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Anonymat dans la crypto : un nouveau chiffrement pourrait changer la donne

3 mins
Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • En adoptant un nouveau mode de chiffrement très simple, la Blockchain pourrait enfin devenir totalement anonyme.
  • Cet anonymat pourrait permettre de contourner quelques restrictions mais il soulève aussi beaucoup d'autres problématiques.
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Alors que les cryptomonnaies sont encore considérées comme les devises préférées des criminels pour l’anonymat qu’elles procurent, beaucoup oublient que les transactions sont en réalité facilement traçables. Rand Hindi, co-fondateur de la plateforme Zama, propose une solution très simple pour changer les choses.

Un nouveau chiffrement pour plus de confidentialité

Lors du Paris Blockchain Week Summit, qui s’est tenu dans la capitale les 13 et 14 avril derniers, de nombreux problèmes concernant la blockchain ont été soulevés. Le souci de l’anonymat, qui est depuis longtemps oublié au profit des nouvelles régulations, mérite pourtant d’être réétudié. Selon Rand Hindi, co-fondateur de la plateforme de développement d’application Zama, c’est tout le système de transfert des données qui mériterait d’être transformé.

Pour le prouver, Hindi donne un exemple très simple : lorsqu’une personne utilise une application, ses données (voire même ses photos et enregistrements) sont conservés dans un cloud. Bien que cryptées, celles-ci sont ensuite décryptées par les serveurs de l’application afin de pouvoir les traiter. Dans ce cas, la confidentialité s’applique uniquement pendant le transfert, et les données non cryptées conservées par le cloud peuvent être consultées par n’importe qui. Le principe est exactement le même pour la blockchain.

Ce système de cryptage rend les données (ou, dans le cas de la blockchain, les cryptomonnaies) vulnérables et les gouvernements se servent de cette faille pour retracer certaines opérations. Pire encore : c’est cette même faille qui permet aux pirates de voler les utilisateurs. Selon Rand Hindi, bien que les piratages soient très communs dans la crypto sphère, ce n’est qu’une question de temps avant que le problème puisse prendre d’énormes proportions.

Je connais des dizaines de gens qui ont été menacés à main armée par des criminels leur demandant la clé de leur wallet crypto. Nous avons donc besoin de mettre en place une solution car plus nous continuons à faire des transferts de façon publique, plus nous nous exposons au danger. J’ai lu un article, récemment, qui disait que les personnes les plus riches de la crypto sphère vivent dans la peur constante des criminels. Le problème n’est donc plus la fraude mais de pouvoir protéger des vies.

Rand Hindi lors de sa conférence au Paris Blockchain Week Summit

Mais alors quelle est la solution ? Pour le co-fondateur de Zama, il suffirait simplement de changer de système et d’adopter le chiffrement homomorphe. Celui-ci fonctionne sur le même principe mais, cette fois-ci, les serveurs n’ont pas besoin de décrypter les données pour pouvoir les manipuler. Toutes les opérations, du transfert au renvoi à l’utilisateur en passant par le stockage dans le cloud, sont donc cryptées du début à la fin et donc indéchiffrables pour des tiers.

Source : compte Twitter de Zama

Le chiffrement homomorphe pour contourner les restrictions liées à l’anonymat

S’il est indéchiffrable, le chiffrement homomorphe pourrait-il, alors, nous aider à contourner les restrictions du gouvernement ? La réponse est indéniablement oui, et Rand Hindi ne s’en cache pas.

Si un gouvernement veut consulter les serveurs dans lesquels sont stockées les données, cela ne lui servira à rien car il ne sera pas en capacité de déchiffrer et de retracer les opérations. Pour ce faire, il devrait contacter tous les utilisateurs un à un !

Rand Hindi lors de sa conférence au Paris Blockchain Week Summit

Cependant, si ce nouveau chiffrement pourrait effectivement soulager les passionnés de crypto les plus embarrassés par la loi MiCa, il a tout d’abord été pensé pour protéger les utilisateurs. Ainsi, grâce à l’utilisation du smart contract, l’adresse des portefeuilles et le contenu des transactions sont cryptées du début à la fin. Un tiers qui intervient au cours de l’opération ne peut pas savoir de qui provient la transaction et un criminel ne peut donc pas suivre cette dernière afin de hacker un wallet crypto bien rempli. Toutefois, dans les faits, une loi pourrait tout à fait interdire l’utilisation de ce chiffrement afin de respecter le désir de transparence des gouvernements. Quant aux sites d’échange crypto, ils pourraient malgré tout décider de transmettre les données.

En outre, bien que reconnu depuis la fin des années 70, le chiffrage homomorphe ne permet que de travailler sur un ensemble de données restreint. Il demande également une puissance de calcul plus d’un million de fois supérieur au système utilisé aujourd’hui sur la blockchain et il faudrait donc attendre une dizaine de jours pour une seule opération.
Pour Rand Hindi, le phénomène est dérangeant mais réversible grâce au travail de diverses unités de recherches. Le progrès est tel que nous pourrions donc atteindre l’adoption de masse du chiffrage homomorphe vers 2025 !

Extrait de la présentation de Rand Hindi au Paris Blockchain Week Summit

Avec ce chiffrement sécurisé et confidentiel, le monde de la cryptomonnaie pourrait bien trouver une solution à la plupart de ses failles de sécurité et regagner quelques lettres de noblesse. Il ne reste qu’à savoir comment la communauté crypto pourra faire face à d’éventuelles activités criminelles devenues anonymes. D’autres outils devant être trouvés pour retracer l’indéchiffrable, la recherche n’est pas près de s’arrêter.

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Laure Elizabeth Iacoucci
Après avoir parcouru le monde en tant qu'artiste, Laure Elizabeth a décidé de se poser et de se plonger dans le monde de la cryptomonnaie. Basée en France, diplômée de l'Université de Strasbourg et de l'Université Paris 8, elle a mis les pieds dans la crypto en 2017 et, depuis, n'a jamais cessé de faire partie de l'aventure. Avec plusieurs années d'expérience dans le journalisme et la traduction dans différentes langues à son actif, elle se consacre désormais à informer le public des...
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