La question de l’âge est très souvent récurrente dans l’exercice d’une fonction publique. Surtout dans le contexte de l’ère numérique et des avancées technologiques qui peuvent compliquer certaines générations.
Le secteur des crypto-monnaies est un témoignage frappant de ce phénomène. D’ailleurs, on ne peut s’empêcher de se demander si les membres du Congrès américain âgés de plus de 80 ans sont en mesure de comprendre et de réguler ce marché.
Les membres octogénaires du Congrès américain
Parmi les hommes politiques chevronnés de plus de 80 ans, on retrouve notamment le sénateur Charles Grassley (R-IA) et Dianne Feinstein (D-CA), tous deux âgés de 89 ans. En outre, des piliers comme la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (D-CA), et le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell (R-KY), figurent également sur cette liste.
Voici en détail l’ensemble des membres du Congrès américain les plus âgés. Ces mêmes politiciens qui sont concernés de près par la réglementation des crypto-monnaies :
- Charles Grassley (R-IA) a 89 ans.
- Dianne Feinstein (D-CA) a 89 ans.
- Grace Napolitano (D-CA) a 86 ans.
- Bill Pascrell Jr. (D-NJ) a 86 ans.
- Eleanor Norton (D-DC) a 85 ans.
- Harold Rogers (R-KY) a 85 ans.
- Maxine Waters (D-CA) a 84 ans.
- Steny Hoyer (D-MD) a 84 ans.
- James Clyburn (D-SC) a 83 ans.
- Nancy Pelosi (D-CA) a 83 ans.
- Bernie Sanders (I-VT) a 81 ans.
- Danny Davis (D-IL) a 81 ans.
- John Carter (R-TX) a 81 ans.
- Mitch McConnell (R-KY) a 81 ans.
- Anna Eshoo (D-CA) a 80 ans.
- Fredrica Wilson (D-FL) a 80 ans.
En parallèle, la majeure partie du Congrès est composée de Baby Boomer. Ces derniers ont donc un âge compris entre 77 ans et 59 ans.
Le fait que ces membres du Congrès soient d’un âge avancé ne pose pas de réel problème en soi. En effet, l’expérience, la sagesse et une vie de service public offrent parfois des perspectives inestimables en matière de gouvernance.
Toutefois, l’évolution rapide de la technologie, en particulier dans des domaines tels que la cryptographie nous met tous au défi. Même les esprits les plus brillants et les plus contemporains.
“Dans l’ensemble, le Congrès est beaucoup trop vieux. Les jeunes méritent d’avoir une voix au gouvernement autant que n’importe quel Américain. Nous avons besoin de représentants au gouvernement qui comprennent ce que c’est que de grandir dans la génération Z”
Jack Lobel, attaché de presse de Voters of Tomorrow (Électeurs de demain).
La complexité de la réglementation des crypto-monnaies
La complexité de la réglementation des crypto-monnaies par les membres du Congrès actuel réside dans de multiples facettes. On recense notamment les complexités techniques, les implications économiques et les défis réglementaires.
- Les subtilités techniques : Les cryptomonnaies reposent essentiellement sur la technologie de la blockchain. Comprendre la nature décentralisée des blockchains, des hachages cryptographiques et des clés publiques et privées nécessite des connaissances techniques importantes. Cela pourrait donc constituer un obstacle important pour les personnes qui n’ont pas grandi à l’ère du numérique. Mais également pour ceux qui ne se sont pas adaptées à ses changements.
- Implications économiques : Les crypto-monnaies modifient la façon dont on perçoit les monnaies, les actifs et les matières premières. Par conséquent, la volatilité des crypto-monnaies, la nature spéculative des investissements et leurs implications pour les économies nationales et mondiales font l’objet d’un débat considérable.
- Défis réglementaires : La nature décentralisée et souvent anonyme des crypto-monnaies les rend résistantes aux approches réglementaires traditionnelles. Par conséquent, pour rédiger des lois efficaces, il faut comprendre les mécanismes des crypto-monnaies.
Compte tenu de ces complexités, on peut se demander s’il est plausible que les octogénaires du Congrès rédigent et votent une législation efficace sur les crypto-monnaies.
Certains critiques affirment que ce groupe d’âge ne comprend pas toujours toutes les subtilités. Ils s’en remettent donc largement aux conseillers et aux experts du secteur, ce qui pourrait conduire à des réglementations inefficaces, voire préjudiciables.
Initiatives du Congrès américain en matière de réglementation crypto
Malgré la question de l’âge, le 118e Congrès a été le théâtre d’un tourbillon d’activités autour de la législation sur les crypto-monnaies du 26 au 28 juillet. Cette initiative visait à jeter les bases d’une définition des actifs numériques, à déterminer leurs organismes de réglementation et à comprendre les nuances de l’inclusion des crypto-monnaies dans le Bank Secrecy Act (BSA).
La pierre angulaire de ces discussions a été la division des compétences de la Securities and Exchange Commission (SEC) et de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Le désaccord est principalement dû à l’absence d’orientations claires sur la classification d’un jeton en tant que valeur mobilière ou marchandise.
Alors que la SEC a largement considéré tous les actifs numériques, à l’exception du Bitcoin, comme des titres, des sénateurs ne sont pas du même avis. C’est notamment le cas de Cynthia Lummis (R-WY) et Kirsten Gillibrand (D-NY).
“Des entreprises comme Kraken et Coinbase se sont adressées à la SEC pour lui demander d’être claire et d’exposer les exigences réglementaires qui, selon la SEC, devraient s’appliquer à elles. Elles sont frustrées parce qu’elles ont l’impression d’avoir essayé de se conformer. Cependant, au lieu de cela, certaines d’entre elles se sont vu imposer des mesures coercitives”,
A déclaré Mme. Lummis.
A l’inverse, le représentant French Hill (R-AR) se bat pour que les produits de base numériques soient soumis à la loi sur les échanges de marchandises (Commodities Exchange Act). Son “FIT for the 21st Century Act” est un exemple qui a connu une évolution rapide au sein des commissions de la Chambre des représentants.
Outre les classifications réglementaires, la législation sur les stablecoins a fait l’objet d’une attention particulière. La capitalisation totale du marché des stablecoins dépassant les 125 milliards de dollars, Patrick McHenry (R-NC) a publié un projet de discussion sur la réglementation des stablecoins.
La guerre des États-Unis contre les cryptomonnaies
Il est intéressant de noter que le Congrès semble faire des progrès en matière de réglementation crypto. Le Blockchain Regulatory Clarity Act et le Financial Technology Protection Act traitent de la légitimité des crypto-monnaies et de leur conformité avec la BSA.
Selon le député Tom Emmer (R-MN), il est urgent d’apporter “de la clarté là où il n’y en a pas”. Et si le chemin vers cette clarté reste alambiqué, on espère que l’expertise combinée du Congrès, quel que soit son âge, pourra conduire les États-Unis vers un avenir prometteur pour les crypto-monnaies. Nul doute que l’avenir du secteur à niveau international dépendra également de ce qui se fait aux USA.
Morale de l’histoire : L’âge représente-t-il un chiffre ou indique-t-il une lacune potentielle dans la compréhension des crypto-monnaies ?
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