Depuis quelques mois, Robert F. Kennedy Jr. fait parler de lui en tant que futur président défenseur de la crypto. Qu’en est-il vraiment ?
Qui est Robert F. Kennedy Jr. ?
Robert Francis Kennedy Jr. (aussi connu sous le nom de RFK Jr.) est né en 1954. Il est le troisième fils de Robert Kennedy, homme politique assassiné en 1968, et neveu du tristement célèbre président de la république John Fitzgerald Kennedy.
RFK Jr. grandit dans une vision très progressiste des Etats-Unis. Justice sociale, écologie, égalité des droits mais également libéralisme ont été sa Bible dès sa plus tendre enfance.
Après une adolescence difficile consécutive à la perte de son père et à une scolarité chaotique au sein de plusieurs internats, ce descendant de la dynastie Kennedy entame des études à Harvard. Il en sortira diplômé d’histoire et de littérature avant de se lancer, comme le veut la tradition familiale, dans le droit.
La carrière de Robert Francis Kennedy Jr. commence véritablement en 1982 lorsqu’il devient procureur de Manhattan. Il faudra attendre deux ans pour qu’il devienne officiellement avocat et conseiller environnemental.
A la fin des années 1980, le principal intéressé participe activement à la défense de la nature et est à l’origine de la rédaction de plusieurs lois américaines sur le sujet. Le point d’orgue de sa carrière intervient néanmoins en 2018, lorsqu’il oblige la firme fabricante d’herbicides Monsanto à indemniser un ancien jardinier atteint d’un cancer suite à une exposition au glyphosate.
Dernier coup d’éclat à son actif : après avoir tenté de devenir sénateur ou procureur sans toutefois aller jusqu’au bout de la démarche, RFK Jr. a annoncé être candidat aux élections présidentielles de 2024. Après une longue période de scandale dans lequel il a été accusé de faire concurrence à Joe Biden au sein du parti démocrate, il a annoncé se présenter en tant que candidat indépendant.
Robert F. Kennedy Jr., un grand admirateur de Bitcoin ?
En ce qui concerne les futures élections présidentielles, pas tous les candidats sont favorables aux cryptomonnaies. Ron de Santis en avait déjà fait part mais sans faire autant de bruit que lorsque Robert F. Kennedy Jr. a évoqué Bitcoin.
En effet, l’avocat a fait parler de lui lorsqu’il a proposé que la première cryptomonnaie adosse le dollar en juin 2023. La proposition intervient en pleine crise pour la monnaie américaine, alors que celle-ci perd de son influence partout dans le monde et que les Etats-Unis enchaînent crise sur crise.
Si l’on en croit ses dires, les cryptomonnaies pourraient également sortir de certains biais qui posent problème au pays de l’Oncle Sam. Une chose que JFK aurait déjà évoquée 80 ans auparavant :
Lorsqu’il était en fonction, mon oncle, le président Kennedy, avait compris l’importance des monnaies solides et les dangers d’une monnaie fiduciaire pure. […] On ne peut pas simplement imprimer de l’argent pour financer la guerre et taxer le Peuple par le biais de l’impôt caché qu’est l’inflation.
Extrait de l’intervention de Robert F. Kennedy Jr lors du Heal-The-Divide.
Autres éléments qui iraient mieux si Bitcoin était démocratisé : la fin de la surveillance du gouvernement et des banques. Pour toutes ces raisons, Kennedy a promis de légaliser l’achat, la détention et l’utilisation de la crypto afin que ces droits soient “inviolables”.
Toutefois, il ne s’agit pas du seul geste du principal intéressé en faveur du BTC. Pour prouver sa loyauté à la crypto sphère qui l’a accusé par la suite de faire un coup de com, celui-ci a acheté deux Bitcoin pour chacun de ses sept enfants.
Une fuite de données a également révélé que Robert F. Kennedy Jr. possédait un wallet crypto de 250 000 dollars en BTC alors que celui-ci avait nié en posséder. Malgré les polémiques, il a plus tard été admis que l’ensemble des jetons était le résultat de ses investissements successifs et non de dons liés à la présidentielle.
Le candidat avait, en effet, proposé à ses soutiens de le financer en cryptomonnaies. L’initiative a également fait parler d’elle puisque, pour beaucoup, l’anonymat des donateurs est mal vu. A l’heure où les fonds de campagne sont scrutés, il est important que chaque prétendant au rôle de président montre patte blanche et ne soit pas propulsé par des connivences politiques ou criminelles.
Les cinq promesses polémiques du candidat
Vous l’aurez donc compris : l’un des premiers objectifs de Robert F. Kennedy Jr. serait d’installer progressivement l’usage quotidien de Bitcoin aux Etats-Unis. Pour cela, cinq grandes promesses sont à l’honneur :
- Adosser le dollar à Bitcoin ;
- Légaliser son utilisation et sa détention ;
- Interdiction du déploiement des CBDC ;
- Rétablir le droit à l’anonymat et à la finance libre ;
- Ne pas taxer la crypto ni le minage crypto.
Mais que pensent donc les experts américains de ces propositions ? L’ensemble ne fait pas l’unanimité. De grands lanceurs d’alerte voient les choses d’un bon œil, on estime évidemment que l’élection de RFK Jr. devrait contribuer à une adoption inédite de la crypto. Un véritable changement à l’heure où la SEC appelle plutôt à la craindre.
Pour l’instant, les experts qui considèrent les aspirations de Robert F. Kennedy Jr. pour Bitcoin comme un danger restent marginaux. Ceci, sans doute, à cause de l’incertitude économique qui pèse sur les Etats-Unis et qui pousse de plus en plus à trouver des alternatives. Notez également que, contrairement à ce que l’on allègue sur les réseaux sociaux, Kennedy ne propose pas de faire du BTC la monnaie officielle à la place du dollar !
Toutefois, si le principal intéressé n’était pas élu, d’autres candidats pourraient rattraper le coup. Ron de Santis ou encore Donald Trump pourraient eux aussi offrir une place de choix à Bitcoin, d’autant plus que l’ancien président ne cache plus ses investissements et que les républicains pourraient suivre le mouvement.
Sachez également que RFK Jr. a failli travailler dans l’administration de Donald Trump. Il pourrait donc très bien s’immiscer dans le gouvernement d’autres candidats en cas d’échec et continuer à œuvrer pour la crypto.
Les polémiques qui pourraient faire dégringoler Bitcoin
Malgré cela, RFK Jr. est une figure controversée depuis son adolescence pour diverses raisons. Plusieurs polémiques pourraient venir ébranler la réputation de Bitcoin ou faire chuter son cours.
Une seule cryptomonnaie valable ?
Kennedy est favorable à Bitcoin mais il n’a pas publiquement évoqué le reste des cryptomonnaies. Le risque que des jetons soient considérés comme des valeurs mobilières reste donc possible.
Un futur président complotiste
RFK Jr. est considéré comme un individu éminemment complotiste. Celui-ci s’est déjà distingué dans les années 90 après son déni du SIDA et, plus récemment, lors de l’épidémie de COVID-19.
Ainsi, le candidat à la présidentielle s’est montré profondément contre la vaccination de la population, arguant que celle-ci provoquerait de grands soucis de santé à ceux qui s’y soumettraient. Plus grave encore : on estime que Kennedy aurait été à l’origine de la moitié de la désinformation qui a circulé à ce sujet sur les réseaux sociaux au cours des dernières années !
Avec ses vues complotistes, il ne semble pas étonnant que le principal intéressé se soit tourné vers Bitcoin. Ce serait même l’une de ses principales motivations : mettre fin à un gouvernement qui fait tout pour appauvrir la population au profit d’un certain ordre mondial.
La surveillance, la possible limitation de la finance de la population et un système veillant à ce que les citoyens ne puissent pas s’enrichir sont également les raisons pour lesquelles il a maintes fois évoqué l’importance d’adopter la crypto à l’échelle du pays.
Bitcoin, encore une monnaie de criminel
S’il y a bien une autre polémique qui pourrait impacter Bitcoin, c’est la relation que Robert F. Kennedy Jr. entretient avec la drogue. Celui-ci a été plusieurs fois interpelé pour utilisation et détention de substances illicites plus ou moins dures. De quoi renforcer la croyance populaire que la cryptomonnaie est l’argent des criminels.
L’écologisme remis en question
Dernier sujet qui pourrait poser problème : Robert F. Kennedy Jr se dit écologiste mais également favorable au déploiement du minage crypto. Bien que l’industrie ait fait énormément d’efforts et relevé l’un des plus grands défis de ce côté-ci, la réputation pollueuse de la crypto a encore la peau dure.
Interrogé plusieurs fois sur le sujet, le principal intéressé n’offre pas de solution et estime que ses opposants utilisent ce problème pour autoriser la surveillance financière de la population.
La morale de l’histoire : Robert F. Kennedy Jr. peut apporter du bon à Bitcoin… mais aussi du mauvais.
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