La réglementation des stablecoins fait l’actualité depuis plusieurs mois. Outre la publication des recommandations du groupe de travail du président américain Joe Biden sur les stablecoins, plusieurs sources ont rapporté que la SEC pourrait imposer des mesures restrictives au secteur. Ainsi, beaucoup se demandent à quoi pourrait ressembler l’avenir des stablecoins.
Certains spécialistes du secteur prédisent que le marché pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2025. Il est donc important de s’intéresser à l’avenir de la réglementation des stablecoins. Quelles sont les préoccupations des régulateurs ? Et comment la réglementation, ou son absence, pourrait-elle affecter l’industrie ?
Encore plus important, quels sont les facteurs à l’origine de la croissance impressionnante de ce secteur qui a attiré l’attention des régulateurs ?
La proposition de valeur actuelle des stablecoins
Les stablecoins ont récemment gagné en popularité et sont de plus en plus utilisés. En plus d’offrir une exposition au dollar au sein de l’espace crypto, ils constituent un moyen d’échange stable pour les applications. C’est également une passerelle simple vers les monnaies fiduciaires.
En outre, ils sont principalement utilisés dans la DeFi pour générer des rendements sur les entreprises institutionnelles qui ne veulent pas trop s’exposer aux cryptomonnaies volatiles. De plus, Circle et d’autres entreprises similaires sont en train d’introduire les stablecoins en tant que moyen de paiement sur le marché. Enfin, plusieurs gouvernements étudient la possibilité d’utiliser ces actifs numériques au niveau national.
Les modèles d’émission des stablecoins
Il existe trois principaux modèles d’émission de stablecoins, notamment :
- L’adossement à des monnaies fiduciaires (c’est-à-dire des stablecoins bancaires) : Dans ce modèle, la trésorerie et les équivalents de trésorerie sont détenus par une institution. Les stablecoins numériques sont théoriquement soutenus selon un ratio 1:1 par cette valeur sous-jacente. Parmi les stablecoins qui utilisent ce modèle, on peut citer : l’USDC et l’USDT.
- Les dérivés (stablecoins algorithmiques) : Ce modèle permet la création d’instruments financiers similaires au dollar ou dont la valeur est stable. Ils reposent sur des produits dérivés ou des positions de dette mais sont souvent volatils. DAI en est un exemple.
- Les dollars libellés : Ceux-ci sont soutenus par des garanties pour des projets spécifiques et leurs trésoreries. C’est l’équivalent on-chain des cryptos basées sur des monnaies fiduciaires où le token numérique peut être échangé contre une valeur équivalente en USD. ICHI est un bon exemple de ce modèle.
Réglementation des stablecoins : la prise de conscience des régulateurs
Comme indiqué précédemment, il y a eu des discussions importantes au sein du gouvernement américain sur la réglementation des stablecoins. Le président de la SEC, Gary Gensler, a récemment qualifié les stablecoins de “tickets de poker”. En outre, il a indiqué que le gouvernement jouera un rôle actif dans la réglementation tout en incitant le Congrès à agir.
Le problème est que les régulateurs sont préoccupés par la menace que les stablecoins constituent un remplacement pour le gouvernement et les institutions financières. Actuellement, ils sont en train d’étudier de façon particulière les mécanismes de dépôt et de soutien des stablecoins. Ils envisagent également d’émettre eux-mêmes des tokens via une monnaie numérique de la banque centrale. En effet, les opérateurs traditionnels des marchés financiers se sentent menacés. Et il n’est pas surprenant qu’ils exercent une influence significative sur les régulateurs à Washington.
Qu’est-ce qui se profile à l’horizon pour les stablecoins ?
La réglementation des stablecoins peut arriver comme elle pourrait ne jamais voir le jour. Avec ou sans surveillance gouvernementale, nous nous attendons à voir l’adoption et l’utilisation des stablecoins augmenter dans les domaines suivants :
- Paiements transfrontaliers : La crypto-économie est naturellement internationale et sans frontières, et les stablecoins facilitent les transactions internationales.
- CBDC : Certaines autorités monétaires émettent leurs propres monnaies numériques de banque centrale. D’autres envisagent de développer des stablecoins pour les utiliser comme monnaie.
- Retail et e-commerce : De nombreuses enseignes explorent la possibilité d’émettre des points de fidélité intégrés à leurs systèmes de paiement. Les stablecoins leur permettent d’avoir un moyen d’échange facile lié à ces économies.
- La DeFi : Il s’agit probablement du cas d’utilisation le plus important. En effet, les stablecoins sont les moyens d’échange par défaut de la DeFi, un secteur dont la capitalisation boursière et l’utilisation ne font que s’accroître.
Réglementation des stablecoins : que se passera-t-il à l’avenir ?
Premièrement, les institutions financières travaillent sans répit sur l’expérimentation des actifs tokenisés comme les stablecoins afin d’améliorer l’efficacité des paiements. Des banques comme la Shinhan Bank émettent des stablecoins adossés à des monnaies fiduciaires pour développer leurs services. Ces usages vont probablement s’accélérer au cours de l’année 2022.
Les régulateurs devraient considérer cette innovation comme la raison principale pour laquelle il faudrait tracer des lignes directrices sans étouffer l’innovation. Le cadre réglementaire pourrait inclure des conseils sur les exigences de réserves, les exigences en matière de transfert de fonds et l’émission des tokens. Ces réglementations ne doivent pas empêcher l’innovation à travers le monde. Une réglementation trop stricte risque de retarder la croissance de ce nouveau secteur au sein des juridictions concernées.
Avis de non-responsabilité
Avis de non-responsabilité : conformément aux directives de The Trust Project, cet article d’opinion présente le point de vue de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les opinions de BeInCrypto. BeInCrypto s’engage à fournir des informations transparentes et à respecter les normes journalistiques les plus strictes. Les lecteurs sont invités à vérifier les informations de leur propre chef et à consulter un professionnel avant de prendre des décisions sur la base de ce contenu.