Les cryptomonnaies ont de nombreux détracteurs et dernièrement, c’est au tour d’un prix Nobel de se questionner : et si la crypto n’était pas si nouvelle que ça ?
Une industrie qui n’invente rien
Les bulles sont des pièges à investisseurs. C’est néanmoins ce qu’affirme le prix Nobel de l’économie Paul Krugman dans une tribune récemment publiée par le journal The Mercury News. Malheureusement, les cryptomonnaies en font partie, puisque celles-ci sont soumises à de la spéculation constante. C’est d’ailleurs contre ces dernières que l’expert semble remonté ayant tiré la sonnette d’alarme.
Selon lui, la crypto se donne des airs. Elle vivrait exclusivement sur la spéculation et servirait à faire gonfler le portefeuille des investisseurs les plus gourmands. Et s’il fallait donner une preuve de leur inutilité pour la société, voici ce que l’on pourrait dire : elles n’ont pas encore été adoptées et elles ne servent pas concrètement au quotidien. En d’autres termes, personne ne les utilise pour des transactions importantes.
Pourquoi, si la crypto est l’avenir, le Bitcoin – qui a été introduit en 2009 (!) – n’a-t-il pas encore trouvé d’utilisations réelles significatives ? D’après mon expérience, les réponses sont toujours une salade de mots dépourvue d’exemples concrets.
Extrait de la tribune de Paul Krugman pour le journal The Mercury News
Pire encore : pour Paul Krugman, l’un des plus grands torts de la cryptomonnaie est de se faire passer pour une invention tout à fait novatrice alors qu’elle ne le serait pas, sans alerter la population sur les risques qu’elle encourt. Les stablecoins qui ont subi le krach du mois dernier en sont pour lui d’excellents exemples.
Comme l’ont souligné un certain nombre d’analystes, les stablecoins peuvent sembler high-tech et futuristes, mais ce à quoi ils ressemblent le plus, ce sont les banques du XIXe siècle, en particulier les banques américaines à l’époque de la « banque libre » avant la guerre civile, lorsque le papier-monnaie était émis par institutions privées largement non réglementées. Beaucoup de ces banques ont fait faillite ; dans certains cas à cause de la fraude, mais surtout à cause de mauvais investissements.
Extrait de la tribune de Paul Krugman pour le journal The Mercury News
Pourtant, le secteur crypto reste progressiste
Il n’y a pas besoin d’être un grand PDG de la crypto pour comprendre que les propos de Paul Krugman sont ceux d’un individu qui, à l’instar d’une grande partie de la population mondiale, n’a pas été éduqué par rapport aux cryptomonnaies.
Néanmoins, on peut lui accorder le fait que l’industrie ne soit qu’une répétition de l’histoire. La crypto a été le théâtre de fraude et de mauvais investissements – il n’y a qu’à voir les nombreuses arnaques ou vols qui touchent la collection de NFT Bored Ape Yacht Club – mais elle est également la conséquence d’une politique économique qui ne convenait plus à une certaine catégorie de gens.
Les premiers acteurs, en particulier Satoshi Nakamoto, ont créé une devise qui convenait à leur utilisation personnelle avant que celle-ci ne devienne l’industrie que nous connaissons aujourd’hui.
Pourtant, si celle-ci fonctionne peut-être sur le même modèle spéculatif que l’économie traditionnelle, on ne peut nier les progrès qu’elle a pu apporter, tant par la blockchain que par ses expérimentations concernant la sécurité et (entre autres) par l’indépendance financière qu’elle apporte à certains. Quant aux transactions, le nombre quotidien de celles-ci ne les rend pas négligeables.
Paul Krugman semble donc faire partie des experts défenseurs du système fiduciaire traditionnel, à l’instar de Warren Buffett. Malheureusement pour la crypto sphère, ce sont eux qui sont les plus mis en avant dans les médias au détriment des acteurs de l’industrie. Si la guerre entre les deux mondes semble plus forte depuis le krach de la crypto, elle n’a pas l’air d’être terminée.
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