Avec l’arrivée d’un plus grand nombre de femmes dans l’espace des jeux blockchain, celles-ci peuvent contribuer à empêcher certains hommes d’être particulièrement désagréables : un essai de Jenna Comm de WAX (Worldwide Asset eXchange).
Pour beaucoup d’entre nous, les jeux vidéo jouent un rôle important dans notre vie quotidienne. Vous nous trouverez par exemple en train de nous battre pour obtenir du matériel dans un MMORPG (Massively Multiplayer Online Role-Playing Game). Nous pouvons aussi exercer nos muscles stratégiques dans un STR (Real-Time Strategy), tirer au fusil dans notre jeu de shooting préféré ou gagner de l’argent grâce à des jeux de type “Play-to-Earn” (P2E) sur la blockchain. Il n’y a pas de pénurie de variété pour les personnes de tous âges.
Les jeux vidéo sont également un excellent moyen de rencontrer d’autres personnes, de partager des expériences particulières et de nouer des amitiés pour la vie.
Si le monde des jeux présente de nombreux avantages, il y a aussi un revers à la médaille. En effet, la toxicité au sein de la communauté du gaming a longtemps souillé le terrain, en particulier à l’égard de la population féminine.
Si vous êtes un joueur passionné, vous le savez probablement, et si vous ne le savez pas, il est temps de vous mettre à la page. Les jeux, en particulier sur la blockchain, représentent l’avenir. Et nous devons trouver un moyen de rendre cet avenir accessible et accueillant pour tous.
Les femmes au sein du gaming : un exemple de la situation
Si vous avez besoin d’un exemple, voici une vidéo en POV de l’expérience féminine au sein du jeu Valorant, et réalisée par la joueuse Molly Barker. Le clip suivant montre ce qui arrive souvent aux femmes lorsqu’elles jouent. Les commentaires désobligeants et constants sont pour le moins usants.
Voici la version non censurée ; attention à ne pas la lancer au travail !
Un problème proéminent
Selon des rapports récents, chaque jour, des femmes du monde entier sont harcelées sexuellement, intimidées et discriminées en ligne. Une étude réalisée en 2021 par Reach3 Insights et Lenovo a interrogé 900 femmes sur leurs expériences sociales. Un pourcentage aberrant de 77% d’entre elles ont admis avoir été harcelées pour diverses raisons. Environ 59% de ces femmes cachent délibérément leur véritable identité sexuelle, ou se font passer pour des hommes afin d’éviter ces commentaires et actions non désirées.
Même les joueuses professionnelles sont confrontés à ces problèmes. Dans un rapport récent, Jasmine Jada, une streameuse à temps plein de 23 ans originaire de Leeds, a expliqué : “Des hommes se parlaient et essayaient de deviner à quoi ressemblait mon corps, ce que je portais”, entre autres choses, en plus de commentaires sexistes et de remarques sur le temps passé dans la cuisine. “Il n’y a pas une fille que je connais qui n’ait pas été victime d’une forme de sexisme ou de harcèlement sexuel en jouant à un jeu innocent.”
Si cela ne suffit pas à vous faire réfléchir, une enquête a été menée pendant deux ans au sein d’Activision Blizzard (créateurs de World of Warcraft, Overwatch, la franchise Diablo, entre beaucoup d’autres). Des employées ont fait part du même type d’abus dans le secteur du développement de jeux. On parle de dégradations et de harcèlement sexuel, entre autres.
Mon expérience personnelle
J’ai personnellement passé plus de 15 ans à me frayer un chemin dans le monde sexiste des jeux vidéo. Qu’il s’agisse de recevoir des photos explicites non demandées, de faire face à des portiers ou à une forte discrimination, j’ai tout connu.
L’un des cas les plus courants auxquels j’ai été confrontée est le harcèlement sexuel, par exemple lorsqu’un homme a approché mon personnage féminin dans un jeu MMORPG, puis m’a dit qu’il voulait “me pencher par-dessus la barrière et [me] faire des choses…”.
Je pense que vous voyez le tableau. C’était 100% non sollicité, et de la part d’un parfait inconnu, si je puis ajouter.
Le chat vocal apporte une toute nouvelle série de problèmes. Lorsqu’une femme fait son entrée, le comportement change souvent ; j’ai remarqué que cela se transforme soudainement en une frénésie de messages pour savoir qui peut l’impressionner le plus rapidement. Parfois, ils envoient simplement des messages ou des images obscènes. Que j’ai tous reçus.
Non seulement ce genre de comportement rend l’expérience de jeu désagréable, mais il me fait aussi me sentir souillée, gênée et frustrée. Ce n’est pas acceptable. Pourquoi devrais-je avoir peur de jouer aux jeux que j’aime ?
Prendre le pas sur la situation
Ce n’est pas un mythe : les femmes offrent des idées et des perspectives uniques dans tout ce qu’elles font, y compris dans les jeux vidéo. Qu’il s’agisse de développement de jeux ou de compétitions acharnées, il est essentiel que les femmes fassent partie intégrante (et respectée) de la communauté.
Cela ne veut pas dire que nous sommes meilleures ou pires que nos homologues masculins. Il s’agit plutôt de dire que les femmes sont tout simplement différentes et possèdent des compétences uniques qui permettront de créer un environnement de jeu et une économie plus sains. Nous avons besoin de jeux plus étoffés et d’une expérience plus solide dans tous les domaines.
Certaines des franchises de jeux les plus connues au monde sont soutenues par de nombreuses femmes de talent, notamment Bonnie Ross et Kiki Wolfkill (Halo), Kim Swift (Portal, Left 4 Dead et Half-Life 2 : Episode 2) ou encore Jade Raymond (Assassin’s Creed I et II). Sans elles, ces jeux et bien d’autres n’auraient pas été les chefs-d’œuvre primés qu’ils sont devenus aujourd’hui.
Bonnie Ross, vice-présidente de Microsoft et directrice de Halo 343 Industries, a déclaré : “Du point de vue de l’industrie, les jeux continueront de croître et d’évoluer grâce à un large éventail de perspectives et de créateurs divers. Nous avons fait beaucoup de progrès, et je suis impatiente de voir l’industrie accueillir de nouvelles idées et de nouvelles personnes pour le bien de tous… J’espère que d’autres personnes du secteur pourront apprendre de cette approche et s’efforcer de continuer à développer l’industrie pour le meilleur.”
Il est temps de presser le bouton “reset” pour les femmes du gaming
Il est impératif que nous travaillions tous ensemble afin de réduire le nombre d’incidents toxiques à l’égard des femmes dans l’ensemble de l’industrie du jeu, qu’il s’agisse de jeux blockchain ou autre. Le meilleur moyen est la responsabilisation.
Nous devons tenir nos pairs responsables de leurs actions. De même, les développeurs de jeux doivent également continuer à mettre en œuvre de nouvelles façons de gérer ces événements malheureux. Cela inclut le bannissement temporaire ou permanent de certains comptes.
Je sais que ce ne sera peut-être jamais parfait, mais nous pouvons faire mieux. Nous nous devons de faire mieux.
Alors que mon expérience professionnelle continue de croître dans le domaine des jeux de blockchain, je reste enthousiaste car je vois une occasion rare de remodeler et de réinventer la façon dont nous travaillons tous ensemble. Nous pouvons la rendre inclusive et solidaire.
Le soutient des figures d’autorité de l’industrie du gaming
Le PDG de WAX, William Quigley, ainsi que l’équipe de direction, ont par exemple fait des efforts pour mettre en place une structure organisationnelle diversifiée et ouverte d’esprit. Ils ont notamment nommé Jassy Jackson au poste de vice-présidente des opérations. Les années d’expertise de cette dernière et son souci d’inclusion créent une atmosphère inspirée qui rassemble tout le monde (hommes et femmes). Elle travaille également à la création de Women on the Block par WAX. Il s’agit d’un espace où nous pouvons toutes partager nos expériences et nous plonger dans la blockchain et les jeux sur un pied d’égalité et sans crainte.
Selon Mme Jackson, “il est impératif d’avoir une main-d’œuvre inclusive qui suscite une réflexion indépendante et originale afin de créer une culture ouverte à tous. Je suis très fière de travailler aux côtés de personnes extrêmement talentueuses, issues de tous les horizons, de tous les milieux et de toutes les compétences. Cette grande diversité peut parfois constituer un défi, car nous voyons tous les choses sous un angle unique, mais en fin de compte, ce sont nos différences qui font notre force.”
On peut dire sans se tromper que nous devons tous apprendre à veiller les uns sur les autres, hommes et femmes confondus. Continuons donc à apprendre, à grandir, à nous améliorer et à nous battre pour notre droit d’être entendus, respectés, acceptés et appréciés au sein de la blockchain et ailleurs.
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