Alors que Meta souhaite coûte que coûte se rapprocher des cryptomonnaies et du metaverse, il semblerait qu’il s’agisse pour le moment d’un échec.
Quel est le problème de Mark Zuckerberg et de Meta avec le monde des cryptomonnaies et le metaverse ?
Alors que l’ensemble des entreprises appartenant à M. Zuckerberg (Facebook, Instagram, WhatsApp…) ont été rebaptisées Meta pour se rapprocher du metaverse et que le créateur de Facebook a de grands plan avec le monde virtuel, les choses ne fonctionnent pas comme elles devraient. En effet, bien que de nombreuses sociétés réussissent dans le metaverse, comme The Sandbox, Decentraland (Mana) ou encore ApeCoin et AxieInfinity, Meta en est pour le moment incapable. Depuis que la société a orienté sa stratégie vers les mondes virtuels et des cryptomonnaies, les projets avortés sont nombreux, alors que leur metaverse continue à être en perte.
Pouvant s’entourer d’équipes compétentes et pouvant compter sur des moyens économiques importants, la stratégie de Meta serait-elle à revoir ou à se réorienter hors des cryptomonnaies ?
Diem : un échec face aux pressions
Travaillant pendant de nombreux mois sur une méthode de paiement efficace et instantanée, Meta a vu son projet Diem être largement critiqué notamment par les banques centrales. Facebook, Instagram et WhatsApp regroupant plus de deux milliards d’utilisateurs, les banques centrales ressentaient une forte menace suite aux annonces de la société mère. Les politiques et les principales autorités régulatrices avaient également émis de fortes réserves suite à l’annonce et avaient de même tenté de barrer la route au projet de Facebook.
En conséquence, Facebook a du revoir à la baisse ses ambitions, abandonnant le projet Diem et s’orientant davantage sur ses ambitions dans le metaverse et la création d’un portefeuille électronique. Diem a depuis été repris par Silvergate Capital (holding de la Silvergate Bank) pour 182 millions de dollars.
Pour Facebook, il s’agissait du second projet avorté après que le projet Libra (précurseur de Diem) ait dans un premier temps également été avorté. Ce dernier portait également sur une monnaie numérique faisant recourt à la technologie blockchain.
Novi : un portefeuille crypto qui ne verra pas le bout
Très impliqué dans le monde des cryptomonnaies et du metaverse, Meta a par la suite retenté sa chance dans l’industrie crypto en intensifiant ses projets en lien avec le metaverse, mais pas seulement. Alors que le projet Novi (un portefeuille crypto) a été lancé en collaboration avec Coinbase, la conception du wallet s’est finalement déjà arrêtée.
Lancé premièrement aux Etats-Unis et au Guatemala dans le cadre d’un projet pilote, son champ d’action n’a pas été étendue et le projet a été abandonné au bout de quelques mois d’essais. Selon Mark Zuckerberg, ce projet devait faciliter le lancement de Diem, qui devait être la première cryptomonnaie lancée par Meta. L’application Novi, existante aux Etats-Unis, et la fonctionnalité disponible sur WhatsApp actuellement seront ainsi désactivées à partir du 1er septembre.
Le Web3, les NFT et le metaverse sont toujours d’actualité chez Meta et représentent un axe de développement prioritaire pour Mark Zuckerberg. Cependant, les différentes initiatives conçues sont teintées de résultats négatifs et d’échecs pour le moment.
Le metaverse est-il la bonne solution pour le groupe Meta ?
Marqué par ces deux précédents échecs, et dans “l’incapacité” de présenter sa propre cryptomonnaie, Facebook a été rebaptisé Meta en octobre 2021. Plus qu’un changement d’appellation lambda, Mark Zuckerberg a rebaptisé le groupe pour faire part de ses ambitions dans le metaverse et en faire un projet au long terme à développer sur une décennie, ou plus. Pour la décennie 2020-2029, le metaverse prendra une place principale dans la stratégie de développement du groupe Meta, avec l’objectif annoncé de rassembler plus d’un milliard de personne dans son monde virtuel.
Le patron de Meta fait preuve d’ambition, et il est difficile de le lui reprocher. Mais pour un groupe d’une telle ampleur, regroupant à la fois Facebook, Instagram et WhatsApp, plusieurs échecs consécutifs peuvent rapidement ternir l’image et la réputation du CEO. Ainsi, la fièvre du metaverse dont s’est éprit de Zuckerberg a à nouveau rapporté des pertes au sein du groupe Meta.
D’après les résultats du deuxième trimestre de l’année (ou Q2 pour le monde anglophone), les projets en lien avec le metaverse ont rapporté 452 millions de dollars soit 1.56% du total des revenus de Meta, estimés à 28.82 milliards de dollars.
Alors que les revenus ne sont pas très important, des résultats encore plus médiocres sont attendus pour le troisième trimestre d’après David Wehner, le Directeur Financier.
“Nous anticipons également un troisième trimestre négatif pour Reality Labs avec des revenues en baissent par rapport au second trimestre”.
En parallèle, les pertes de Reality Labs ont augmenté entre le premier trimestre et le second, qui vient tout juste de s’écouler, avec désormais 2.81 milliards de dollars de pertes contre 2.43 milliards au premier trimestre.
De la frustration et du mécontentement chez les employés de Meta
Alors que ces résultats pourraient interrompre les projets de plus d’un chef d’entreprise, il ne semblerait pas que cela soit le cas pour Mark Zuckerberg, qui est bien décidé à réussir dans ce projet pour la décennie. En effet, il semblerait même que ce projet soit une obsession pour le CEO de Meta, avec des témoignages fréquents en ce sens récoltés au sein de divers employés du groupe.
Il semblerait pourtant que la frustration soit en train se sévir chez de nombreux travailleurs qui, par manque d’une ligne directrice claire en lien avec le metaverse, ne savent pas réellement ce qu’attend Zuckerberg et sur quoi travailler. Peut-être est-ce beaucoup à supporter pour certains employés, alors que l’impact du metaverse dans les revenus de Meta est infime.
“Il s’agit du seul sujet sur lequel Mark souhaite discuter”.
Selon un ancien directeur de la firme.
“Cela est en train de fomenter de l’anxiété et de la désorganisation”.
Selon un employé de la firme.
“Les personnes ne savent pas vraiment quoi délivrer ou sur quoi travailler parce qu’il n’y pas de stratégie cohérente”.
À nouveau, selon un employé de la firme.
En attendant, le groupe Meta dans son ensemble engrange toujours des profits colossaux (+6 milliards de dollars à l’année) bien que le metaverse à travers Reality Labs ne contribue pas vraiment à ces résultats. Bien que le pari entrepris par Zuckerberg et Meta soit risqué, la société peut encore se le permettre. En cas de nouvel échec, il serait toutefois peut être le temps pour le CEO du groupe de renoncer une bonne fois pour toute à son incursion dans les cryptomonnaies et le metaverse.
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