BeInCrypto explore l’arrivée des dérivés synthétiques à base de DLT (Distributed Lether Technology) dans l’industrie de la cryptomonnaie; et évalue les avantages potentiels que ces produits pourraient avoir pour ce secteur.
C’est le moment. Dirigé par la deuxième cryptomonnaie du secteur, Ethereum (ETH), le marché des altcoins affiche régulièrement des sommets sans précédent.
Plusieurs nouveaux venus sur la scène de la cryptomonnaie, tels que aave (AAVE), SushiSwap (SUSHI) et Alpha Finance Lab (ALPHA), ont connu une croissance rapide le mois dernier, à la fois en termes de développement et de prix.
Les trois éléments ci-dessus ont tous un point commun : la finance décentralisée (DeFi). La DeFi vise à rendre le secteur des services financiers plus accessible à tous.
Aussi appelé Open Finance, l’espace crée un système dans lequel les individus peuvent accéder à des services tels que des prêts, des assurances et des produits d’investissement, sans avoir à passer par une partie centrale.
Cet objectif pourrait s’atteindre en intégrant la technologie DLT (système de données partagés) aux produits financiers mentionnés ci-dessus.
De nos jours, les dérivés synthétiques – un produit financier avancé utilisé dans la gestion des risques – gagnent en popularité.
Dans cet article, BeInCrypto explore l’arrivée des dérivés synthétiques (synthés) à base de DLT dans l’industrie de la cryptomonnaie. Nous évaluons les avantages potentiels des dérivés synthétiques pour le secteur, ainsi que quelques inconvénients.
Nous examinons également certains des cas d’utilisation spécifiques de l’espace DeFi et commentons ce que nous pensons que l’avenir réserve aux dérivés synthétiques.
Mais d’abord, que sont les dérivés et leurs équivalents synthétiques ?
Valeur dérivée
Premièrement, un dérivé est un type de produit financier qui suit la valeur d’un actif sous-jacent.
Vous avez peut-être entendu parler de contrats à terme ou d’options. Ce sont des types de produits dérivés qui donnent au détenteur des droits d’achat ou de vente à un moment précis dans le futur. Les contrats à terme obligent le détenteur à effectuer l’achat, contrairement aux options.
Par exemple, Daniel est un mineur de Dogecoin (DOGE). Il veut acheter un nouveau matériel de minage dans deux semaines, lorsqu’il sera payé 500$. Il sait combien il peut dépenser et ce qu’il gagnerait s’il achetait l’équipement maintenant.
Daniel veut conclure un accord avec Mint, une société minière, pour acheter cinq MintMiners à 100$/pièce en deux semaines.
Si Mint lui propose un contrat à terme, cela obligerait Daniel à payer 500$ en deux semaines pour les cinq appareils mineurs. Cependant, Daniel pourrait également demander l’option d’achat mais pas l’obligation, au cas où il changerait d’avis.
Pour ce type d’accord, la Mint facturerait une prime payée d’avance qui sert de caution pour les appareils mineurs. Si Daniel choisissait de ne finalement pas acheter, il perdrait ce dépôt.
Du dérivé au synthétique
Un dérivé synthétique va encore plus loin. Sa valeur suit un actif ou un dérivé particulier, mais ne confère pas nécessairement des droits d’achat.
Prenons comme exemple un dérivé synthétique de composants MintMiner (xMintComp). Il suit la valeur de ces composants qui augmente lorsqu’ils deviennent plus chers, et vice versa.
Si le prix de ces composants augmentait de 20% en deux semaines, Mint voudrait vendre MintMiners 20% de plus pour maintenir ces niveaux de profit. Cela dit, Mint serait alors obligé de vendre les cinq appereils à Daniel pour 500$, même s’il voulait facturer 600$.
Au lieu de cela, Mint pourrait acheter xMintComp pour 500$ lors de la conclusion de l’accord avec Daniel. Si le prix des composants augmente de 20%, Mint pourrait vendre xMintComp pour 600$ à l’expiration du contrat à terme de Daniel, empochant les 100$ de plus pour couvrir le coût supplémentaire.
Avantages et inconvénients pour la finance
L’exemple ci-dessus décrit le cas d’utilisation le plus courant des dérivés synthétiques dans la finance traditionnelle. Ils permettent aux titulaires de contrat de se couvrir contre la volatilité d’un actif sous-jacent pour réduire les pertes. Mint a évité une perte potentielle en vendant un MintMiner en dessous d’un taux acceptable.
Cependant, un échange, y compris pour les dérivés synthétiques, nécessite qu’il y ait deux parties : une pour acheter, une pour vendre. Mint doit aussi trouver une partie pour vendre le dérivé synthétique.
Bien sûr, dans le cas ci-dessus, un investisseur pourrait s’attendre à ce que la hausse des composants se poursuive, garantissant ainsi que le dérivé synthétique continue de créer de la valeur.
Cependant, les dérivés synthétiques peuvent également suivre les des actifs considérés comme indésirables. En 2007-2008, le système financier mondial s’est effondré en grande partie à cause des investissements d’actionnaires dans des dérivés synthétiques «grand public» dont la valeur était liée à des actifs «indésirables».
Lorsque les actionnaires ont réalisé dans quoi ils avaient investi, ils ont rapidement tenté de vendre leurs contrats mais n’ont trouvé aucun acheteur. Sans aucun actif sous-jacent, les contrats sont devenus sans valeur.
Dans la DeFi, cependant, les dérivés synthétiques ont évolué pour suivre plusieurs phénomènes sur le marché.
Un controle des frais de transactions avec des dérivés synthétiques
Prenez la collaboration entre Yam Finance et UMA Project. Ils ont récemment lancé un dérivé synthétique appelé uGAS, qui suit le coût payé par les utilisateurs du réseau Ethereum.
Il s’agit d’un synthétiseur de contrats à terme mensuel qui devra être payé (atteint sa date d’expiration et un échange est forcé) au prix médian des frais de gaz générés (GAS) de toutes les transactions Ethereum du mois.
Un tel outil convient compte tenu de l’état actuel du réseau Ethereum. Les frais de transactions sur le réseau ont grimpé à plus de 70$ sur les exchanges décentralisés (DEX), après que le cours de l’ETH ait atteint un nouveau sommet sans précédent.
Des frais aussi élevés rendent le développement et l’utilisation du réseau Ethereum extrêmement coûteux.
uGAS permet aux développeurs et aux mineurs de fixer le prix des frais de transactions pendant au moins 30 jours dans le futur. Cela pourrait rendre les coûts prévisibles et donc plus gérables.
De la volatilité en échange de profits
En plus de tenter de résoudre le problème de la volatilité des frais de transactions, l’équipe met son expertise au service de la résolution de la volatilité des marchés de manière plus générale, avec uVOL. uVOL est à la volatilité ce que uGAS est au frais de transactions.
Plus précisément, uVOL suit la volatilité d’un actif sous-jacent (c’est-à-dire uVOL-BTC ou uVOL-ETH). Alors que ces types de dérivés synthétiques existent dans la finance traditionnelle depuis des décennies, ces supposés swaps de volatilité sont nouveaux sur le marché de la cryptomonnaie.
Dans un marché qui a la volatilité à son cœur, uVOL pourrait fournir non seulement un outil de couverture, mais également un marché de swap de volatilité potentiellement très rentable.
Amélioration du modèle de diffusion de tokens de Satoshi
La volatilité n’est pas seulement le pire cauchemar d’un trader, elle paut aussi avoir de graves conséquences sur les nouveaux projets DeFi.
Lorsque les développeurs publient des tokens, que ce soit par le biais d’une offre initiale de pièces (ICO), d’une offre d’échange initiale (IEO) ou d’une offre initiale DEX (IDO), ils sont souvent confrontés à «l’effet Binance».
Autrement dit, un token, sans doute sans valeur prouvée, est gonflé par des investisseurs très enthousiastes (bien que d’autres puissent utiliser un langage moins sympathique). Habituellement, après quelques jours, le token se stabilise, mais seulement après un réel analyse de l’actif.
Cela déclenche inévitablement des manipulations du marché qui portent à atteinte à la réputation d’un projet dès le départ. Pour les projets qui nécessitent un staking (presque tous les protocoles DeFi), cela pourrait les mettre en péril.
Le protocole Dafi vise à résoudre ce problème avec un dérivé synthétique qui suit la demande de la plateforme. Le dérivé synthétique, appelé DFY, s’attache au token natif d’une nouvelle plateforme (dToken). Le dérivé synthétique dToken est ensuite rendu public en échange de garanties utilisées pour le staking.
dToken récompense les acteurs, car la demande du réseau (son utilisation et sa quantité de staking) augmente. Dans l’ensemble, cela incite à participer à long terme à une plateforme nouvellement ouverte, débarrassant potentiellement le système de manipulation des marchés.
L’avenir des dérivés synthétiques
Ces projets sont une tentative d’utiliser des dérivés synthétiques pour résoudre des problèmes dans l’espace DeFi. Cependant, étant basés sur le DLT, ils présentent également les avantages de la décentralisation et des contrats intelligents, à savoir que tout le monde peut y avoir accès.
En outre, d’autres plateformes de synthétiseur permettent une exposition regroupée à plusieurs actifs non numériques tels que les matières premières et les actions. Il est même prévu de créer des dérivés synthétiques entièrement personnalisables, permettant aux utilisateurs de suivre un actif ou un phénomène de leur choix.
Cependant, ce domaine est encore très expérimental. La collaboration de YAM Finance avec UMA Project ne date que de quelques semaines. De plus, Dafi Protocol ne sort son dérivé synthétique que ce mois-ci.
En réalité, ils pourraient souffrir de problèmes de liquidité et de développement. Cependant, l’expérimentation est la clé du développement. S’ils fonctionnent, cela dit, au revoir les frais de transaction cryptomonnaie à 70$. la volatilité pourra disparaître, ainsi que la manipulation des marchés.
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