BeinCrypto s’est entretenu avec Georg Bak, conseiller en art numérique. Il a discuté de l’essor du token non fongible (NFT) et de son impact dans le monde de l’art.
Nous sommes à mi-chemin de 2021, et le plus gros boom de la tokenisation, les NFT, n’a montré que peu de signes de baisse de popularité.
Les NFT ne sont pas nouveaux. Cependant, ils ont fait irruption sur la scène cette année. Cela s’est produit en particulier parce que les artistes numériques ont remarqué cette nouvelle façon de vendre et d’attribuer une valeur à leurs œuvres d’art.
Cependant, alors que la plupart des gens n’ont entendu le terme NFT que cette année, le conseiller en art numérique Georg Bak a déjà des années d’expérience dans ce type de token.
“Je me suis lancé dans la crypto ou les NFT vers 2018. J’étais au courant des Crypto Kitties et des CryptoPunks, et de tous ces premiers projets”, dit-il.
« J’étais fasciné par ces nouvelles possibilités dans l’art, en particulier lorsque la norme de jeton ERC 721 pour la blockchain Ethereum est apparue. Je savais simplement que cela allait changer la donne pour les objets de collection et l’art. »
Ce que les NFT apportent au monde de l’art
Après avoir observé la montée de la tokenisation de l’art, Bak voit les avantages que cela apporte aux artistes et aux collectionneurs.
« Il y a une preuve claire de propriété. Vous pouvez limiter vos œuvres . Ainsi, vous pouvez également vendre, par exemple, des œuvres d’art numériques uniques. C’est aussi très facile à négocier. Quand on le compare au monde de l’art traditionnel, où vous vendiez vos œuvres d’art, à travers une exposition en galerie ou une foire d’art, c’est un processus très long », explique-t-il.
Selon Bak, les NFT réduisent les formalités administratives de l’art traditionnel, telles que l’espace physique pour exposer, l’expédition de l’œuvre et d’éventuelles restrictions douanières.
« De plus, il y a aussi la question de l’authenticité si vous achetez quelque chose, qui ressemble à une œuvre d’art plus ancienne, peut-être du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Donc, dans tout cela, la provenance, l’authenticité, la manipulation de l’œuvre d’art, l’échange de votre travail est tellement plus facile avec les NFT, et je pense que cela change vraiment la donne.
Apporter de la liquidité à l’art
Le marché de l’art traditionnel n’est pas très liquide. Un original peut être vendu plusieurs fois, mais cela reste dans les limites mentionnées ci-dessus.
Bak explique qu’avec les NFT, la liquidité est très élevée.
« En regardant, par exemple, le marché secondaire des CryptoPunks ; je veux dire là qu’ils étaient probablement plus vendus sur le marché secondaire que par tout autre artiste vivant. Je parle de Jeff Koons ou de Damien Hirst, ils n’ont probablement pas le même volume de ventes sur le marché secondaire, et les CryptoPunks n’ont que trois ou peut-être quatre ans. »
« Le marché du NFT est arrivé comme une tempête inattendue »
« Le marché du NFT est arrivé comme une tempête inattendue. C’était comme si personne n’en avait entendu parler dans le monde de l’art traditionnel », explique-t-il.
« Ainsi, cela a lancé toute cette énorme vague de personnes entrant sur les marchés NFT. Maintenant, pour le monde de l’art traditionnel, certains marchands ne comprennent toujours pas cette nouvelle technologie, ou ils n’en voient pas le potentiel, et ils ne peuvent pas imaginer que les gens paient le même genre de montants que ceux que nos clients paient », explique-t-il.
Toutefois, Bak est encouragé par la réponse des maisons de vente aux enchères qui ont adopté les NFT avec beaucoup d’enthousiasme. Ces maisons de vente aux enchères ont facilité certaines des ventes NFT les plus importantes à ce jour, y compris la vente record de 69 millions de dollars de Beeple.
« Je pense que les salles de ventes sont au rendez-vous. Le marché traditionnel le sera également. Mais c’est probablement une phase d’apprentissage pour la plupart des marchands d’art traditionnels, apprendre à comment mettre en œuvre la stratégie de vente NFT dans leurs pratiques actuelles », explique-t-il.
Un état d’esprit communautaire
Du point de vue de l’artiste, Bak voit une nouvelle influence sur l’industrie de l’art – la montée de la communauté comme élément central.
«Je pense que ce qui est peut-être différent, c’est que c’est très axé sur la communauté. En tant qu’artiste, vous devez créer votre propre communauté via Twitter ou Discord », dit-il.
« Vous devez donc créer votre communauté et ces abonnés seront aussi en quelque sorte vos acheteurs, qui apporteront également [d’autres] clients. C’est donc une façon différente de vendre de l’art. »
Un futur NFT hybride
En plus de créer des communautés, Bak envisage un avenir où les expositions deviendront des hybrides de NFT et d’événements traditionnels en personne.
« Donc, en fait, la véritable exposition que vous voyez à l’écran est comme une caméra, filmant le monde réel. Cela se voit dans le métavers. C’est donc très intéressant, comme des hybrides où vous pouvez également entrer dans des portails crypto, entrer en tant qu’avatar. Vous pouvez voir les gens de l’exposition dans le monde réel », explique-t-il.
“Ainsi, ce genre de choses que je trouve très intéressantes et que je crois être une intersection plus extérieure du monde physique et du métavers, est donc un terrain de jeu très fascinant.”
Dans le métavers
Pour Bak, cette hybridité se prolongera même au-delà des expositions. Les NFT sont une perspective intrigante en raison de leur univers étendu et des possibilités que cela recèle.
“Ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est en fait le métavers”, résume-il.
« Ce sera le futur d’Internet, je pense. Chaque entreprise aura son propre univers. Vous pourrez y vendre vos produits, bénéficier d’un moteur de recherche pour trouvers certains univers, et il y aura de nombreuses opportunités de travail dans le métavers. »
Dans ce contexte, Bak voit les œuvres d’art devenir plus qu’un simple objet à regarder ou à collectionner. Au contraire, ces NFT ouvriront des espaces aux propriétaires.
« C’est super intéressant parce que nous aurons des définitions totalement différentes de ce que l’art peut être. Il ne s’agira donc pas de l’œuvre d’art mais de la communauté artistique. Cela peut être défini par l’artiste, mais cela peut aussi être quelque chose comme une œuvre d’art développée par des membres de la communauté. »
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