Un récent rapport de la Bank of America affirme que la viabilité sur le long terme d’Ethereum dépend de son évolutivité, alors que les problèmes de censure de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) se profilent à l’horizon depuis l’événement The Merge.
Selon le rapport, l’avantage dont jouissait Ethereum en tant que pionnier a attiré les développeurs d’applications décentralisées. Maintenant, ils sont toutefois confrontés à la perspective d’une congestion du réseau, ce jusqu’à ce que le système de sharding soit mis en place.
Ethereum menacé par un faible débit de transaction et par la censure
Les données de Blockchair suggèrent que le réseau Ethereum a traité moins de 15 transactions par seconde le 12 mars.
L’avenir d’Ethereum se trouve également menacé par le fait que les validateurs choisissent de ne traiter que les transactions portant sur des adresses Ethereum approuvées par l’Office américain de contrôle des avoirs étrangers (U.S. Office for Foreign Assets Control, ou OFAC).
Ainsi, depuis The Merge d’Ethereum, les validateurs regroupent les transactions en blocs et les diffusent. La séparation entre le proposeur et le constructeur permet à celui-ci de construire des blocs de transactions. Mais aussi de les suggérer à un proposeur de blocs. Ce dernier choisit le bloc de transactions le plus rentable.
Ainsi, séparer les rôles de constructeur et de proposant signifie que les transactions sont moins susceptibles d’être censurées.
MEV-Boost est un logiciel utilisé par les validateurs pour augmenter les rendements en sous-traitant la production de blocs au plus offrant. Les validateurs peuvent configurer leur logiciel pour qu’il accepte les blocs provenant de certains relais MEV-Boost, y compris ceux des Flashbots. Les relais Boost qui excluent les transactions des blocs sanctionnés menacent la neutralité du réseau Ethereum.
Depuis qu’Ethereum a migré vers une chaîne de preuve d’enjeu (proof of stake), 56 % des blocs de transactions ont été soumis à la censure de l’OFAC. Cette réduction de la neutralité d’Ethereum s’explique aussi par le fait que le réseau compte de nombreux validateurs institutionnels, notamment le réseau Celsius.
Le réseau ETH peut-il survivre à la congestion et aux sanctions ?
La feuille de route du cofondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, considère les rollups comme une étape intermédiaire pour améliorer le débit des transactions sur le réseau.
Les développeurs frustrés par le faible débit des transactions ETH pourraient ainsi rester dans l’écosystème en développant des applications pour les rollups.
Le langage des contrats intelligents pour Arbitrum, le rollup ayant la plus forte valeur bloquée, est compatible avec la machine virtuelle Ethereum. Cela qui facilite la migration des développeurs.
ConsenSys, la société à l’origine du portefeuille auto-gardien MetaMask a récemment annoncé le lancement d’une première version d’un rollup “zero knowledge”. Cela permettra aux développeurs Ethereum de s’intégrer en moins de 5 minutes.
La feuille de route d’Ethereum a cependant renoncé aux chaînes de sharding. Au lieu de cela, les développeurs prévoient d’utiliser une nouvelle méthode appelée “danksharding”. Celle-ci sera précédée d’une étape intermédiaire appelée “Proto-Danksharding”.
Le proto-danksharding permettra de réduire le coût des transactions en utilisant des groupes de données temporaires au lieu de placer les informations de transaction dans la section des données d’appel d’une transaction.
Ethereum.org estime toutefois qu‘il faudra attendre plusieurs années avant que le danksharding ne soit pleinement opérationnel. Par conséquent, la croissance des solutions de deuxième couche (layer 2) comme Arbitrum s’avère essentielle. Ce, afin de conserver la communauté des développeurs d’Ethereum.
La censure, une problématique pour le réseau
En ce qui concerne le thème de la censure, il y a peut-être une lueur d’espoir à l’horizon. En effet, le site MEV Watch rapporte que seul un tiers de tous les blocs de transactions effectués au cours du week-end dernier étaient conformes aux règles de l’OFAC. Les chiffres présentés pour la journée écoulée se sont avérés similaires.
On peut s’attendre à une réduction croissante de la censure grâce à l’apparition de variantes non censurantes du logiciel MEV-Boost. Par exemple comme Ultra Sound, qui ont traité environ 20 % des blocs au cours des deux dernières semaines.
L’année dernière, le groupe de réflexion à but non lucratif Coin Center a d’ailleurs poursuivi l’OFAC pour avoir sanctionné le mixeur Ethereum TornadoCash.
Morale de l’histoire : S’il veut survivre, Ethereum ne devrait pas se reposer sur ses lauriers.
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