L’exchange crypto Binance fait face à un procès fédéral à hauteur de 1 milliard de dollars intenté par 306 victimes et familles de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Ce procès a lieu après la grâce présidentielle accordée par Donald Trump au fondateur de Binance, Changpeng Zhao (CZ), et vise à souligner la responsabilité du plus grand exchange crypto au monde en termes d’indicateurs de volumes de trading.
SponsoredBinance aurait facilité le financement du terrorisme
Déposée devant un tribunal fédéral du Dakota du Nord, l’action civile désigne comme défendeurs l’exchange Binance, son fondateur CZ et son dirigeant actuel Gunagying “Heina” Chen.
Les plaignants incluent des victimes qui ont été assassinées, blessées ou prises en otage lors de l’attaque du 7 octobre. Leur équipe juridique affirme que Binance a sciemment servi de véhicule pour le blanchiment d’argent.
Ils soutiennent ainsi que l’entreprise a permis le financement de groupes terroristes tels que le Hamas, le Hezbollah, le Jihad islamique palestinien et le Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran.
Selon la plainte légale, Binance a permis à ces groupes de transférer des fonds par le biais de réseaux off-chain, en limitant les vérifications de conformité, et d’utiliser des comptes au Venezuela et au Brésil.
Des exemples cités incluent les comptes d’Ali Mohammad Alawieh, le fils d’un commandant du Hezbollah, et d’un jeune de 25 ans affilié au Jihad islamique palestinien, tous deux qualifiés de terroristes ayant utilisé l’exchange.
Le dossier affirme également que Binance a permis des transactions illicites impliquant notamment de la contrebande d’or et d’autres crimes. Des messages internes de conformité montreraient que certains dirigeants étaient conscients qu’ils manipulaient des fonds illégaux.
Les plaignants demandent des dommages-intérêts compensatoires et triples pour les victimes.
Sponsored SponsoredLe tribunal fédéral du Dakota du Nord a été choisi car les transactions de Binance provenaient d’adresses IP liées à des opérateurs associés au Hamas aux États-Unis.
Enfin, les experts juridiques impliqués soutiennent que l’exchange a permis le financement d’actes de terrorisme, dont des meurtres et prises d’otages.
Ces allégations semblent s’aligner avec les récents commentaires de Ray Youssef, PDG de NoOnes, qui a accusé Binance de saisir les fonds des Gazaouis et de les remettre à Tsahal (l’armée de défense d’Israël) avec leurs informations de KYC.
Sponsored« […] un jeune homme m’a contacté. Il avait perdu ses économies […] Ils ont perdu 40 milliards de dollars […] Ce n’était pas seulement les Palestiniens. C’était toute personne ayant un nom arabe ou musulman. Ils remettaient en fait leur argent et leurs KYC à Tsahal […] Non seulement les Palestiniens, mais aussi les Syriens, Égyptiens, Libanais, et même les Turcs », a-t-il dit à BeInCrypto.
Ainsi, entre autres raisons évoquées lors de l’entretien, Ray mène une campagne de « boycott Binance ».
Une grâce présidentielle par Trump qui suscite un débat houleux
Le contexte plus étendu de ce procès inclut la grâce présidentielle de CZ par Donald Trump après le plaidoyer de culpabilité de ce dernier en 2023 pour défaut de maintenir un programme de lutte anti-blanchiment en tant que PDG.
Ainsi, avec l’annulation de la condamnation criminelle de CZ, Binance pourrait désormais chercher à réintégrer les marchés américains.
Toutefois, une résolution officielle du Sénat américain (S. RES. 466) du 23 octobre 2025 condamne formellement cette grâce présidentielle. Le document souligne en effet la gravité des infractions de Binance et remet en question la décision de gracier des dirigeants clés reconnus coupables de crimes financiers.
Sponsored SponsoredBinance répond
En réponse aux allégations, Binance affirme se conformer à toutes les lois internationales sur les sanctions. L’entreprise a notamment souligné les déclarations du Trésor américain indiquant que la crypto n’est généralement pas utilisée par le Hamas pour contester les affirmations de la poursuite.
Pourtant, les plaignants mettent en évidence des modèles de transactions spécifiques et des données de comptes comme preuve de défaillances systématiques de la part de Binance en matière de conformité.
La cofondatrice Yi He a toutefois défendu l’exchange, décrivant les critiques comme une réaction de la part d’institutions établies. Elle a publié une déclaration en faveur du choix des utilisateurs et de la résilience du secteur crypto.
Néanmoins, le procès a suscité une ample couverture médiatique dans les médias juifs et internationaux. La procédure pourrait ainsi établir un précédent pour déterminer si les exchanges peuvent être tenus responsables du financement du terrorisme par le biais de leurs plateformes.
L’interconnexion entre la grâce de Trump et ce procès crée un environnement juridique et politique complexe. Bien que CZ évite désormais d’autres sanctions pénales pour son plaidoyer, le procès civil contre Binance se poursuit.