Le jeudi 27 octobre avait lieu le lancement de l’Académie du Métavers à Marseille en partenariat avec Simplon, la région Sud et Meta (maison-mère de Facebook, Instagram, Whatsapp et Messenger).
Ouverte en 2013, Simplon est une entreprise sociale et solidaire de formation aux métiers du numérique. À travers son réseau de plus d’une centaine d’écoles en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, elle a pu former plus de 20 000 personnes. L’école est présente à Marseille, dans un beau cocon ensoleillé dédié à l’entrepreneuriat engagé voulant bâtir l’avenir de la cité phocéenne et nommé : “Le Cloître”.
C’est dans ces locaux que se réunissait jeudi dernier, des entreprises de la réalité augmentée, la direction de Simplon, mais aussi Laurent Solly Directeur Europe du Sud de Meta et Renaud Muselier Président de la Région Sud, afin de lancer l’Académie du Métavers, qui sera, grâce au financement de Meta et la Région Sud, complètement gratuite pour ses étudiants.
Le constat est fait que les entreprises sont demandeuses de personnes formées aux métiers émergents du metaverse. C’est d’ailleurs les entreprises de la région qui permettront le fonctionnement de cette nouvelle académie, car elles connaissent les besoins du marché et permettent ainsi d’adapter les formations. Ludovic Chaigneau, PDG du bureau d’étude SigmaLynx spécialisé dans la modélisation 3D des informations du bâtiment, insiste par exemple sur le besoin 3D et immersif dans l’industrie de la construction et de l’immobilier.
France Compétence identifie le métier de concepteur développeur spécialisé en technologies immersives et metaverse comme à la fois émergent et déjà en tension sur le marché de l’emploi. C’est donc pour cela que la formation de l’Académie du Métavers sera dédiée à cet apprentissage.
L’après-midi s’est rythmée d’une visite des locaux de Simplon au Cloître, avec rencontres d’apprenants et entreprises, puis d’une conférence, une discussion avec la presse et enfin un cocktail d’échange. Ce dernier se tenant au centre d’une sorte de foire aux présentations des biens et services proposés par les entreprises partenaires de l’école, déjà engagées à en recevoir leurs alternants.
Lors de la conférence, Véronique Saubot, PDG de Simplon, nous rappelle que 6 000 emplois dans le numérique sont non pourvus dans la région Sud. La formation est donc clé dans cette situation. Celle de l’Académie du Métavers commence le 5 décembre à Marseille. Elle s’étendra dans d’autres villes de France : Nice puis Paris et Lyon. Madame Saubot cite Mark Twain “ Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait” Elle ajoute : “alors nous l’avons fait !”
Renaud Muselier quant à lui nous explique que tous les livres de science fiction qu’il a lu dans sa jeunesse, notamment ceux de Jules Verne, ont fini par se réaliser. Le metaverse n’est donc pas si irréel que cela. “Il faut que nous soyons pionniers” dit-il devant l’assemblée.
Il voit dans les différents usages du metaverse, la possibilité entre autres, de promouvoir la région Sud (qu’il ne faut plus appeler PACA, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, sous peine de se faire sermonner par le gardien des lieux), et ce à l’international. La région est en effet la deuxième région la plus visitée de France, elle même pays le plus visité au monde. Il précise que le metaverse pourrait aussi devenir un outil pour préserver à tout prix certains sites de la région, du tourisme de masse en les rendant par exemple visitables en immersion 3D.
Lorsque BeinCrypto lui demande quelle application du metaverse il est le plus impatient de voir se concrétiser, il répond sur le domaine de la santé. En tant que médecin, il souhaite voir à la fois les formations médicales se dérouler en partie dans le monde virtuel, mais aussi un jour la prouesse de voir cette technologie permettre à un chirurgien spécialisé de pouvoir sauver un patient qu’il n’aurait pas pu atteindre outre mesure à cause de la distance physique.
Le directeur de Meta Europe du Sud, Laurent Solly, indique que 70 % des métiers du numérique en 2030 sont encore inconnus aujourd’hui. Il cite une étude de Analysis Group estimant que le metaverse à lui seul représentera 440 milliard de dollars du PIB annuel de l’Europe d’ici 2030. L’entreprise, rappelons-le, est d’ailleurs celle à avoir débourser le plus gros budget de recherche et développement en la matière.
Il tient à préciser que dans le cadre du partenariat avec la Région Sud et Simplon pour cette nouvelle Académie, le groupe Meta ne forme pas spécifiquement au Métavers de son groupe mais à la technologie en général, voulant développer l’écosystème dans son ensemble. Les étudiants seront donc libres de travailler pour eux-mêmes ou l’employeur de leur choix.
Monsieur Solly nous dit lors de son allocution à la presse que le premier laboratoire de recherche en réalité virtuelle de Meta en dehors des Etats-Unis est en France, à Paris. Lorsqu’on lui demande si la législation française risque d’être un frein au développement du metaverse en France, il répond qu’elle est en train de se définir. Et ce notamment au niveau européen. Il prend l’exemple des deux directives votées par l’Europe DSA et DMA, et dit que l’UE va donc maintenant passer à la régulation du monde virtuel, ce que Meta encourage.
En effet, il rappelle que son entreprise a participé à la réflexion sur le RGPD, pointant l’importance de la régulation dans le cadre du numérique et souhaite que les gouvernements démocratiquement élus légifèrent afin de créer un cadre pour l’écosystème.
Monsieur Muselier souligne la rareté de partenaires membres du “Big Five” (souvent surnommé les “GAFAM”) avec les institutions régionales, et accueille donc ce catalyseur qu’est Meta avec entrain. En acceptant ce pari sur le metaverse, Renaud Muselier rejoint la poignée des rares hommes politiques à comprendre l’importance du Web3, qu’on estime déjà être l’industrie de la 4 ème révolution industrielle.
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