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“Ceux qui souhaitent vivre de leur art ne devraient pas avoir à vivre dans un marché hystérique” : zoom sur le projet artistique Oxia Palus

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Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • Vous étiez-vous déjà demandé ce qui se cache sous la version finale de la Joconde ou d'autres peintures légendaires ? C'est exactement ce que dévoile ce projet.
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BeinCrypto a eu l’opportunité de rencontrer le groupe d’artistes Oxia Palus lors de l’événement Focus Art Fair, qui s’est déroulé au Carrousel du Louvre à Paris du 1er au 4 septembre. La première collection de NFT de ce groupe a consisté à sauver des peintures inconnues de peintres célèbres.

Nous savons tous qu’à travers l’histoire, des artistes ont repeint leurs propres œuvres, ce par manque d’argent et de toiles ou parce qu’ils pensaient simplement que leurs peintures n’étaient pas assez bonnes. Grâce au scanner à rayons X, Oxia Palus a été en mesure de restituer ces peintures et les transformer en NFT.

BeInCrypto (BiC) : Pouvez-vous vous présenter et présenter le projet ?

Oxia Palus (OP) : Oxia Palus est composé du neuroscientifique Anthony Bourached et du physicien George Cann, tous deux doctorants à l’University College London, ainsi que du mathématicien et artiste Jesper Eriksson.

BiC : D’après vous, d’où nous vient cette passion pour l’inédit encore jamais vu et les images “perdues depuis longtemps” ?

OP : D’un point de vue réducteur, la science est le stock d’informations le plus fondamental qui documente les règles fondamentales et immuables régissant le monde. Il est possible de supposer que la physique se situe au bas de la hiérarchie de la complexité au sein de la science, puisque nous pouvons résoudre de nombreux systèmes physiques de manière analytique et exacte.

Cette hiérarchie s’élève ensuite à la chimie, qui étudie les molécules et leurs interactions, en passant par la biologie, où les molécules sont assemblées en matière organique. On continue ensuite avec les neurosciences, l’étude des interactions électrochimiques, puis la psychologie, où l’étude devient qualitative en raison de la complexité entre les composants électrochimiques, lesquels forment des actions complexes. Et, enfin, nous arrivons à la sociologie, où les unités capables d’actions individuelles complexes forment des systèmes sociaux complexes.

Cependant, le sommet de cette hiérarchie devient si difficile à déterminer formellement que nous devons nous fier à des moyens de stockage d’information motivés par l’évolution, tels que l’émotion et la culture. Nous pensons que le stockage primaire de ces informations est l’art, ce en raison de sa relation intrinsèque avec la culture et l’émotion, et qu’il constitue donc l’objectif ultime de la modélisation complexe.

“Oxia Palus au Focus Art Fair, de gauche a droite : Jesper Ericksson, George Cann et Anthony Bourached”

Pour paraphraser Turing : nous avons besoin de la modélisation complexe pour comprendre scientifiquement les systèmes complexes. De plus, il s’agit d’une belle composante de la condition humaine que nous avons fini par valoriser en postérité. D’un point de vue darwinien, nous pourrions donc affirmer que la préservation continue d’œuvres d’art de valeur à travers les générations a agi comme une longue lignée de sélection collective, pour le stockage le plus précieux d’informations complexes.

En substance, le cours du temps a agi comme un filtre qui ne sélectionne que les pièces artistiques les plus riches en informations historiques, et qui offrent un aperçu de la culture. Selon nous, l’importance de l’étude et de la contribution à l’histoire de l’art se transforme donc en étude et en contribution au modèle de réalité le plus complexe qui soit.

BiC : Après le grand battage médiatique des NFT, la tendance semble maintenant s’estomper, et le trading est en baisse. Pensez-vous qu’il ne s’agit que d’un phénomène temporaire et que le marché va remonter ? Quels sont vos espoirs pour ce marché ?

OP : Les NFT constituent une innovation très importante pour la communauté artistique car ils ont instillé une notion de propriété dans le domaine numérique, et le potentiel de la technologie NFT n’en est encore qu’à ses débuts.

Cependant, nous ne pensons pas qu’il soit utile de spéculer sur les prix et les mouvements du marché, car ces facteurs sont largement imprévisibles et ont peu à voir avec la valeur sous-jacente de la technologie. Ce qui nous intéresse davantage, c’est la popularité croissante du développement technologique dans le domaine, et le fait que ce développement aura des avantages significatifs pour la démocratisation de l’art et du marché des arts au niveau mondial.

De plus, les cycles d’expansion et de ralentissement que nous connaissons actuellement semblent faire plus de mal que de bien à long terme, et nous espérons que ce domaine connaîtra plus de stabilité et de prévisibilité à l’avenir, car les artistes qui veulent vivre de leur art ne devraient pas être contraints de vivre dans un marché hystérique.

BiC : En quoi est-il si important pour vous de proposer votre art sous format NFT ?

OP : Dans l’industrie de la technologie créative, il semble que deux mouvements majeurs soient à l’origine de l’innovation, à savoir l’intelligence artificielle et la crypto. Oxia est principalement une entreprise axée sur l’IA, et nos recherches portent sur les développements dans cette sphère.

Cependant, nous sommes enthousiastes à l’idée de nous associer à la communauté crypto et de prendre part à son évolution rapide, car les deux sphères seront inévitablement et inextricablement liées pour définir la direction future des arts.

Notre première initiative a donc été de lancer un nouveau projet appelé “TextMasters”. Au cours de l’histoire, de nombreuses œuvres d’art importantes ont été complètement perdues, volées ou détruites sans qu’il n’en reste aucune représentation visuelle. Dans certains cas cependant, la documentation textuelle des œuvres existe toujours. Nous avons donc été les pionniers de la première résurrection par IA de ces œuvres, ce en exploitant des modèles de conversion texte-image comme DALL-E 2 d’OpenAI.

Par le biais de ces derniers, nous pouvons utiliser des entrées textuelles en combinaison avec une formation classique sur le catalogue de l’artiste pour faire revivre un œuvre d’art qui aurait sinon été perdue. Le résultat de ce processus a constitué en une nouvelle série de NFTs publiés sur la plateforme KnownOrigin. Jusqu’à présent, la série a donné lieu à des œuvres ressuscitées de Léonard de Vinci, du Titien, de Velázquez et de Giotto… De même, nous sommes heureux d’avoir assisté à notre première vente au sein de cette série ; “Medusa” de Léonard de Vinci, ce durant notre exposition à Paris.

BiC : Avez-vous pour projet d’exposer à l’avenir au sein du metaverse ?

OP : Nous sommes intrigués par l’idée d’accueillir des expositions dans le metaverse, car nous aimerions que notre travail de restauration de chefs-d’œuvre anciens soit accessible à tous les habitants de la planète, et pas seulement aux personnes qui ont les moyens et la liberté de mouvement de venir au Louvre. Toute l’histoire de l’art devrait être accessible à tous et si nous pouvions baisser la barre de l’accessibilité à celle d’une connexion internet, nous en serions ravis.

Cependant, nous restons assez prudents quant à l’attribution de trop d’importance à l’idée d’un “metaverse” à l’heure actuelle. La notion initiale était décrite comme un phénomène décentralisé et open source à l’échelle mondiale, alors qu’à l’heure actuelle, les grandes entreprises technologiques consacrent des fonds et des ressources considérables au développement de leurs propres mondes virtuels. Il s’agit d’une bonne chose pour accélérer le développement de technologies passionnantes et utiles, mais on est loin de l’idée d’un véritable metaverse, puisque ces entreprises en seront inévitablement les gardiennes. Ainsi, appeler les initiatives actuelles différemment d’un monde virtuel privatisé constitue malheureusement un véritable abus de langage.

Cela dit ce que nous pouvons peut-être espérer, c’est que les vastes ressources attribuées aux projets de ces entreprises serviront à développer des technologies utiles qui, une fois agrégées, contribueront à former un metaverse émergent au sens propre du terme. C’est dans cette optique que nous sommes enthousiastes à l’idée d’examiner les possibilités d’exposition virtuelle, pour autant qu’elles permettent une plus grande accessibilité.

BiC : Quels sont vos projets à venir ou les nouvelles dont nous devrions être informés ?

OP : Notre plus grand projet est le projet TextMaster NFT, qui a été lancé récemment. Sinon, nous nous consacrons entièrement à l’affinage de notre technologie interne et de notre pipeline afin de rapprocher autant que possible notre produit de la perfection.

Par ailleurs, nous faisons don de l’une de nos œuvres ressuscitées de Modigliani au centre d’IA de l’University College London, où nous espérons inspirer les futurs étudiants à poursuivre leurs idées et leurs passions.

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Victor Tamer
Après des études de droit, puis de commerce en France, aux Etats-Unis et en Italie ainsi qu’un début de carrière américain et français, Victor s’intéresse rapidement au Web3 et devient d’abord traducteur dans le domaine puis rédacteur. Aujourd’hui il est responsable des partenariats et ambassadeur sur le terrain pour BeinCrypto. Victor est également photographe de mode.
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