Western Union prépare discrètement le lancement de systèmes de règlement en stablecoins en Afrique et en Amérique latine. Une avancée stratégique qui reflète le virage opéré par les géants de la finance traditionnelle face à la montée en puissance des cryptoactifs.
Western Union veut révolutionner les transferts d’argent en Afrique
Le géant américain des paiements, Western Union, est en train de finaliser des solutions de règlement en stablecoins sur le continent africain. C’est ce qu’a révélé son PDG, Devin McGranahan, qui évoque une collaboration avec des partenaires locaux pour adapter ces produits aux réalités du terrain. Le but : tirer parti de la vitesse et de la fluidité des stablecoins pour améliorer les paiements transfrontaliers, tout en répondant aux besoins spécifiques des économies africaines.
En parallèle, Western Union développe des outils de conversion entre stablecoins et monnaies locales, notamment dans les régions où les devises sont difficiles à échanger. L’entreprise travaille aussi sur des options de stockage en stablecoins pour préserver la valeur des fonds, ainsi qu’un produit “onramp/offramp” permettant aux utilisateurs d’échanger facilement fiat et crypto sur la plateforme. Ces innovations sont déjà en cours de test, bien que la date de lancement ne soit pas encore connue.
Cette démarche place Western Union dans la lignée d’autres géants de la TradFi comme Visa, Mastercard ou Stripe, qui ont eux aussi accéléré leurs efforts autour des stablecoins ces derniers mois. L’Afrique, avec ses défis structurels en matière d’accès bancaire et ses marchés dynamiques, devient un terrain d’innovation prioritaire pour ces acteurs globaux.
Un virage réglementaire en Afrique qui favorise l’essor des stablecoins
Si Western Union s’active, c’est aussi parce que le cadre réglementaire devient plus favorable. Le Nigeria, longtemps considéré comme hostile aux cryptomonnaies, a changé de cap. La Securities and Exchange Commission (SEC) du pays a officiellement intégré les stablecoins dans le champ de l’Investment and Securities Act 2025, les considérant désormais comme des titres financiers à part entière. Lors du Nigeria Stablecoin Summit, son directeur général Emomotimi Agama a déclaré : « Nigeria is open for stablecoin business ». Une rupture assumée, après des mois de tensions et de répression contre des acteurs comme Binance.
La Banque centrale nigériane, qui s’était jusque-là montrée rigide sur la question, se recentre désormais sur les paiements classiques, laissant à la SEC le soin de construire un environnement clair pour les cryptoactifs. Une stratégie qui ouvre la voie à l’implantation de solutions comme celles de Western Union, dans un cadre juridique sécurisé et lisible.
Le Nigeria n’est pas seul. Au Kenya, une enquête de la Banque centrale montre que 31 % des banques se disent prêtes à lancer des services liés aux cryptos et aux NFTs. Ce chiffre illustre un engouement croissant pour la finance décentralisée sur le continent. À l’échelle de l’Afrique, un consensus émerge : les stablecoins ne sont plus des anomalies technologiques, mais des outils de souveraineté monétaire et d’inclusion financière à fort potentiel.
Morale de l’histoire : quand les banques hésitent, les stablecoins traversent les frontières sans passeport
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