De plus en plus de vénézuéliens s’investissent à fond dans les jeux de NFT (tokens non fongibles) de type Play to Earn pour gagner de l’argent dans un pays durement touché par la crise.
Jadis vanté comme l’un des pays les plus riches de l’Amérique du sud grâce à son pétrole, le Venezuela a vu son produit intérieur brut (PIB) chuter de 80% depuis 2013, notamment en raison de la baisse des cours du pétrole, mais aussi de la mauvaise gestion du pays et de la crise politique.
Le pays est aujourd’hui toujours en proie à une hyperinflation rendant le bolivar, la monnaie locale, sans valeur. Ainsi, les salaires des fonctionnaires, notamment des policiers, dépassent rarement 5 ou 10 dollars par mois. C’est ainsi que près de 96% de la population vit dans la pauvreté.
Pour tenter de se défaire de cette misère économique, bon nombre de vénézuéliens ont trouvé refuge dans les jeux de NFT tels que Plant vs Zombies ou encore Axie Infinity. Pour rappel ce sont des jeux “play to earn” [jouer pour gagner], qui permettent au utilisateurs de gagner des récompenses en cryptomonnaies en fonction de leur performance dans le jeu. Dans un pays qui ne peut pas offrir une condition économique viable à sa population, ces alternatives aux revenus s’installent de plus en plus comme de véritables compléments de salaire non négligeables.
Les jeux de NFT : une activité qui gagne en popularité
Signe de l’importance grandissante de cette activité, deux jeux de NFT, Plant Vs. Undead (18ème) et Axie Infinity (35ème), font partie des 50 sites Web les plus visitées par les internautes au Venezuela.
En outre, si certains apprécient le coté ludique de ces univers, d’autres avouent ne jouer que parce que ces mondes numériques permettent de gagner de l’argent.
Ces plateformes de jeu qui rémunèrent les participants sont devenues des moyens de générer des revenus dans des pays hyper-inflationnistes comme le Venezuela
Aaron Olmos, chercheur, spécialiste des crypto-actifs.
De fait, ces jeux créent leur propre économie. Une économie qui permet de soutenir celle des vénézuéliens, qui est aujourd’hui bien trop basse pour espérer un niveau de vie convenable.
De plus, au delà du fait que ces jeux offrent des récompenses en cryptomonnaies, ces actifs que l’on reçoit en échange de son temps de jeu ont un prix de base, et celui-ci peut monter avec le cours des tokens en questions. Le cas échéant, le gain pour les joueurs deviendra encore plus élevé. Cependant, il est également possible que ce prix de base baisse ; ainsi, les récompenses obtenues ne représenteraient alors plus grand chose.
Certaines entreprises ou bailleurs particuliers ont même décidé de payer des joueurs pour générer des revenus sur les jeux de NFT susmentionnés. Pour jouer à Axie Infinity par exemple, il faut des centaines de dollars ; or, la plupart des vénézuéliennes ne sont pas en mesure de posséder une telle quantité d’argent. Ainsi les bailleurs payent un compte à des joueurs pour qu’ils puissent jouer et générer des revenus crypto en échange d’un salaire.
Un compte sur Axie ou Plant peut rapporter 400 ou 500 dollars par mois. Dans un pays ou le salaire moyen ne dépasse pas quelques dizaines d’euros, employer des joueurs contre un salaire peut s’avérer un modèle économique plutôt rentable, pour les bailleurs, comme pour les joueurs.
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