Alors que la date du premier tour se rapproche, les candidats aux élections présidentielles affinent leur programme une dernière fois. Cette fois, le monde de la cryptomonnaie n’a pas été oublié.
Des candidats plus ou moins enthousiastes
Ce n’est un secret pour personne : la France n’est pas le pays le plus impatient d’adopter officiellement la cryptomonnaie. Néanmoins, les monnaies numériques et autres merveilles virtuelles, comme le metaverse, constituent désormais une partie non négligeable de la technologie et il serait dommage que la France passe à côté d’un tel progrès. C’est, du moins, ce dont certains candidats semblent avoir pris conscience, à l’heure où l’on souhaiterait retrouver une souveraineté et un rayonnement international.
Étonnement, c’est Eric Zemmour qui s’est le plus exprimé sur l’utilisation des cryptomonnaies en France.
Désireux de participer à leur développement qui s’annonce inévitable, l’ancien journaliste souhaite exonérer d’impôts sur la plus-value générée par la détention de crypto-actifs. À une seule condition cependant : ladite plus-value doit être réinvestie dans l’économie du pays à hauteur d’au moins 50% du pactole, par exemple en plaçant l’argent gagné dans une start-up française. Les détenteurs auront moins d’administratif à remplir, mais les détenteurs de NFT se soumettront à un système fiscal particulier : les œuvres numériques seront alors considérées au même titre que des œuvres d’art physiques et donc soumises à des taxes.
Marine LePen, quant à elle, semble se méfier grandement des cryptomonnaies et des possibilités de fraude qu’elles occasionnent. Elle propose donc simplement de réguler le marché et de considérer les monnaies digitales comme une devise tout à fait ordinaire, qui sera donc soumise aux mêmes conditions que les autres.
Du côté de la gauche, Anne Hidalgo ne voit pas le développement de la blockchain en France sans une régulation européenne généralisée. Elle reste néanmoins favorable à son développement, sans toutefois souhaiter en faire une monnaie officielle.
Nous souhaitons accompagner stratégiquement le développement de la cryptomonnaie : des guichets de financement seront créés à destination des investisseurs publics. Le futur gouvernement s’attachera également à prévenir la constitution de plateformes hégémoniques par l’adoption d’une législation antitrust. En parallèle, il est nécessaire de s’associer dans un cadre communautaire, à l’échelle de l’Union Européenne, pour la transition numérique. Un marché commun efficace et prospère suppose une harmonisation des législations nationales et l’adoption d’un cadre réglementaire européen quant à la gestion des crypto monnaies et de la blockchain.
Anne Hidalgo dans son Manifeste du Numérique
Enfin, pour les plus curieux, les autres candidats ne se sont pas encore prononcés sur le sujet.
Qu’a-t-il été fait pour les cryptomonnaies sous le mandat précédent ?
Emmanuel Macron ne s’oppose pas non plus à l’utilisation de monnaie numérique. Dans son programme électoral, il a néanmoins indiqué vouloir se tourner vers le metaverse (qui serait un grand monde regroupant l’ensemble de l’Union Européenne mais qui ne serait pas public) et soutenir les industries de la modélisation 3D. La “légalisation” officielle n’est donc toujours pas au programme pour ce mandat.
Néanmoins, lors de son précédent mandat, le président Macron s’est penché sur la question du Bitcoin. En 2018, le projet Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises (PACTE) est créé. Il reconnaît, pour la première fois, l’importance de la blockchain et de l’utilisation de monnaies numériques sans pour autant offrir un statut ni donner un cadre fiscal décent aux entrepreneurs dont le business est basé dessus. Une grande déception, donc, pour les utilisateurs de Bitcoin.
Dans la foulée, Jean-Pierre Landau, ancien gouverneur de la Banque de France, avait été mandaté pour réglementer l’utilisation du Bitcoin en France. La même année, Emmanuel Macron avait annoncé que les cryptomonnaies représentaient un danger pour le système économique.
Le Bitcoin, les monnaies virtuelles, le shadow banking, tous les plus agressifs sur les marchés financiers, ceux qui peuvent créer des crises financières, déréguler des systèmes.
Emmanuel Macron lors du forum économique mondial annuel de Davos
C’est donc avec une grande méfiance que la France continue d’avancer dans la crypto sphère. Malgré le peu de mesures prises (et celles-ci sont peu favorables), plusieurs amendements ont été adoptés fin 2021 pour simplifier la fiscalité des détenteurs de NFT et de cryptomonnaies. Parmi celles-ci : la création d’un nouveau régime plus attractif et une imposition plus douce. Alors qu’avec le confinement, les détenteurs de Bitcoin sont devenus de plus en plus nombreux, il est urgent de s’adapter à la situation et de ne plus les pénaliser.
Pour ce mandat d’Emmanuel Macron et malgré une légère amélioration de la situation, c’est un bilan en demi-teinte qui se dresse pour la crypto sphère. Si les candidats à l’élection présidentielle ont un avis bien tranché et généralement favorable sur l’utilisation des cryptomonnaies, Il semblerait que l’acceptation complète des monnaies numériques dans notre quotidien français se fasse encore attendre.
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