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Les émetteurs de stablecoins utilisent le Trésor américain pour acheter du Bitcoin ; Max Keiser s’inquiète

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Mis à jour par Matias Calderon
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En bref

  • Max Keiser nous met en garde contre les émetteurs de stablecoins qui utilisent des bons du Trésor américain pour acheter des bitcoins.
  • Tether et Circle sont parmi les plus gros détenteurs de bons du Trésor américain.
  • Keiser prédit que la demande de Bitcoin augmentera au fur et à mesure que des stratégies d’investissement innovantes utilisant l’IA se développeront.
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Avec l’adoption institutionnelle grandissante et la légitimation réglementaire des stablecoins indexés sur le dollar américain, des experts s’inquiètent d’une inflation artificielle de la demande en dollars.

Utiliser la dette publique pour soutenir les stablecoins « risqué » ; Max Keiser tire la sonnette d’alarme

L’influence des émetteurs de stablecoins aux États-Unis ne cesse de croître, à tel point que Tether, qui émet déjà le stablecoin USDT, prévoit de lancer un stablecoin réservé aux États-Unis courant 2025. Tether vise ainsi à positionner les stablecoins comme des outils financiers stratégiques sous l’administration Trump.

Les stablecoins sont-ils utilisés par le gouvernement américain ?
Offre des stablecoins en milliards de dollars US. Source: Bain & Company

Le graphique ci-dessus montre la domination de Tether sur le marché des stablecoins, avec une offre totale passant de 2 milliards à plus de 200 milliards de dollars ces dernières années.

En parallèle, le Trésor américain prévoit que le marché des stablecoins pourrait atteindre 2 000 milliards de dollars d’ici 2028, ce qui pourrait attirer davantage d’acteurs.

Néanmoins, à mesure que l’influence des stablecoins sur le marché des bons du Trésor augmente, la Commission des services financiers de la Chambre des représentants a exprimé des inquiétudes.

BeInCrypto a rapporté que des parlementaires ont interrogé le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, au sujet de World Liberty Financial (WLFI), une société liée à Trump, et de son nouveau stablecoin, l’USD1.

Toutefois, la préoccupation majeure pourrait bien concerner la crainte que les émetteurs de stablecoins utilisent les rendements des bons du Trésor pour acheter du Bitcoin. Selon des experts, cela pourrait affaiblir les réserves du gouvernement américain.

Par ailleurs, un rapport de l’équipe anglophone de BeInCrypto a signalé que des émetteurs de stablecoins utiliseraient effectivement les intérêts générés par les bons du Trésor pour acheter du Bitcoin. Certains estiment que cela pourrait compromettre des initiatives comme la Réserve stratégique américaine de Bitcoin, censée renforcer les avoirs nationaux dans la célèbre cryptomonnaie.

Achat de Bitcoins « gratuitement » via les intérêts ; une attaque spéculative ?

Parmi ceux qui s’inquiètent figure le célèbre pionnier du Bitcoin, Max Keiser, qui a exprimé ses préoccupations quant à l’influence croissante des émetteurs de stablecoins sur le marché des bons du Trésor américain. Keiser a en effet avertit que leur utilisation de titres de dette publique pour adosser des dollars numériques pourrait avoir de plus amples répercussions sur le système financier mondial.

Au premier trimestre 2025, Tether a déclaré détenir près de 120 milliards de dollars en bons du Trésor américain à court terme et en opérations de pension inversée (reverse repos). Cela en fait l’un des plus grands détenteurs non souverains de la dette publique américaine.

De son côté, Circle, émetteur de l’USDC, a révélé dans une attestation de février 2025 qu’il détenait plus de 22 milliards de dollars en bons du Trésor.

Ces avoirs servent de garanties pour les stablecoins indexés sur le dollar, aidant les émetteurs à maintenir leur liquidité et la confiance des utilisateurs. Les émetteurs bénéficient également des revenus d’intérêts générés par ces obligations.

Bien que cette pratique soit courante et légale, Keiser soutient qu’elle contribue à des problèmes systémiques plus profonds liés aux dynamiques des monnaies fiduciaires.

« C’est exactement pour cela que les émetteurs de stablecoins achètent du Bitcoin, c’est ce qu’on appelle une attaque spéculative contre le dollar américain. Alimenter la spirale de la dette avec des stablecoins fiduciaires, acheter des bons du Trésor, puis investir les intérêts dans le Bitcoin, permettant aux émetteurs de stablecoins d’acheter des milliards en Bitcoin gratuitement » a expliqué Max Keiser à BeInCrypto.

Les émetteurs de stablecoins achètent de la dette américaine sur les marchés secondaires et perçoivent des intérêts, qu’ils peuvent ou non réinvestir dans des actifs numériques comme le Bitcoin. Keiser critique l’architecture financière globale qui sous-tend les stablecoins.

« Émettre de nouveaux stablecoins adossés à des bons du Trésor imprimés à partir de rien n’est pas un système monétaire, mais un hologramme financier. » a-t-il déclaré.

Les bons du Trésor américain sont des instruments de dette émis par le gouvernement fédéral et vendus à des investisseurs, dont des entreprises privées comme Tether et Circle, via des marchés réglementés. Ces émetteurs de stablecoins tokenisent une monnaie fiduciaire existante détenue en réserve.

Keiser s’est également exprimé sur ce qu’il considère comme les conséquences à long terme de ce modèle.

« C’est une attaque spéculative des banques privées. C’est de la répression financière, poussant les taux vers le bas tandis que les mauvais investissements s’accumulent. C’est un cycle sans fin. » a-t-il expliqué.

Sa critique s’étend également à la perspective globale du dollar américain qui, selon lui, est « une solution rapide et mortelle ; un hospice du dollar. Place aux derniers râles de l’USD. »

BeInCrypto a contacté Circle et Tether pour obtenir leurs commentaires à ce sujet et mettra à jour cet article en cas de réponse.

Max Keiser propose d’utiliser l’IA pour inventer de nouvelles structures financières

Max Keiser a également mentionné ce qu’il considère comme une tendance émergente. Il affirme en effet que des investisseurs et technologues de premier plan utilisent l’intelligence artificielle (IA) et des stratégies d’entreprise inédites pour accroître leur exposition au Bitcoin.

Le fervent défenseur du Bitcoin a notamment cité Michael Saylor, président exécutif de Strategy, et Vivek Ramaswamy, un investisseur devenu homme politique.

« Des ingénieurs financiers comme Michael Saylor et Vivek Ramaswamy utilisent l’IA pour inventer de nouvelles structures de titres afin de maximiser le modèle de trésorerie Bitcoin. Vivek Ramaswamy prévoit d’introduire en bourse sa société, Strive Asset Management, en fusionnant avec Asset Entities, et d’accumuler du Bitcoin en suivant le modèle déjà adopté avec succès par Saylor et Strategy ; en utilisant les revenus issus de l’émission d’actions et de dettes », a déclaré Keiser.

Bien qu’aucun document officiel n’ait confirmé l’utilisation de l’IA par Ramaswamy dans ce contexte, Keiser considère ces évolutions comme des éléments majeurs.

« Les résultats redéfinissent la finance à l’échelle mondiale et contribuent considérablement à la demande en Bitcoin. Des vétérans comme moi, qui voient Bitcoin surpasser tous les autres actifs depuis 15 ans, voient pour la première fois des stratégies d’investissement qui surpassent le Bitcoin lui-même, et les implications sont profondes », a-t-il déclaré.

Keiser pense que de telles stratégies pourraient faire grimper encore davantage la valeur de marché de Bitcoin. Il sous-entend également que les taux de rendement composés extraordinaires du passé pourraient se prolonger. Ce sentiment émerge alors que le Bitcoin capte une part croissante du marché total adressable et atteint des niveaux de prix toujours plus élevés.

Ces propos reflètent l’opinion de Max Keiser et non de BeInCrypto.

Morale de l’histoire : Un stablecoin n’est pas stable pour tout le monde ?

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Après des études de langues aux Université de Tours et Bordeaux ainsi que de traduction générale et juridique à la Organización Mexicana de Traductores à Guadalajara au Mexique, où elle a travaillé en tant que traductrice assermentée du conseil Juridique, Célia est entrée dans le monde de la crypto-monnaie en 2020, un domaine qui a rapidement suscité son intérêt pour sa nature libératrice et innovante. Elle travaille actuellement en tant que rédactrice en chef pour BeInCrypto France.
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