Le Kenya confirme sa position de leader en Afrique dans l’adoption des cryptomonnaies, une part significative de ses institutions bancaires étant prêtes à intégrer les actifs numériques. Cette dynamique s’inscrit toutefois dans un contexte marqué par des défis réglementaires importants, que le pays cherche à adresser en collaboration avec des acteurs clés du secteur.
31% des banques kenyanes se tournent vers la crypto
Une récente enquête de la Banque Centrale du Kenya (CBK) révèle que 31 % des banques commerciales et microfinancières kényanes sont « très susceptibles » de s’engager dans des activités liées aux actifs numériques, incluant les actifs crypto et NFTs. Ce chiffre traduit une ouverture notable du secteur bancaire vers l’innovation, notamment en matière de paiements et d’investissements.
Les banques ont souligné que les cryptomonnaies et NFTs offrent des alternatives prometteuses pour accélérer les transactions tout en réduisant les coûts. Cependant, elles expriment également des inquiétudes liées aux risques de blanchiment d’argent, financement du terrorisme, fraude, cybersécurité et à la volatilité inhérente des marchés crypto. Cette prudence s’explique aussi par l’absence de cadre réglementaire clair qui freine l’adoption.
Par ailleurs, 35 % des institutions pointent le manque de régulation comme un obstacle majeur à l’innovation, que ce soit dans le domaine crypto ou dans d’autres secteurs comme le prêt digital et la blockchain. En interne, les banques identifient principalement le changement des comportements clients (84 %) et la montée des exigences réglementaires (74 %) comme facteurs clés qui orientent leurs stratégies d’innovation.
Le Kenya tend la main à Binance
Le Kenya confirme ainsi son désir de s’associer aux leaders mondiaux pour stimuler l’innovation crypto. John Tanui, secrétaire principal au ministère de l’Information, des Communications et de l’Économie numérique, a récemment exprimé l’intérêt du pays pour une collaboration avec Binance. Lors d’un événement organisé par la plateforme, il a mis en avant la volonté du gouvernement de soutenir la formation et l’émergence des jeunes talents dans le Web3 et l’intelligence artificielle.
Tanui a insisté sur le rôle moteur que le Kenya veut jouer afin d’offrir aux jeunes Kényans des opportunités concrètes dans la crypto économie. Rachel Conlon, directrice marketing de Binance, a également encouragé la communauté locale à s’impliquer via la Binance Academy, estimant que cette dynamique pourrait faire du Kenya un modèle d’adoption et d’innovation pour l’ensemble du continent africain.
Au-delà du Kenya, plusieurs pays africains accélèrent leur démarche réglementaire. La Banque du Ghana prévoit d’introduire une régulation crypto d’ici la fin 2025, notamment via une loi sur les prestataires de services d’actifs virtuels (VASP). Le Nigeria, le Rwanda et le Maroc suivent également cette tendance en établissant des cadres légaux pour sécuriser le secteur, renforcer la confiance des utilisateurs et attirer les investissements internationaux. Ce mouvement traduit une volonté continentale de structurer durablement l’écosystème crypto.
Morale de l’histoire : La crypto attire les banques comme le miel attire les abeilles… mais gare aux piqûres des régulateurs !
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