L’euro numérique pourrait voir le jour d’ici 2025 et viendrait concurrencer les cryptomonnaies. L’institut de Francfort devrait donner mercredi 15 juillet son feu vert à ce projet.
L’euro numérique pour 2025 ?
Chaque habitant européen disposera-t-il un jour d’un compte en “euro numérique” ? Un compte de monnaie numérique à la Banque Centrale Européenne peut-il être instauré d’ici 2025 ?
L’institut de Francfort devrait donner son feu vert au plus important projet depuis l’introduction de l’euro, en commençant par une phase d’évaluation puis de tests.
L’annonce à été faites, si tout va bien, que le projet ne prends pas de retard et qu’il est mené jusqu’au bout, que l’euro digital pourrait voir le jour autour de 2025 et s’ajouter aux moyens de paiement des citoyens.
La nécessité d’un euro numérique
La BCE part d’un constat : l’épidémie du Covid qui a favorisé largement les paiements dématérialisés. Fort de cette expansion du mode de paiement numérique, elle veut accompagner et aiguiller l’explosion des paiements dématérialisés.
Par exemple, en Allemagne, pays où la monnaie liquide est depuis longtemps le moyen de règlement favorisé, l’année 2020 à marqué un turnover. C’est la première fois que les paiements dématerialisés ont dépassés les règlements en espèce.
Face à cet engouement et à cette “disparition progressive du payement liquide”, la BCE craint que cela ne profite qu’à des monnaies virtuelles privées ou à des devises étrangères. C’est pour cela, sans doute, que le projet de l’euro numérique s’ébruite de plus en plus.
Dans le même temps, plusieurs pays, comme la Chine ou les États-Unis, travaillent aussi à l’émission de leur propre cryptomonnaie. Les avant-gardistes pékinois, eux, teste déjà depuis mars le paiement par e-yuan via téléphone portable. Ils ont l’ambition d’en faire une monnaie internationale de référence, concurrente du dollar.
«Une Europe souveraine a besoin de solutions de paiement innovantes et compétitives»
Olaf Scholz, ministre allemand des Finances
Une monnaie numérique pour les consommateurs
L’euro numérique, si il arrive à s’implanter, va permettre aux ménages et entreprises de déposer directement cette monnaie auprès d’un compte ouvert à la banque centrale. Jusqu’ici, il était réservé aux banques commerciales.
De plus, les promesses annoncent que cet argent sera protégé contre tout risque de perte. C’est indéniablement un argument fort au moment où le projet de garantie européen des dépôts est dans l’impasse.
En outre, La BCE promet aussi une utilisation rapide, facile et en toute sécurité pour régler des achats à la caisse d’un supermarché, en ligne via une application sur smartphone par exemple. L’utilisation hors ligne sera aussi possible grâce à des cartes de paiement, similaires à la carte de débit que l’on connait déjà.
“L’enjeu sera de persuader les consommateurs de passer à un nouveau moyen de paiement qui ne diffère guère de ceux existants en termes de traitement et de gamme de services”.
Heike Mai, économiste chez Deutsche Bank.
Aussi, les utilisateurs pourraient par exemple effectuer des virements ou des paiements entre Européens, en limitant les frais bancaires, avec leur «portefeuille» d’euros numériques, disponible 24h/24, 7j/7.
Est-ce que l’euro numérique est une cryptomonnaie ?
Premièrement, rappelons qu’ne cryptomonnaie comme Bitcoin n’est pas un moyen de paiement officiel. Son unité de compte n’est pas définie par l’État mais est émise par des organisations privées. De plus elle peut être contrôlée par les participants d’un réseau informatique.
Ainsi, l’émission de nouveaux bitcoins est régulée par un algorithme. Il n’y a pas de comité politique monétaire.
Pour aller dans le sens des cryptomonnaies mais en tenant de les rendre viables et légalement recevables, les banques centrales cherchent à apporter de la stabilité dans le monde très spéculatif des monnaies numériques. Un monde où les cours ont des allures de montagne russe.
“Un euro aujourd’hui doit valoir un euro demain, en liquide ou en numérique.”
La BCE
Une monnaie numérique qui peut conduire à des risques
La BCE doit prendre en compte les inquiétudes des Européens sur les risques pour la protection de leur vie privée. C’est la première priorité exprimées dans la récente consultation menée par l’institut.
En outre, il paraîtrait, d’après la BCE, que les données devraient être mieux protégées avec l’euro numérique qu’avec les équivalents proposés par des prestataires privés. Cependant, le chemin est étroit. Il n’est pas question d’offrir la même garantie d’anonymat qu’avec le cash. Et ce, pour des raisons évidentes de lutte contre la fraude fiscale et le financement d’activités illicites.
Alors, le principal risque serait la fuite des épargnants vers cette nouvelle forme de monnaie. Tout cela car elle permet d’éviter les frais d’un compte de dépôt classique. Cette conséquence fragiliserait les banques de la zone euro.
Pour éviter ces risques, La BCE songe donc à taxer les dépôts en monnaie de banque centrale au-delà d’un seuil. Enfin, le projet n’a pas pour but d’aggraver la fracture numérique au sein des sociétés. Pour cela, la BCE affirme qu’elle continuera de fournir des espèces.
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