À mesure que la technologie blockchain progresse, l’apparition de la couche 3 (L3) a déclenché une importante conversation entre les experts du secteur et les développeurs. Vitalik Buterin, le cofondateur d’Ethereum, a récemment apporté sa propre contribution au débat.
Sur X (Twitter), Vitalik Buterin a partagé un vieil article intitulé “What kind of layer 3 make sense ?” (Quel type de couche 3 a du sens ?). Il a rédigé cet article en 2022. Ainsi, bien que l’article lui-même ne soit pas récemment écrit, la décision de M. Buterin de le reposter a suscité des conversations sur les besoins d’une L3 dans l’industrie de la blockchain et de la crypto.
L’avis de Vitalik Buterin sur les L3
En tant que figure centrale de l’innovation de la blockchain, Vitalik Buterin a expliqué que si l’attrait théorique des layer-3 – soitempiler des solutions d’évolutivité pour atteindre une échelle exponentielle – s’avère convaincant, leur mise en œuvre pratique se heurte à des obstacles techniques. En effet, il a notamment mentionné des limitations liées à la disponibilité des données et des contraintes de bande passante pour les retraits d’urgence.
Ses idées s’appuient sur des années de recherche sur l’évolutivité de la blockchain, dont des travaux fondamentaux tels qu’un article datant de 2015 sur l’évolutivité et les contributions au cadre de Plasma.
Contrairement aux approches d’empilement simplistes, les nouveaux cadres de L3, illustrés par les propositions de Starkware, suggèrent d’attribuer des rôles distincts aux L2 et aux L3. Starkware, réputé pour son expertise en cryptographie, suggère ainsi que la L3 se concentre sur des fonctionnalités personnalisées telles que la protection de la vie privée ou des optimisations spécifiques à l’application, au lieu de mettre uniquement l’accent sur l’évolutivité.
Pour en savoir plus : L2 versus L1, quelle différence ?
Ainsi, bien que Vitalik Buterin ait reconnu la sophistication du nouveau cadre de L3 proposé par Starkware, il a indiqué qu’il pouvait s’agir d’une bonne idée si elle était implentée “d’une bonne manière”.
“Je soupçonne que des constructions plus sophistiquées (et plus simples) telles que celles décrites dans ce billet commenceront à jouer un rôle plus important à mesure que l’écosystème de mise à l’échelle de la couche 2 arrivera à maturité”, a écrit Buterin.
Les limites des L1 et des L2
L’émergence de la couche 3 a donné lieu à des discussions car elle est considérée comme un élément essentiel de l’infrastructure de la technologie de la blockchain. Beaucoup croient en effet en sa capacité à améliorer l’évolutivité et l’efficacité des réseaux blockchain et à permettre la création de nouvelles applications décentralisées (Dapps). Ainsi, l’importance de la L3 dans l’écosystème de la blockchain ne peut être surestimée, et l’industrie suit de près son développement.
Les technologies L3 sont considérées comme une avancée révolutionnaire par rapport aux solutions existantes de la couche 1 (L1) et de la couche 2 (L2 ). L1, la couche de base de la blockchain, comme par exemple Ethereum, fournit une sécurité et une décentralisation fondamentales. La couche 2, quant à elle, fonctionne au-dessus de la couche 1 pour en améliorer l’évolutivité. Quant à la L3, elle vise à faire évoluer les réseaux de blockchain en les ancrant dans la L2 à des fins de sécurité, ce qui pourrait offrir des avantages exponentiels en termes d’évolutivité.
Parmi les exemples de projets L3 émergents, StarkNet et Arbitrum Orbit se distinguent notamment du lot. StarkNet propose d’utiliser Validium pour la disponibilité des données, afin de répondre aux applications nécessitant une sensibilité accrue aux coûts. Arbitrum Orbit, de la même manière, vise à fournir des solutions de mise à l’échelle personnalisées qui pourraient mieux répondre aux besoins d’applications spécifiques. Ces initiatives illustrent ainsi une approche nuancée du développement des L3, reconnaissant la diversité des exigences des applications blockchain.
Un certain scepticisme
Cependant, certaines personnes critiquent le discours autour des L3. Marc Boiron, PDG de Polygon Labs, remet notamment en question la nécessité de ces couches. Selon lui, les couches layer 3 pourraient endommager la valeur de l’écosystème d’Ethereum au profit des L2 sur lesquelles elles s’appuient. Son scepticisme reflète ainsi un débat plus large au sein de la communauté crypto sur la valeur stratégique et les implications des technologies de L3.
“Je vais dire tout haut ce qui est pensé tout bas : Les L3 n’existent que pour retirer de la valeur à Ethereum et sur les L2 sur lesquelles les L3 sont construites. Vous n’avez pas besoin des L3 pour évoluer. Et c’est pourquoi Polygon Labs ne travaille pas sur les L3 “, a déclaré M. Boiron.
Malgré des points de vue divergents, les couches de layer 3 font donc l’objet de nombreuses discussions et pourrait devenir l’une des innovations les plus intéressantes du secteur crypto. En effet, la L3 peut fournir des fonctionnalités personnalisées et des solutions d’évolutivité, qui promettent de transformer les perspectives d’avenir de la technologie blockchain. Cependant, comme cette technologie en est encore à ses débuts, son efficacité et son impact ne sont pas encore pleinement réalisés.
Morale de l’histoire : Perfectionnons nos L2 avant de penser aux L3.
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