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La blockchain pour de l’eau propre : Kim Dauthel, ambassadeur de l’Afro Fondation

6 mins
Mis à jour par Célia Simon
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A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement, célébrée le 5 Juin, la rédaction souhaitait souligner les accomplissements de l’écosystème Web3.0 sur le sujet du développement durable et de la “Blockchain for Good” en mettant en lumière une ONG active en Afrique: l’Afro Foundation.

Pour lui donner tribune, je suis allée à la rencontre d’un de ses ambassadeurs, Kim Dauthel, expert en développement blockchain et cybersécurité opérant dans la région MENA (Middle East – North Africa). Passionné de technologie depuis son plus jeune âge, celui-ci travaille principalement au niveau gouvernemental à l’échelle internationale afin de donner une vision de la technologie concrète à la fonction publique.

Merci d’être avec nous, Kim. Avant toutes choses, peux-tu préciser ta relation avec la Fondation Afro ?

J’ai rencontré David Nataf – son fondateur – en 2016. Celui-ci portait un beau projet: apporter l’eau claire en Afrique. Similaire à une initiative que j’avais entrepris en France dans le secteur de la santé. Il m’a tout de suite parlé et est devenu ma première expérience de travail avec une ONG.

Un projet de taille, effectivement. Peux-tu nous apporter plus de détails ?

L’objectif de la Fondation était de libérer et de stabiliser une eau propre et pure en Afrique, où l’accès à l’eau est encore compliqué. La technologie utilisée peut créer de l’eau à partir de l’atmosphère, en l’extrayant de l’air – pour les zones les plus sèches – ou en convertisseur l’eau sale en eau propre.

Quelle fut la portée de ton implication dans ce projet ?

En les rapprochant tout d’abord d’une entreprise spécialiste en purification d’eau, et ensuite dans l’examen d’un usage pertinent de la technologie blockchain.

Comment celle-ci s’est-elle déclinée à cette volonté ?

La blockchain est utilisée pour donner des jetons gratuits à la population. Il faut savoir qu’en Côte d’Ivoire, l’on décompte en fin d’année 2018 plus 32, 38 millions de mobiles pour une population de 25, 22 millions d’habitants – soit 128% de la population. En revanche, seulement 19,7% de cette population dispose d’un compte bancaire.

Grâce à la blockchain et aux tokens associés, ils peuvent utiliser des jetons gratuits pour avoir accès à de l’eau claire – et cela peut ensuite être utilisé pour certifier les transactions.

Comment avez-vous convaincu la population d’utiliser cette technologie et les jetons associés ?

Dans le monde de la blockchain à cette époque, la plupart des projets étaient des arnaques. Le moyen le plus court d’établir la confiance était d’utiliser la blockchain associée à un service accessible à tous. Et puisque la majeure partie de la blockchain elle-même peut être utilisée au niveau gouvernemental, nous avons alors décidé de lier celle-ci à celle de la banque postale.

D’où est venue l’idée d’associer votre système à celui de La Poste ?

L’un des fondateurs de l’Afro a développé une façon très simple d’utiliser la blockchain, en utilisant la lettre comme preuve de propriété à un moment T. Nous avons ensuite contacté La Poste et l’avons décliné pour l’usage de l’eau.

Qu’est-ce que signifie pour toi être Ambassadeur de la Fondation ?

J’aime son écosystème, majoritairement constitué de personnes technophiles travaillant ensemble dans une démarche prospective tournée vers l’avenir. Je ne connais aucune autre fondation – à but non lucratif – sur le marché de la cryptographie en ce moment qui travaille à faire parvenir un projet à l’utilisateur final. Dites-moi si je me trompe !

Quel est le plus gros projet que vous ayez entrepris avec la Fondation ?

Être accepté par une partie du système postal panafricain comme une blockchain fiable de traçabilité, et aussi comme un niveau de paiement de base pour les timbres et les taxes dans certaines zones délimitées. À l’heure actuelle, plus d’un gouvernement l’utilise en ce moment : si le système postal panafricain utilise en fait la même couche de sécurité ou le même jeton, cela peut vraiment changer la donne pour le continent.

Pouvons-nous aborder et citer des gouvernements qui suivent et soutiennent ce projet ?

La Côte d’Ivoire, notamment. La blockchain Afro a été acceptée avec le système postal en Côte d’Ivoire, déployant les différents services dont nous avons parlé précédemment.

Quel serait le prochain gouvernement à convaincre ?

Les pays voisins. Mais la prochaine étape serait le service postal panafricain. C’est une entité tentaculaire qui réalise du très bon travail. De notre point de vue, ils sont la prochaine étape : ils comprennent le marché, et ils croient aussi en notre solution.

Quels ont été les challenges auxquels vous avez dû faire face lors de sa mise en place ?

L’essentiel n’est jamais la technologie elle-même, mais la vulgarisation et l’accessibilité. Le problème majeur est le manque d’effort de la part des gens qui ne comprennent pas ses principes. Ils n’en voient pas l’utilité et donc ne s’y ouvrent pas.

Comment combattre cette réticence à comprendre ?

En comprenant leur point de vue. Dès que vous voyez le concret de leur quotidien, vous trouvez une solution pour y arriver. C’est un point de vue d’ingénieur appliqué à l’humain.

Il existe également une cryptomonnaie, l’Afro. Est-elle liée au projet actuel en cours ?

La pièce a d’abord été utilisée pour collecter des fonds, mais elle n’a aucun lien avec la Fondation. Celle-ci est à but non lucratif et n’a aucune incidence avec des fluctuations liées à la monnaie.

Peux-tu partager avec nous ton souvenir le plus marquant avec la Fondation ?

C’était un des projets en Côte d’Ivoire. Un dialogue a été ouvert avec plusieurs écoles, et nous avons travaillé ensemble à la création de certificats pour le respect des filières de recyclage. L’intention est d’éduquer les jeunes étudiants dans la compréhension de la nécessité de recycler, de l’entretien de bonnes habitudes dans l’usage des ordures, l’économie d’eau, l’électricité, et le soin que nous devons apporter aux atouts que le monde nous donne.

Quel impact ce projet a-t-il eu sur le paysage panafricain ?

De manière très concrète: les enseignants leur font passer un test de compétences. S’il est réussi, ils obtiennent un certificat indexé à un NFT indexé sur blockchain. Chaque année, nous réalisons un constat auprès du gouvernement local sur le nombre de certificats frappés et sur l’impact éducationnel qui a été réalisé.

Peux-tu nous partager quelques chiffres ?

Quelques centaines chaque mois, un nombre qui ne cesse de croître. Nous travaillons avec le ministère de l’Éducation, nous avons conscience que le processus va être long, mais nous devons commencer quelque part.

Quelle est pour toil a chose la plus importante à protéger avec la Fondation ?

La volonté-mère est la production d’eau claire, mais la Fondation dans ces racines est une idéologie : créer des connexions, des liens profonds entre tous les pays du continent africain. Si nous parvenons à les mettre d’accord sur des services et des technologies communes, ce sera un bon moyen d’améliorer l’économie… De partager le même rêve. Nous ne faisons pas qu’apporter de l’eau : nous apportons une idée commune de ce que pourrait être le continent, et de ce qu’il peut être en utilisant la technologie comme un dispositif d’aide et non comme un objectif. Une échelle technique vers la croissance d’un rêve panafricain.

D’où celui-ci puise-t-il son inspiration ?

Le premier à nourrir cette idée est l’artiste, Mansour Ciss Kanassy, qui fut le premier à travers son travail et son art à partager l’idée et à développer le concept, en 2001. Il a ensuite travaillé avec son fondateur, David Nataf, qui a créé le dispositif pour le système postal. Ancien avocat spécialisé en droit de l’informatique, il a créé résilier.com, la première société à proposer une solution de « désinscription » par voie postale en France. Je travaille également avec son associé, Roland Coutas, qui a créé la première cyber entreprise en Europe, derrière TravelPrice.com.

Au cours des derniers grands rassemblements business des derniers mois, as-tu retrouvé des visions similaires à la vôtre ?

Je viens rarement à la recherche d’une solution précise. Je viens surtout comprendre l’innovation sur le marché, et voir si d’autres projets travaillent tournés vers un avenir durable et non en vase clos. Généralement, regarder qui s’inspire de la technologie en tant qu’accélérateur est un bon indicatif pour repérer les pionniers du changement.

Merci pour ton temps, avez-vous un dernier point à faire passer à nos lecteurs ?

La gouvernance de la Fondation est ouverte à toute personne désireuse de nous rejoindre, alors n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez nous aider à utiliser la technologie ou les fonds de la Fondation ensemble.

A propos de l’auteur

Head of Public Affairs and Communication pour Planet 2049, founder d’Ascent, Isaure Courcenet est aussi auteur de Sovereign 3.0., traité de gouvernance digitale à paraître fin 2023. Spécialiste en relations public-privé, elle porte ses sujets à l’échelle européenne et internationale pour accélérer les solutions de gouvernance et de développement durable.

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