Entre bras de fer diplomatique avec les États-Unis et ambitions crypto assumées, Panama explore une piste étonnante : faire du Bitcoin un moyen de paiement prioritaire pour le passage de navires. Une initiative qui mêle stratégie, souveraineté et disruption financière.
Le contexte
Alors que le canal de Panama redevient un enjeu stratégique entre les États-Unis et la Chine, le pays cherche à affirmer sa souveraineté face aux pressions extérieures. Dans ce climat tendu, le maire de Panama City propose d’utiliser le Bitcoin comme levier économique et politique, en l’intégrant au cœur même du commerce maritime mondial.
Payer en Bitcoin pour passer plus vite ?
C’est une proposition qui fait parler d’elle : le maire de Panama City, Mayer Mizrachi, veut autoriser les navires à payer leur passage par le canal en Bitcoin… et à passer plus vite s’ils le font. Présentée lors de la conférence Bitcoin 2025 à Las Vegas, cette idée vise à attirer l’attention sur la place que pourrait occuper la cryptomonnaie dans l’économie panaméenne et notamment dans son atout géopolitique majeur : le canal.
Panama City a déjà commencé à intégrer la crypto dans ses services publics. Depuis peu, les habitants peuvent payer leurs taxes, amendes ou permis en Bitcoin ou en stablecoins. Pour Mizrachi, le canal pourrait être l’étape suivante : s’inspirer d’El Salvador et faire du pays une référence crypto, sans attendre l’aval du parlement national.
Mais ce n’est pas qu’un coup de pub. Le maire évoque aussi la création d’une réserve stratégique en Bitcoin pour la ville. Il défend une approche minimaliste sur la régulation : selon lui, il vaut mieux laisser la crypto se développer avant de chercher à l’encadrer. Bref, une stratégie résolument tournée vers l’innovation.
Le canal, terrain de jeu géopolitique
Cette idée arrive dans un contexte très tendu. Depuis sa réélection, Donald Trump accuse la Chine d’avoir pris trop d’influence sur le canal de Panama et menace ouvertement d’en reprendre le contrôle. En réponse, le président panaméen a durci sa position et s’est rapproché des États-Unis via des accords militaires ; ce qui a provoqué de grosses manifestations dans le pays.
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Dans ce climat, l’irruption du Bitcoin ajoute une couche supplémentaire. Ce n’est pas qu’un choix technologique ou économique : c’est aussi un moyen de repositionner Panama, à mi-chemin entre les deux géants. En ouvrant la porte à des paiements décentralisés, Mizrachi tente peut-être de créer une voie alternative, un peu plus autonome.
Est-ce que ça va marcher ? Trop tôt pour le dire. Mais une chose est sûre : en pleine crise sociale interne, avec plus de 5 000 licenciements récents dans la région de Bocas del Toro, et sous pression des grandes puissances, Panama cherche à redéfinir ses leviers. Et si le Bitcoin devenait l’un d’eux ?
Morale de l’histoire : Quand les éléphants se battent pour le canal, le Bitcoin passe par la petite porte (et double tout le monde) !
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