Le rapport publié ce 2 octobre par Chainalysis révèle une adoption croissante de la crypto à travers l’Afrique. Malgré des défis économiques persistants, plusieurs pays du continent se positionnent désormais parmi les leaders mondiaux, avec une forte hausse des transactions en crypto et une croissance considérable des stablecoins.
L’Afrique subsaharienne, nouveau terrain fertile pour la crypto
Selon un dernier rapport de Chainalysis intitulé : “Sub-Saharan Africa: Nigeria Takes #2 Spot in Global Adoption, South Africa Grows Crypto-TradFi Nexus“, l’Afrique subsaharienne, bien qu’elle ne représente que 2,7 % du volume mondial des transactions en crypto entre juillet 2023 et juin 2024, enregistre des avancées notables. Avec un total de 125 milliards de dollars échangés en crypto sur cette période, soit 7,5 milliards de plus que l’année précédente, le continent montre une adoption croissante des cryptos, malgré les difficultés économiques auxquelles il est confronté.
Le Nigeria se distingue en tête du classement africain, se hissant à la deuxième place mondiale en matière d’adoption de la crypto, avec 59 milliards de dollars de transactions en crypto. Un chiffre impressionnant, qui témoigne de l’importance croissante de la crypto dans le quotidien des Nigérians. Environ 85 % des transactions effectuées dans le pays concernent des montants inférieurs à 1 million de dollars, un indicateur de l’utilisation de la crypto pour les paiements de détail et professionnels de petite taille. D’autres pays africains comme l’Éthiopie, le Kenya et l’Afrique du Sud intègrent également le top 30 mondial, signalant une expansion plus large de l’adoption des cryptomonnaies sur le continent.
Si l’adoption de la crypto progresse en Afrique subsaharienne, c’est en grande partie grâce à l’accessibilité limitée des services bancaires traditionnels. En 2021, seuls 49 % des adultes africains disposaient d’un compte bancaire selon la Banque mondiale. La crypto, en particulier à travers la finance décentralisée (DeFi), comble ce vide, offrant des solutions pratiques et accessibles pour les paiements, les transferts et les transactions de faible montant, permettant ainsi à des millions de personnes d’accéder à des services financiers essentiels.
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Les stablecoins : un outil crucial face aux crises monétaires
La crise des devises étrangères qui touche une grande partie du continent a également contribué à l’essor des stablecoins, un sous-segment clé de la crypto. Selon Chainalysis, environ 70 % des pays africains subissent une pénurie de devises, obligeant les entreprises locales à chercher des alternatives pour leurs transactions en dollars. Le Nigeria, en proie à une dévaluation continue de sa monnaie, le naira, illustre parfaitement ce phénomène. Les stablecoins, qui offrent une alternative stable face à la volatilité des devises locales, se sont imposés comme un outil clé dans l’écosystème crypto africain, pour sécuriser les transactions dans un contexte économique instable.
Le rapport montre que les petites et moyennes transactions en stablecoins, souvent des montants inférieurs à 1 million de dollars, sont en hausse dans plusieurs pays. En Éthiopie, par exemple, ces transactions cryptomonnaies ont augmenté de 180 % par rapport à l’année précédente, confirmant l’intérêt croissant pour ces actifs numériques. Les stablecoins permettent de contourner les défis posés par l’instabilité des monnaies locales et les difficultés d’accès aux devises étrangères, consolidant ainsi leur rôle dans l’usage quotidien de la crypto.
Cependant, la régulation des stablecoins et des actifs crypto en général reste un sujet en évolution. En Afrique du Sud, l’Autorité de Conduite du Secteur Financier (FSCA) a déjà classé les cryptomonnaies comme des produits financiers, mais les stablecoins, partie intégrante de l’écosystème crypto, ne sont pas encore soumis à des règles spécifiques. Les entreprises comme Yellow Card et ABSA Bank collaborent avec les régulateurs locaux pour anticiper les évolutions futures dans le secteur. Ces échanges visent à garantir une adoption sécurisée et légale des stablecoins et autres actifs cryptos , qui devraient jouer un rôle de plus en plus central dans les économies africaines.
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