La Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne se trouvent actuellement en désaccord public concernant le cadre de loi MiCA et la régulation des stablecoins. La BCE estime en effet que les restrictions ne sont pas assez sévères et craint que les entreprises américaines ne dominent le marché.
Le contexte :
Le cadre de loi MiCA, qui couvre la réglementation des actifs numériques au sein de l’Union européenne, est entré en viguer en décembre 2024 et s’applique maintenant à tous les pays de l’UE, France incluse.
La Commission a pour sa part contesté les craintes de la BCE concernant les règles de MiCA, alléguant qu’elle amplifie les inquiétudes liées aux stablecoins pour promouvoir un programme controversé d’euro numérique. Selon elle, l’Europe serait déjà à la traîne concernant le Web3, et davantage de restrictions ne feraient probablement qu’exacerber cela.
La BCE pense que MiCA n’est pas assez strict
Le cadre de loi MiCA n’est entré en vigueur que depuis quatre mois, mais la BCE a déjà de sérieux doutes à son sujet. Selon un récent rapport, la Banque centrale européenne serait préoccupée par la compétitivité relative des stablecoins adossés au dollar américain, qui pourraient s’emparer du marché européen.
Comme l’a exprimé un commentateur, Mikko Ohtamaa, il y aura de bonnes raisons de s’inquiéter à ce sujet :
« L’UE avait l’avantage du premier arrivé avec la régulation et elle l’a finalement gâché. Aucun stablecoin européen n’est compétitif au niveau international en raison de l’hostilité aux affaires inhérente qui a été intégrée au sein de MiCA par les efforts de lobbying des banques et d’autres institutions financières traditionnelles », a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux.
Depuis que l’UE a abordé le sujet de la régulation des stablecoins, son approche a profondément impacté le marché de la région. En effet, après l’entrée en vigueur de MiCA, Tether a entièrement quitté le marché européen.
Plus récemment, Ethena Labs a également quitté l’Europe après un rejet de sa demande d’approbation MiCA. Ces entreprises n’ont cependant pas rencontré de tels problèmes aux États-Unis.
Il est intéressant de noter que la préoccupation de la BCE ne concerne pas une éventuelle sévérité démesurée de MiCA qui limiterait l’innovation dans la région. Comme l’a affirmé Politico, elle s’inquiète plutôt que les régulations existantes ne soient pas assez strictes.
La BCE a reconnu l’objectif ouvertement déclaré du président Trump d’utiliser les stablecoins afin de promouvoir la domination du dollar et craint que les actifs américains ne submergent les marchés européens. Elle souhaite donc riposter de manière directe en resserrant son cadre réglementaire. Cependant, la Commission européenne a réagi avec hostilité aux changements proposés par la BCE concernant MiCA.
La Commission aurait ainsi affirmé que certaines de ces préoccupations s’avéraient « absurdes » et a suggéré que la BCE ne faisait que continuer à pousser pour un euro numérique déjà controversé.
En parallèle, il semble que la plupart des institutions de l’UE se montrent satisfaites des régulations existantes sur les stablecoins. Par ailleurs, si la BCE obtient ses réformes proposées de MiCA, ces changements auront-il vraiment un impact ?
Enfin, le marché crypto a réagi avec une ambivalence assez choquante à ses récentes baisses de taux. L’Europe risque ainsi de prendre du retard dans l’économie mondiale du Web3, et davantage de restrictions ne constituent probablement pas la solution rêvée.
Morale de l’histoire : Une crypto trop étouffée finit par s’échapper des mailles du filet.
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