Binance a suspendu un membre de son personnel à la suite d’une enquête interne concernant un délit d’initié. Cet incident marque l’une des rares occasions où l’entreprise a révélé publiquement les détails des enfreintes à ses règles par un employé.
L’annonce, faite ce lundi 24 mars via le compte officiel Binance Wallet X, tombe alors que l’industrie est de plus en plus surveillée pour ses pratiques éthiques.
Trading d’initié chez Binance : un employé suspendu après une enquête
Selon la déclaration de Binance Wallet, l’enquête a été déclenchée par une plainte reçue par son équipe d’audit interne le 23 mars. Un post connexe de Wu Blockchain à la même date a fourni plus de détails sur la personne accusée.
« Un employé de Binance Wallet, Freddie Ng, est suspecté d’avoir réalisé un profit de 113 000 $ et un profit non réalisé de 200 000 $ en tradant UUU sur la BSC », peut-on lire dans le post.
En outre, le post expliquait qu’une adresse, apparemment financée par freddieng.bnb, avait acheté 24,1 millions de tokens UUU pour 6 227 $. Une liquidation partielle a suivi, et la personne a vendu 6,0222 millions de ces tokens à travers des adresses liées.
Cette initiative a rapporté un profit de 113 600 $. Les 18,095 millions de tokens restants étaient toujours détenus à travers neuf adresses différentes. Cela représentait un profit non réalisé d’environ 200 000 $.
L’enquête de Binance Wallet a révélé que l’employé avait précédemment travaillé dans un rôle de développement commercial chez la BNB Chain. L’accusé aurait utilisé son expertise dans les projets on-chain et sa connaissance préalable d’un événement de génération de tokens (TGE) d’un projet pour en tirer profit.
Ayant rejoint l’équipe Wallet il y a un mois—une unité sans lien avec le projet—l’intéressé a acheté des tokens via plusieurs portefeuilles avant l’annonce. Après l’annonce officielle du lancement du token du projet, l’employé en a vendu certains pour des gains significatifs. Les autres qui ont été conservés sans être vendus n’attendent qu’une prise de profit supplémentaire pour assurer des gains conséquents.
« Ce comportement constitue une transaction anticipée basée sur des informations non publiques obtenues grâce à un emploi antérieur et une violation claire de la politique de l’entreprise », peut-on lire dans la déclaration.
Un cas isolé ?
Binance Wallet a également indiqué qu’aucune preuve ne suggère un délit d’initié plus large au sein de son équipe. L’incident semblerait donc n’être qu’un cas isolé concernant un seul individu plutôt qu’une activité répandue au sein de l’entreprise.
De plus, l’équipe a rapidement suspendu l’employé et s’est engagée à coopérer avec les autorités légales dans la juridiction de l’individu. L’entreprise a souligné son engagement envers la transparence et l’équité.
« Chez Binance, nous défendons un principe axé sur l’utilisateur et nous nous engageons à la transparence, l’équité et l’intégrité. Nous avons une tolérance zéro pour toute mauvaise conduite. Nous continuerons à renforcer les contrôles internes, à affiner nos politiques et à veiller à ce que des incidents comme celui-ci ne se reproduisent pas ».
Pour encourager la surveillance communautaire, Binance a attribué 100 000 $ à quatre lanceurs d’alerte qui ont signalé le problème.
Par ailleurs, l’incident a suscité des discussions plus générales sur les pratiques éthiques dans l’industrie crypto. Colin Wu, fondateur de Wu Blockchain, a souligné la rareté de la situation.
« Binance semble avoir divulgué pour la première fois des détails sur le trading d’initié d’un employé », a-t-il écrit.
Wu a également souligné plusieurs problèmes clés. Il a insisté sur le fait que la découverte de cet incident dépendait largement de preuves rares on-chain et off-chain. Wu a exprimé des inquiétudes selon lesquelles, sans ces preuves, le problème aurait pu passer inaperçu ou rester caché.
Il a également fait référence à une divulgation précédente effectuée par Yi He, co-fondatrice de Binance. Lors d’une session AMA, cette dernière a révélé que l’équipe avait examiné en interne plus de 120 individus au cours des deux dernières années. Au total, plus de 60 licenciement auraient eu lieu pour violations de ce genre. Ainsi, même si c’est une première en termes de dénonciation officielle, il existe bel et bien d’autres cas qui n’ont pas été divulgués.
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