Migration de l’Ethereum vers le PoS : on l’attend comme l’évènement de l’année dans la crypto sphère, mais vu le contexte de marché baissier dans lequel évoluent actuellement les cryptomonnaies, il risque de ne pas avoir les effets escomptés sur l’écosystème.
Ça fait plus de 18 mois que la communauté de la crypto s’impatiente quant à l’arrivée de Ethereum 2.0, ou disons mieux, Consensus Layer. Cette fameuse migration fera passer la deuxième cryptomonnaie du marché de l’algorithme de consensus de Preuve de Travail (PoS) à la Preuve d’Enjeu. Côté technique, tout semble indiquer l’imminence de « the Merge ». D’ailleurs, le co-fondateur et développeur d’Ethereum, Vitalik Buterin, a fait savoir au sommet de Shanghai que le mainnet devrait avoir lieu au mois d’août.
Cependant, l’environnement autour de l’événement ne devrait pas être l’un des plus calmes, contrairement à ce qu’auraient imaginé les développeurs du projet. En effet, depuis le début de l’année, le marché crypto est plongé dans un bear market qui l’a fait perdre plus de la moitié de sa valeur. Et selon plusieurs experts, dont l’ancien PDG de Bitmex, le carnage crypto n’est pas encore terminé. Ce n’est là qu’une prévision parmi tant d’autres, mais on sait que tout au moins, le chemin ne sera pas exactement facile pour l’Ethereum au cours de cette année.
Fed, Ukraine-Russie, stagflation: les spoilers de l’Ethereum 2.0
Il s’agit d’une leçon tellement dure que les journaux cryptos ne cessent de le répéter, ce presque chaque semaine, si vous nous permettez l’expression. Après pratiquement deux années avec des performances assez folles, le marché des actions tout comme celui des cryptomonnaies ralentissent au point de risquer de revenir à leurs niveaux pré bull run.
Comme on vous rappèle assez souvent, l’Ethereum et les autres cryptomonnaies sont à plus de -50% de leur sommet. Cependant, on aime penser qu’elles sont les seules à plonger autant ; les données rapportées dans cette image vont en étonner plus d’un.
Toute une série d’événements a provoqué le bear market. Il y a d’abord le niveau de l’inflation, qui a atteint des chiffres qu’on a jamais vus depuis près de 40 ans aux États-Unis. Avec 8,5% en rythme annuel, l’inflation se détache totalement du niveau cible de 2%. Il était assez prévisible que la Réserve fédérale américaine et les autres banques centrales à travers le monde allaient se montrer moins difficiles pour essayer d’endiguer ce fléau.
Sans surprise, l’augmentation des taux souverains et la réduction du bilan s’en sont suivies. Au mois de mai, la hausse des taux de la Réserve fédérale prend une ampleur assez agressive, s’établissant à 50 points de base. À entendre les faucons de la Fed, elle peut grimper à 75 points de base pour les mois à venir.
En dehors de la politique de resserrement des banques centrales, le conflit en Ukraine ajoute sa dose à l’inflation, posant un problème au niveau de l’approvisionnement des produits pétroliers et des autres matières premières. Ce qui, par conséquent, fait grimper les prix de par la transversalité de ces produits.
En quoi est-ce un problème ?
En migrant vers le protocole de gouvernance de PoS, la validation des transactions et la création des blocs au niveau du réseau de l’Ethereum va se faire par le mécanisme de la preuve d’enjeu qui exige aux validateurs de placer leur capital en staking pour l’écosystème, ce qui revient quelque peu à “risquer” leurs fonds. On parle de risque dans le sens où le validateur met en jeu ses avoirs pour participer au développement du réseau, ce en verrouillant ses jetons dans des protocoles de staking. Ainsi, si la valeur des jetons chute, ses avoirs baissent automatiquement. Et inversement, si le cours du jeton monte, la valeur de son capital augmente. C’est pourquoi on fait mention de la notion du risque.
En ce qui a trait à l’Ethereum, pour devenir validateur dans sa deuxième version, 32 ETH sont requis, soit près de 60 416 $ au cours actuel (1 888 $) de la cryptomonnaie. Avec un cours d’ETH en hausse, les investisseurs s’étaient plongés sur les protocoles de staking de l’Ethereum 2.0 ; ainsi, ils pouvaient non seulement bénéficier de la hausse du cours du jeton mais aussi d’un APY sur leurs capitaux stakés. Cependant, avec un cours qui baisse, les produits de staking de l’Ethereum deviennent de moins en moins attractifs. Alors, les investisseurs préfèreront le « Flight to Quality » au lieu de risquer d’acheter l’Ethereum.
L’espoir…
Malgré l’ombre du bear market, on constate que toutefois le contrat de dépôt de l’ETH 2.0 contient un nombre de jetons suffisamment élevés. Au moment où l’on rédige cet article, le contrat de dépôt détient plus de 12 millions d’ETH soit plus de 10% de l’offre globale.
On se demande alors si le bear market va gâcher le mainnet de l’Ethereum, ou si le mainnet va servir d’élément permettant de renverser le bear market de la crypto sphère ? Cependant, avant de porter cette lourde responsabilité sur l’Ethereum, on doit exhorter les développeurs d’éviter les bugs de « réorganisation des blocs » comme ceux survenus dans la journée du mercredi 25 mai.
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