Tether, le géant des stablecoins, a annoncé la nomination de Simon McWilliams en tant que nouveau Directeur Financier (CFO) afin d’optimiser sa transparence.
Grâce à l’expertise de Simon McWilliams en matière d’audit financier, Tether souhaiterait que ce dernier mène un audit financier complet. L’entreprise vise à devenir plus transparente sur ses réserves alors que la pression réglementaire s’intensifie notamment en Europe.
Tether nomme un nouveau CFO
D’après la dernière annonce, Tether a nommé Simon McWilliams en tant que nouveau Directeur Financier (CFO). Avec cette nomination, Tether vise à renforcer la confiance des utilisateurs, des régulateurs et des partenaires institutionnels tout en consolidant sa position dominante sur le marché des stablecoins.
« L’expertise de Simon McWilliams en audits financiers fait de lui le CFO idéal pour mener Tether dans cette nouvelle ère de transparence. Sous sa direction, nous avançons résolument vers un audit complet, renforçant notre rôle dans le soutien de la force financière des États-Unis et d’un plus ample engagement institutionnel, » a écrit Paolo Ardoino, PDG de Tether.
Avec une très longue trajectoire, Simon McWilliams apporte plus de 20 ans d’expérience en gestion financière. Il a précédemment collaboré de grandes entreprises en investissement à mener des audits rigoureux.
Sa nomination marque donc une étape significative pour la société, surtout en raison du scepticisme persistant concernant la légitimité et la transparence de ses réserves.
Des défis à surmonter pour l’entreprise
Suite à la nomination de McWilliams, l’ancien CFO de Tether, Giancarlo Devasini, passera au rôle de Président. Dans cette nouvelle position, Devasini se concentrera désormais sur la stratégie macroéconomique, orientant Tether vers une intégration au système financier américain et promouvant l’adoption mondiale des actifs numériques.
Sous la direction de Devasini, l’entreprise a constamment fait l’objet de critiques concernant l’absence d’un audit complet. De 2022 jusqu’à présent, l’entreprise s’est appuyée uniquement sur des rapports d’attestation trimestriels de la société comptable BDO, lesquels sont considérés comme manquant de détails. Ainsi, un audit complet est fortement attendu afin de lever le voile sur des quelconques doutes.
Ce manque de transparence a, au fil des mois, suscité de nombreuses interrogations, notamment après un règlement en 2021 avec le procureur général de New York (NYAG). L’enquête du NYAG avait révélé que Tether avait faussement déclaré que l’USDT était soutenu à 1:1 par le dollar américain.
De plus, Tether et Bitfinex, une entreprise crypto étroitement affiliée, ont été accusées par le passé de manipulation de cours.
Depuis, la société à l’origine de l’USDT a toutefois multiplié les efforts afin de divulguer ses réserves qui seraient donc constituées à 82,35 % de liquidités, entre autres. Plus précisément, près de 80 % de ces liquidités seraient constitués de bons du Trésor américain.
Cependant, les critiques les plus acerbes soutiennent que seul un audit complet peut dissiper pleinement les doutes sur la santé financière de l’entreprise.
Par ailleurs, la mise en place d’un audit complet semble s’aligner avec les objectifs stratégiques de Tether puisque l’entreprise a récemment déplacé son siège social au Salvador. Ce, dans le but d’obtenir une licence de Prestataire de Services d’Actifs Numériques (DASP).
Cependant, jusqu’à la certification des réserves grâce à un audit complet, le doute ne sera pas levé concernant les réserves stratégiques de la société Tether et soutenant l’USDT. En conséquence, le stablecoin fait face à des complications en Europe, puisqu’il sera bientôt délisté de Binance afin que l’exchange entre en conformité avec les loi MiCA.
Morale de l’histoire : apporter de la clarté à l’obscurité est un objectif pour les pessimistes mais aussi pour l’USDT.
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