Le Crédit Suisse prévoit de réduire drastiquement ses effectifs et de vendre des actifs clés, l’institution cherchant à sortir d’une période de détresse financière. De son côté, la Deutsche Bank est poursuivie par une ancienne employée.
Le Crédit Suisse fait partie d’une liste de plusieurs grandes banques, dont la Deutsche Bank, à avoir connu des difficultés pendant un nombre considérable d’années. Le cours de l’action des deux banques est actuellement inférieur à leur valeur comptable tangible, ce qui signifie que leurs actifs collectifs valent plus que la valeur actuelle de leurs actions.
Ce fait nous rappelle que si la crypto connaît actuellement une période d’hiver, les marchés financiers traditionnels abordent pour leur part les derniers jours de leur longue chute.
La grande braderie du Crédit Suisse
Après une série d’erreurs et une longue période de crise financière, le Crédit Suisse cherche aujourd’hui à simplifier ses opérations et à se refinancer avec des capitaux frais.
À cette fin, la société cherchera à se fractionner et à vendre divers actifs tout en préservant ses activités bancaires nationales.
Parmi les actifs dont la vente est envisagée figurent une participation dans le groupe SIX, qui gère la bourse de Zurich, une participation de 8,6 % dans la société d’investissement espagnole Allfunds, les banques spécialisées Pfandbriefbank et Bank-Now, ainsi que la participation de la banque dans Swisscard, une coentreprise avec American Express.
La banque a également annoncé la suppression de 6 000 postes sur ses 50 000 employés.
L’action du Crédit Suisse se négocie actuellement à 4,57 dollars, ce qui correspond à une baisse de 54,53 % depuis le début de l’année, mais à une hausse de 4,82 % au cours des cinq derniers jours, ce qui suggère que le marché pourrait apprécier son plan d’action.
Les relations tendues entre la banque suisse et le marché
Comme BeInCrypto l’a précédemment rapporté, le directeur général du Crédit Suisse, Ulrich Koerner, semblait auparavant remettre ouvertement en question l’évaluation de la banque par le marché.
En effet, dans un mémo adressé à son personnel le mois dernier, M. Koerner a déclaré : “Je sais qu’il n’est pas facile de garder la tête froide face aux nombreuses histoires que vous lisez dans les médias ; en particulier compte tenu des nombreuses déclarations inexactes. Cela dit, j’espère que vous ne confondez pas la performance quotidienne de notre cours en bourse avec la solide base de capital et la position de liquidité de la banque”.
D’après certains analystes, cette déclaration relève d’un orgueil démesuré en pleine période de réorganisation.
En plus de tenter de restructurer le profil de sa dette, la banque a également tenté de faire le ménage en payant des dommages et intérêts sur les titres hypothécaires.
Ce lundi 17 octobre, la société financière a conclu un règlement de 495 millions de dollars avec les procureurs américains concernant les obligations RMBS (Residential Mortgage-Backed Security) de 2008.
En 2017, la banque a accepté un règlement de 5,3 milliards de dollars avec le ministère américain de la justice pour des RMBS. De même, en 2021, elle a réglé une affaire de RMBS de 650 millions de dollars avec le groupe de services financiers MBIA.
Grâce à ce dernier règlement d’un demi-milliard de dollars, le Crédit Suisse ne compte désormais plus que cinq affaires de RMBS en cours.
L’action de la Deutsche Bank s’effondre
Le cours de l’action Deutsche Bank est actuellement en baisse de 24,11 % par rapport au début de l’année et se trouve à 8,61 €. Bien qu’elle soit en meilleure position que Credit Suisse, la banque allemande a ses propres défis à relever et a déjà procédé à une restructuration.
La semaine dernière, il a été révélé que son ex-employée Elisabeth Maugars poursuivait la banque pour licenciement discriminatoire en raison de son âge et de son sexe. De son côté, la Deutsche Bank affirme que Mme Maugars a été licenciée parce que l’entreprise devait faire des économies et combiner les groupes de prêts.
Ainsi, même si les affirmations de la banque sont prises au pied de la lettre, les répercussions au niveau macro-financier ne lui sont guère réjouissantes.
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