Selon Robert Kiyosaki, auteur de la série de livres de finances personnelles à succès “Rich Dad Poor Dad”, la domination du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale de choix pourrait toucher à sa fin.
“L’hégémonie [du dollar] américain [prend] fin”, a déclaré Robert Kiyosaki dans un tweet publié ce mardi 15 mars. L’auteur faisait référence aux rapports selon lesquels l’Arabie saoudite pourrait commencer à accepter le yuan chinois pour les ventes de pétrole au vaste pays asiatique, ce plutôt que le dollar.
“Les États-Unis sont devenus une moindre puissance mondiale. On peut se demander ce qui va ensuite se passer”, a-t-il ajouté. Alors que le président Joe Biden préside aux mutations géopolitiques en tant que tête d’affiche de la démocratie occidentale, le retour de bâton le plus important pour le pays pourrait s’avérer être une perte de confiance dans le dollar américain.
La militarisation du dollar
Utilisé comme monnaie d’échange internationale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le dollar s’est converti en arme politique au service des intérêts américains.
Aujourd’hui, d’autres puissances mondiales misent sur une reprise en main de leur économie en éliminant progressivement le dollar comme monnaie de facto du commerce mondial.
Ces dernières années, la Chine, la Russie, l’Inde, l’Iran et la Turquie, des pays qui font principalement l’objet de sanctions économiques et de conflits commerciaux de la part des États-Unis, ont commencé à réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar.
En Arabie saoudite, des responsables chinois discutent depuis 2016 de contrats pétroliers tarifés en yuan. Ces négociations seraient passées à la vitesse supérieure ces dernières semaines, ce à la suite de la montée des inquiétudes saoudiennes concernant les engagements de l’Amérique en faveur de la sécurité du royaume.
Les ambitions internationales de la Chine comprennent une plus grande circulation du yuan.
Contrairement aux autres sceptiques du dollar, l’Inde n’apparaît pas comme un rival des États-Unis, mais ce pays très peuplé est en train de prendre des mesures pour s’assurer que les sanctions américaines n’entravent pas ses partenariats commerciaux.
Le géant asiatique a notamment dû passer du dollar à la roupie en 2018 pour un achat militaire auprès de son partenaire des BRICS, la Russie, ainsi que pour le pétrole brut iranien également frappé par les sanctions.
Un accord d’échange de devises entre l’Inde et les Émirats arabes unis s’inscrit ainsi dans une tendance adoptée par la Chine et la Russie pour se débarrasser du dollar américain comme moyen d’échange.
Après une série de sanctions sévères qui ont isolé Moscou de la table internationale, certains craignent que ces mesures radicales n’accélèrent la disparition du dollar dans le commerce mondial.
“Bitcoin est un lieu de refuge, tandis que la monnaie fiat est fausse”, selon Robert Kiyosaki
Si les cryptomonnaies n’ont pas été présentées comme une alternative, la perte de confiance à l’égard du dollar s’avère symptomatique des enchevêtrements politiques des monnaies fiduciaires et place les actifs décentralisés tels que Bitcoin du bon côté de l’histoire.
Robert Kiyosaki, homme d’affaires et auteur américain, a déclaré que la guerre en Ukraine avait donné “naissance à la cryptomonnaie en tant que refuge plus sûr que la fausse monnaie fiduciaire du gouvernement.”
L’auteur de best-sellers a déjà accusé la banque centrale américaine, la Réserve fédérale ainsi que le département du Trésor américain de “détruire le dollar” et d’envoyer “des milliards d’épargnants et de personnes non informées dans un enfer financier”.
Bien que M. Kiyosaki n’ait pas expliqué comment le dollar a été “détruit”, il a suggéré une solution qui conviendrait mieux aux investisseurs : en effet, l’auteur encourage les investisseurs à épargner en Bitcoin, ainsi qu’en or et en argent, afin qu’ils puissent “se rendre au paradis financier”.
Le dollar se heurte à un mur de résistance en Afrique
En Afrique, où les questions relatives à l’aide sont liées à une multitude d’exigences souvent excessives, la domination du dollar américain en tant que monnaie de règlement est déjà destabilisée par les méthodes de paiement émergentes dans la technologie financière, ainsi que par les monnaies fiduciaires africaines nationales.
Durant quatre ans jusqu’en 2017, moins de personnes sur le continent de 1,2 milliard ont effectué des transactions via le dollar qu’avec leurs monnaies locales ou l’argent mobile, et peut-être des cryptomonnaies.
Par le passé, la crypto est apparue comme une solution à des situations dans lesquelles certaines personnes sont victimes des instruments financiers traditionnels et de la complicité des processeurs de paiement avec de puissants intérêts d’État.
La substitution du dollar américain par d’autres monnaies fiduciaires peut entraîner des problèmes similaires à long terme, ce qui plaide discrètement en faveur de cryptomonnaies, qui se font résistantes à la censure et restent isolées des interférences internationales.
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