Un mois seulement après le début de 2025, Ethereum fait face à une incertitude croissante malgré sa domination établie dans le domaine des contrats intelligents. Bien que l’ETH ait enregistré des gains notables en 2024, il a été à la traîne par rapport à ses principaux concurrents, notamment Solana, XRP et SUI, soulevant des inquiétudes quant à sa capacité à maintenir sa domination sur le marché.
La Fondation Ethereum (EF) a également connu une année difficile, confrontée à des problèmes de transparence, des changements de leadership et un scepticisme croissant de la part de la communauté. Alors que les experts se montrent divisés sur l’avenir d’Ethereum, la question demeure : l’ETH offre-t-il encore un potentiel d’investissement solide, ou les écosystèmes alternatifs deviennent-ils plus intéressants ?
Ethereum à la traîne derrière la concurrence
En 2024, le cours de l’ETH a terminé l’année avec un gain de 63 %. Cependant, cette performance s’est avérée nettement inférieure à ses principaux concurrents. Le cours de Bitcoin a en effet augmenté de 123 % tandis que le BNB a grimpé de 134 % et Solana a gagné 138 %.
D’autres acteurs plus modestes comme Hedera (300 %), XRP (335 %) et SUI (555 %) ont eux aussi largement surpassé les performances de l’ETH, suggérant que le capital s’est dirigé vers des écosystèmes alternatifs offrant des rendements plus élevés.
Ethereum et Hedera étaient également les seuls actifs crypto de ce groupe à ne pas atteindre un nouveau sommet historique. Le pic d’Ethereum en 2024 a à peine dépassé la barre des 4 000 $, restant bien en dessous de son record historique de 4 864 $ atteint en 2021.
Par ailleurs, en analysant les frais générés au cours des 30 derniers jours, Ethereum est sur le point de quitter le top 10 de cette catégorie, avec 133 millions de dollars de frais et situé juste devant Pumpfun (123 millions de dollars).
De plus, à ce sujet, cinq des dix premiers écosystèmes en termes de frais sont basés sur Solana, parmi lesquels Jito, Raydium, Meteora et Pump ; avec le réseau Solana lui-même ces derniers ont tous généré plus de frais que l’ETH.
La Fondation Ethereum génère une forte controverse
L’année dernière s’est avérée assez difficile pour la Fondation Ethereum, qui a fait face à de vives critiques sur plusieurs fronts. Les problèmes ont commencé lorsque certains de ses membres clés ont pris des rôles de conseillers chez EigenLayer, l’un des projets les plus médiatisés d’Ethereum. La fondation a également été critiquée pour un manque de transparence après un transfert de 100 millions de dollars vers Kraken.
Une autre controverse s’est rajoutée à la liste lorsque des rapports ont suggéré que la fondation vendait de l’ETH tous les 11 jours, ce qui a poussé Vitalik Buterin à défendre sa neutralité et à rejeter le staking d’ETH.
« Nous sommes effectivement en train de procéder à de grands changements dans la structure de leadership de l’EF, ce qui est en cours depuis près d’un an. Certains de ces changements ont déjà été exécutés et rendus publics, tandis que d’autres sont encore en cours » a posté Buterin sur X en janvier.
Récemment, Vitalik a laissé entendre que la fondation pourrait reconsidérer le staking d’ETH pour couvrir les dépenses. Le 18 janvier, il a annoncé « de grands changements » dans la structure de leadership, visant à renforcer l’expertise technique et à améliorer la communication avec les développeurs, les utilisateurs et les projets de Layer 2. Malgré cela, la communauté reste sceptique, l’ETH ayant perdu 17,5 % depuis sa déclaration.
Avec des changements de leadership en cours, des préoccupations financières et des problèmes de transparence, certains membres de la communauté crypto ont le sentiment que la Fondation Ethereum ne suit plus de direction claire.
La confiance dans sa vision à long terme semble fragile, et l’incertitude autour des prochaines phases de développement d’Ethereum pourrait peser sur le sentiment à son égard.
Les experts sont partagés concernant l’avenir d’Ethereum
Sur X, les opinions sur Ethereum sont partagées. Max Resnick, économiste en chef chez Anza, suggère qu’Uniswap pourrait avoir manqué une opportunité en ne se lançant pas sur le réseau Solana.
Il souligne par ailleurs que Raydium, un DEX exclusif à Solana, génère désormais plus de volume et de frais qu’Uniswap, bien que ce dernier opère pour sa part sur plusieurs chaînes.
« Le meilleur conseil que vous auriez pu donner à Uniswap il y a 6-12 mois aurait probablement été de se lancer sur Solana dès que possible. Des personnes influentes, dont certaines que je pense très intelligentes et que je respecte, leur ont dit de lancer le 1000ème Ethereum L2. Et voilà le résultat », a écrit Resnick.
Anton Bukov, co-fondateur de 1Inch, adopte toutefois une position différente, louant l’écosystème de l’ETH et ses solutions de Layer 2 pour leur simplicité et leur environnement favorable aux développeurs.
« Malgré l’incertitude du marché concernant les principales plateformes de contrats intelligents, je suis convaincu qu’il s’agit toujours de la plateforme la plus populaire et la plus simple pour les développeurs – Ethereum et ses L2 », a écrit Bukov.
L’investisseur crypto Ted Pillows reste pour sa part optimiste, soulignant des catalyseurs potentiels pour Ethereum, parmi lesquels l’administration du président Trump et la possibilité d’un ETF de staking ETH.
D’un autre côté, l’expert en données crypto Kofi soutient que la Fondation Ethereum ne devrait pas être considérée comme le visage d’Ethereum, renforçant l’idée que la force du réseau réside dans sa nature décentralisée.
« L’EF fait un travail important. Les gens ne s’en rendent pas compte parce que l’EF : – Ne promeut pas agressivement son travail – Permet aux équipes qu’elle soutient de recevoir tout le crédit des succès. C’est intentionnel. La EF n’est pas censée être le visage d’Ethereum. La EF est censée être le gardien du jardin infini, soutenant un réseau de contributeurs de plus en plus diversifié en arrière-plan. Jusqu’à ce qu’un jour, elle ne soit plus nécessaire », a écrit Kofi.
Pour résumer : l’ETH est-il toujours un bon investissement ?
Les difficultés auxquelles Ethereum a fait face en 2024 signalent une tendance inquiétante pour son avenir, ce alors que des concurrents comme Solana, XRP et SUI continuent de gagner des parts de marché avec des rendements plus élevés, des frais plus bas et une meilleure évolutivité.
Les problèmes de transparence persistants de la Fondation Ethereum, les turbulences au sein de son leadership et le manque de direction claire ne font qu’ajouter à l’incertitude, faisant de l’ETH une option moins attrayante pour les investisseurs en quête de stabilité.
Alors que les applications basées sur Solana dépassant désormais Ethereum en termes de génération de frais, l’innovation se déplaçant ailleurs, la pertinence d’Ethereum en tant que principale plateforme de contrats intelligents n’est plus garantie.
Ainsi, à moins qu’il ne réponde rapidement à ces questions pressantes, ETH pourrait ne plus être un investissement de choix en 2025.
Morale de l’histoire : Une crypto qui s’enlise devient un pont pour un millier d’autres.
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