La hausse des prix dépasse légèrement l’objectif de la Banque centrale européenne. Elle se dresse à 2,2 %, son plus haut sommet depuis près de 3 ans.
L’inflation atteint son plus haut niveau depuis octobre 2018
L’inflation dans la zone euro s’est établie à 2,2% en juillet, son plus haut niveau depuis octobre 2018. C’est trois dixièmes au-dessus du chiffre de juin.
Comme l’a rapporté Eurostat ce mercredi, l’énergie, qui rend la facture d’électricité de millions de citoyens à travers le continent plus chère à des sommets historiques et les oblige à se gratter les poches pour remplir le réservoir de leurs véhicules, est le principal responsable de la hausse des prix, suivi par l’alimentation, l’alcool et le tabac, les services et les biens non industriels.
Pour la première fois depuis qu’elle a fixé son nouvel objectif d’inflation à 2%, la Banque centrale européenne voit ainsi comment les prix dépassent ce seuil, même si après ce glissement vers une plus grande flexibilité il ne semble pas que cela changera grand chose. L’entité a déjà annoncé qu’elle tolérerait des hausses de prix temporaires de plus de 2% sans bouger d’un ongle dans ses programmes de relance. Aussi, Francfort croit toujours fermement que ces ascensions sont un phénomène transitoire.
Une inflation très inégale
Le chiffre de l’agence statistique européenne montre une inflation commune, mais comme c’est souvent le cas dans une Europe inégale, les taux des membres de la monnaie unique sont très différents.
Cinq pays de l’Est – Estonie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Lituanie – ont les taux les plus élevés, entre 3,8% et 4,9%. Et quatre du Sud —Malte, Grèce, Italie et Portugal— maintiennent les prix contenus entre 0,3% et 1,1%.
Contrairement à ses partenaires du sud, l’inflation en Espagne, l’un des pays avec l’électricité la plus chère, dépasse largement la moyenne de la zone euro, avec des prix à 2,9%. De plus, la batterie de records que la quantité d’électricité a continué de battre en août suggère que l’Espagne ne réduira guère cet indicateur lors de la publication des prochaines données.
En outre, les chiffres sont toutefois fortement influencés par la comparaison avec 2020, lorsque les restrictions dues à la pandémie étaient plus importantes et affectaient plus fortement les prix. La zone euro vient d’enchaîner cinq mois d’inflation négative au cours de la dernière partie de cette année, mais jusqu’à présent en 2021, elle est toujours restée positive.
La variante Delta et la forte demande mondiale pour l’évacuation des économies accumulées pendant la pandémie poussent les prix à la hausse. Cependant, de nombreux experts estiment que la marge d’accentuation de l’inflation en 2022 est faible.
L’Europe maintient un taux plus bas que son homologue trans-atlantique
Malgré la progression, l’inflation dans la zone euro est encore loin de celle des États-Unis (5,4%). Avec des niveaux de PIB d’avant la pandémie déjà rétablis et un chômage contenu, la Réserve fédérale envisage de commencer à lutter contre la hausse des prix avec un retrait des mesures de relance monétaire qui pourrait commencer cette année.
Ce même mercredi 18 aout 2021, l’Office britannique des statistiques nationales a également signalé que l’inflation au Royaume-Uni a ralenti de 2,5% à 2%. Le ralentissement, alors même que les voitures d’occasion continuent à devenir plus chères au milieu de la crise du manque de puces, a été plus important que prévu en raison de la baisse des prix des vêtements, des chaussures et des articles de loisirs, mais il devrait n’être qu’une trêve avant de nouveaux soulèvements.
James Smith, économiste chez ING, prédit que c’est “le calme avant la tempête” et la pause peut être liée à la comparaison avec juillet de l’année dernière, lorsque le gouvernement de Boris Johnson a assoupli les restrictions.
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