Tarullo, ancien gouverneur de la Fed, il craint que l’intervention de la Fed puisse avoir des effets néfastes sur les fondements de la réglementation financière.
“Si le gouvernement s’inquiète des retombées économiques, les mesures prises aujourd’hui me semblent avoir des implications majeures pour la réglementation financière”. a-t-il déclaré.
Les officiels de l’administration Biden semblent avoir conscience de ce “trade-off”. Janet Yellen a rappelé dans son intervention pour la CBS que le gouvernement travaille sur le dossier de la SVB mais n’envisage pas réellement de vrai “bail out”.
Morale de l’histoire : Il n’y a pas de fumée sans feu ! La crise de la Silicon Valley Bank ne serait-elle pas le début d’une grave crise bancaire aux États-Unis ?
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