Les efforts de l’équipe juridique de Sam Bankman-Fried pour l’empêcher d’aller en prison ont échoué. Vendredi après-midi, un juge a décidé que l’ancien entrepreneur en cryptomonnaies devait se rendre en prison.
Un juge fédéral de Manhattan, Lewis A. Kaplan, a pris la décision de mettre fin à l’assignation à résidence dont bénéficiait Sam Bankman-Fried dans l’attente de son procès. Cette décision se fonde sur une allégation d’intimidation de témoins, que SBF aurait commise en remettant à des journalistes les notes du journal intime de Caroline Ellison, ancienne directrice générale d’Alameda Research (et son ancienne petite amie).
Sam Bankman-Fried fait fuiter des documents privés
Les documents Google que Sam Bankman-Fried a partagé avec un journaliste du New York Times ont servi de base à un article publié le 20 juillet. Son titre ? “Inside the Private Writings of Caroline Ellison, Star Witness in the FTX Case” (Les écrits privés de Caroline Ellison, témoin vedette dans l’affaire FTX).
L’article est tout aussi sensationnel que son titre le laisse entendre. Parmi les citations tirées des entrées du journal qu’Ellison croyait écrire en privé, on trouve de jolis aveux.
“Je me suis sentie malheureuse et dépassée par mon travail. À la fin de la journée, j’ai hâte de rentrer chez moi, d’éteindre mon téléphone, de boire un verre et de m’évader”.
Dans ce texte, Caroline Ellison ne donne pas l’impression d’être une PDG accomplie et sûre d’elle, mais plutôt une personne dépassée par les événements. Dans un autre message, elle déclare : “Je n’ai vraiment pas l’impression qu’il y ait une fin en vue”.
Et dans une autre note citée dans le même article, elle écrit également que sa rupture avec SBM “a considérablement diminué mon enthousiasme pour Alameda”.
Les procureurs soutiennent que la fuite de ces documents était une tentative d’intimidation d’un témoin central du procès à venir. Sam Bankman-Fried s’est également entretenue avec l’auteur Michael Lewis afin de rédiger un livre que ce dernier est en train d’écrire.
Du côté du New York Times, des membres de l’équipe ont défendu SBM en invoquant la liberté d’expression. Ces derniers ne semblent pas voir d’un bon œil qu’une source finisse menottée.
Plus important encore, l’intimidation est une voie à double sens. Enfermer quelqu’un pour avoir parlé à la presse peut avoir des effets profondément paralysants et préjudiciables sur la circulation de l’information dans une société prétendument libre.
Une avalanche de mauvaises nouvelles pour l’ex CEO
La semaine qui vient de s’écouler n’a pas été la plus belle de la vie de Sam Bankman-Fried. Mardi, après avoir abandonné les accusations de fraude au financement des campagnes électorales, les avocats du gouvernement ont annoncé qu’ils poursuivraient finalement l’accusé pour ces motifs. Ce, en plus de la fraude électronique et du mensonge aux investisseurs.
Les procureurs avaient initialement abandonné les accusations liées au financement de la campagne. Les Bahamas n’ont pas inclus ces délits présumés dans les motifs d’extradition de SBF vers les États-Unis. Le raisonnement juridique qui sous-tend la poursuite des accusations et le mépris des termes du traité en vertu duquel l’extradition a eu lieu n’est toujours pas clair.
Mais la logique cohérente n’a jamais été un point fort dans la vendetta du gouvernement contre Bankman-Fried. Certains opposeront la décision prise vendredi de l’enfermer dans l’attente de son procès à la légèreté avec laquelle Elizabeth Holmes, fondatrice et ancienne PDG de Theranos, a été traitée. Ils y verront un double standard pernicieux.
Elizabeth Holmes n’a pas eu à attendre son procès en prison, même après avoir menti aux investisseurs, au public et aux médias, sans parler des patients souffrant de pathologies très sensibles, sur l’efficacité des tests sanguins de son entreprise.
Ou même après avoir entretenu une atmosphère d’intimidation et de tromperie au sein de son entreprise. Une atmosphère que certains accusent d’être à l’origine du suicide du biochimiste Ian Gibbons.
Morale de l’histoire : Divulgation de vie privée ou liberté d’expression, peut importe, SBF finit là où il devait déjà être.
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