Bit2Me fait partie de l’industrie de la blockchain depuis plusieurs années et, en tant que société FinTech, a accumulé de belles réussites. 2021 a été une grande année pour l’entreprise spécialisée dans la technologie financière, grâce à l’exposition au public par des campagnes de marketing audacieuses, l’expansion à d’autres régions comme l’Amérique latine ainsi que le lancement d’une infinité de produits et de services pour le secteur de la crypto, son objectif ultime étant de se convertir en un service complet pour les entreprises et les particuliers. Ses efforts persistants ont abouti au lancement réussi de son token natif B2M, qui a suscité une demande surprenante et vendu la totalité de sa capitalisation en quelques secondes. Quel est l’avenir de Bit2Me ?
Bit2Me a été fondé en 2014. Depuis lors, l’entreprise a suivi un chemin solide sans retour en arrière. 2021 restera dans les mémoires de la société espagnole comme l’année clé où elle a pris le large, marquant une avancée nette en plus de mûrir en tant que société porteuse d’un avenir prometteur.
Le 30 septembre était la date à laquelle le processus d’ouverture de son token natif, le B2M, a atteint son point culminant. BeInCrypto s’est entretenu avec Leif Ferreira, cofondateur et PDG de Bit2Me, sur son statut actuel et sur l’avenir qui attend la société.
Le succès de la vente du token B2M
Bit2Me a lancé son token B2M en septembre, levant 20 millions d’euros en un temps record lors de son introduction en bourse (ICO). La demande lors des trois tours de financement ouverts s’est avérée extraordinaire et sans précédent en Espagne.
Je suppose que vous êtes ravi du succès des ventes, la première série a été conclue en 59 secondes, la seconde en 47 secondes et la dernière en 38 secondes. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Leif Ferreira : Pas du tout, pas du tout, et certainement pas à cette cadence. Jusqu’au dernier moment, vous ne savez pas comment les ventes vont se dérouler. Tout à coup, il y a une baisse du marché des cryptomonnaies, comme cela s’est produit, et certaines personnes pensent que ce n’est peut-être pas le bon moment pour investir dans une ICO et tout change radicalement… pourtant, il n’a fallu que quelques secondes pour réaliser les ventes à chaque tour.
Après ce succès, j’ai rassemblé l’équipe et lui ai dit à quel point j’étais surpris et combien j’étais fier d’eux, qui ont travaillé dur pour nous mener si loin. Ce qui est amusant, c’est que le token B2M n’a pas seulement été utilisé pour le financement, mais aussi pour la sensibilisation ; nous nous sommes développés dans de nombreux domaines.
Le token B2M de Bit2Me a d’abord été vendu dans le cadre d’une vente privée, puis ouvert au public par le biais d’une ICO. Pourquoi avez-vous opté pour ce format ?
Leif Ferreira : Il faut tenir compte de là où nous nous trouvons. Bit2Me est en Espagne. En termes de réglementation, ce n’est pas un pays où la réglementation est en phase avec l’industrie crypto. Nous voulions faire cet travail depuis l’Espagne pour reprendre un rôle de pionniers en étant les premiers à y lancer quelque chose comme ça. Il est vrai que d’autres projets espagnols ont lancé des ICO auparavant, mais dans d’autres parties du monde. Personne ne l’avait fait depuis l’Espagne.
Nous préparons cette ICO depuis plus de trois ans. Nous devions tester le terrain pour voir s’il y a des gens qui veulent s’impliquer dans un projet en Espagne. Après la vente privée, nous avons pensé à ouvrir cet investissement aux particuliers et nous avons obtenu un grand succès. La vente privée couvrait déjà le financement du produit, en calculant que le MVP serait de 2,5 millions d’euros; après l’ICO, nous avons atteint 20 millions d’euros. Nous ne pensions pas obtenir autant de soutien, nous avons fixé une limite pour soutenir la tokenomique du B2M.
Nous avons peut-être donné l’impression qu’il était facile de réunir une telle somme, mais nous avons passé sept ans à donner des interviews, à travailler sur le projet, à construire la marque… nous avons enfin été récompensés.
Vous avez réussi à lever 20 millions d’euros en près de deux minutes et demie. Face à un tel succès, pensez-vous qu’il aurait été possible de lever davantage de fonds ?
Leif Ferreira : Les utilisateurs eux-mêmes ont demandé sur Telegram si nous pouvions ouvrir une nouvelle phase car certains ont loupé les précédentes, ce qui pourrait amplifier davantage les fonds. Cependant, avec les fonds dont nous disposons actuellement, nous avons plus qu’assez. Nous pourrions faire bénéficier la communauté ainsi que l’entreprise d’une autre expansion, mais nous tuerions alors la tokenomique des tokens émis, en plus d’altérer nos engagements de distribution.
Si vous voulez acheter des tokens, c’est simple : il vous faudra attendre le 1er novembre.
Bit2Me a mûri. Que lui réserve le futur ?
Bit2Me a connu une croissance annuelle de 1200% et a accueilli 1,7 million d’utilisateurs dans sa Bit2Me Academy, entre autres accomplissements notables. Comme cela s’est produit pour d’autres projets similaires, l’élan de croissance est d’abord très intense, puis il entre dans une zone de consolidation durant laquelle la société passe à une nouvelle phase, devant alors démontrer des faits et pas seulement des promesses. Cependant, Bit2Me peut encore avoir de la place pour une plus ample croissance, selon M. Ferreira.
Pensez-vous avoir atteint un point maximum ou y a-t-il encore une croissance rnotable à venir ?
Leif Ferreira : Je pense que l’ensemble du secteur est en pleine croissance, des acteurs similaires comme Binance ou Coinbase continuent de croître année après année. J’ai le sentiment que le secteur va continuer à se développer au cours de la prochaine décennie ; il me semble très clair que tout le monde va utiliser Bitcoin, directement ou indirectement. Des outils seront nécessaires pour pouvoir utiliser ces services, de nouveaux acteurs apparaîtront et de nombreuses entreprises traditionnelles verront dans cet écosystème un lieu à explorer.
“L’objectif final de Bitcoin est de se positionner en tant que monnaie massivement utilisée”.
Nous continuerons à évoluer avec l’industrie si nous faisons les choses comme nous les faisions auparavant. Bit2Me a toujours connu une croissance organique, soulignant que l’année dernière, les graines que nous avons plantées des années plus tôt ont commencé à porter leurs fruits. Par exemple, l’ex-président de Mastercard ne se lance pas dans n’importe quel projet…
Lorsqu’arrivera cette période de maturité et de consolidation de la croissance, quels seront vos objectifs et vers quoi se tournera Bit2Me ?
Leif Ferreira : Il est vrai que nous proposons une gamme complète, mais nous nous concentrons sur le public qui veut apprendre et interagir avec les cryptomonnaies. C’est pourquoi nous avons une équipe dédiée à l’apprentissage avec notre produit Bit2Me Academy. Parmi d’autres objectifs, nous souhaitons lancer un service de staking ou de lending, comme la carte de débit crypto Mastercard, qui sera l’une de nos priorités… Nous voulons boucler la boucle afin de pouvoir offrir un service complet en tant que banque crypto.
Ainsi, nous pourrons servir un détenteur qui cherche à préserver son Bitcoin en tant que valeur refuge afin que ses économies ne soient pas englouties par le gouvernement du fait de la dévaluation et des taxes dissimulées par l’inflation.
D’autres pensent qu’il est temps d’utiliser la crypto-monnaie dans la vie quotidienne. Par exemple, Bit2Me fournit des services à Coolmod pour traiter les paiements en crypto. J’ai été étonné qu’ils reçoivent beaucoup d’achats avec des BTC ; j’avais parié que je les inviterais à manger une paella s’ils dépassaient 30 000 € en bitcoins, et cette limite a été dépassée très rapidement.
Cela fait partie de la philosophie selon laquelle Bitcoin devrait être utilisé pour les paiements quotidiens ou les envois de fonds internationaux. Nous devons donc proposer des services pour ceux qui veulent détenir des fonds sur le long terme avec notre staking ou d’autres produits, comme un portefeuille ou une carte de débit crypto pour les dépenses quotidiennes.
A cet effet, Bit2Me prévoit de recruter 140 profils différents dans les 12 prochains mois, un projet pour lequel une partie de nos fonds sera allouée.
Vous avez mentionné que vous souhaitez devenir une banque crypto. Dans votre livre blanc vous soulignez que c’est l’un des futurs objectifs de Bit2Me : pourquoi Bit2Me chercherait à obtenir sa propre licence bancaire et quelles sont les implications ?
Leif Ferreira : Pour l’instant, dans le monde de la crypto, ce n’est pas encore nécessaire, même si l’on prévoit que dans les mois à venir, cela pourrait changer en raison de l’activité réglementaire. Dans le monde de la monnaie fiduciaire, nous avons de nouveaux clients qui ont besoin de ce type de pont ; nous devons offrir des comptes en euros et pour cela nous avons besoin d’une licence de monnaie électronique.
Pour l’instant, nous avons établi un partenariat avec un tiers pour offrir ce service. Le problème dans ce cas est que vous reléguez à une entreprise qui peut vous demander toute une liste de conditions et ralentir le processus. Nous voulons bénéficier d’une indépendance pour pouvoir avoir une adresse Bitcoin ainsi que du monde fiat, afin de boucler le processus et nous convertir en banque crypto.
L’évolution du marché crypto face à l’arrivée des réglementations
Le secteur des cryptomonnaies a commencé à assister à une réglementation plus agressive du marchés, des États-Unis interdisant de manière préventive les produits crypto avant leur lancement à la Chine, qui a interdit toute activité liée à une quelconque cryptomonnaie ou bloquant des services tels que TradingView, CoinMarketCap ou CoinGecko dans ses mesures de répression. En Europe, la situation commence également à changer et, au vu du paysage mondial, la réglementation européenne pourrait bientôt s’activer.
En regardant ce qui se passe aux États-Unis avec la SEC, et en analysant la dernière affaire avec Coinbase et son produit Lend, pensez-vous que l’interdiction d’un produit qui suscite de l’intérêt pourrait se produire en Espagne ou en Europe ?
Leif Ferreira : Cela pourrait arriver, mais nous pensons que c’est un produit tellement intéressant qu’il nous faut le proposer. Il faut différencier Coinbase de Bit2Me : Coinbase est cotée en bourse et a donc d’autres règles à suivre, et l’Europe ne compte pas d’organisation telle que la SEC des États-Uni ; c’est un autre écosystème.
Nous avons constaté que le produit [de prêt] a suscité un grand intérêt de la part de la communauté. Il s’agit d’un contrat dans lequel les utilisateurs nous offrent volontairement leurs cryptomonnaies pour que nous puissions leur offrir des intérêts en retour. Nous allons aller de l’avant.
Bit2Me s’est fait connaître de la population espagnole grâce à une campagne publicitaire audacieuse de votre part. Avez-vous dû pour cela passer par la Commission espagnole des valeurs mobilières et des changes (CNMV) ?
Leif Ferreira : Le régulateur espagnol a sorti une loi de nulle part mais elle n’est pas encore en vigueur, elle devrait l’être d’ici 2022. Il veut être informé dès lors que la campagne peut avoir un aspect spéculatif.
Par exemple, nous avons utilisé un ton humoristique dans nos campagnes, comme “Bitcoin, bienvenue dans la république indépendante de votre argent”. Nous avions peur de toucher à plusieurs piliers, par exemple à cause de la façon dont est conçu ce pays : le message aurait pu être confondu avec quelque chose de politique à cause du thème de la république, mais cela a finalement été un succès.
Le token B2M et des facteurs externes tels que la technologie et les cycles du marché crypto
Le token B2M n’est pas encore arrivé sur le marché ouvert, mais lorsqu’il le fera, il pourrait être affecté par les conditions du marché crypto ainsi que par sa tokenomique et sa structure.
Savez-vous quel profil d’investisseurs a acheté lors des tours de vente ouverts ?
Leif Ferreira : Un profil entièrement de détaillant. Il y a environ 13 000 transactions uniques, soit 11 000 transactions uniques et 2 000 d’utilisateurs réguliers. Si l’on enlève la moyenne des transactions par opération, qui atteint presque 2 000 euros, il ne s’agit pas d’un achat très important ; lors du dernier tour, la moyenne est tombée à 700 euros. En revanche, le précédent tour de table privé a atteint un investissement moyen de 50 000 euros.
Cela signifie que l’investissement a été capilarisé, ce qui, à mon avis, est la meilleure chose pour un token car cela permet de se débarrasser des baleines et de le démocratiser. Pourtant, certaines personnes ont acheté de gros montants, comme un utilisateur qui a acheté pour 300 000 euros de B2M.
Le B2M sera un token ERC-20. Sera-t-il à la merci des frais de gaz d’Ethereum ?
Leif Ferreira : Chaque fois qu’il y a une transaction entrante ou sortante sur le réseau Ethereum, il y a des frais à payer. Toutes les opérations qui sont effectuées hors chaîne, c’est-à-dire l’achat/la vente d’échanges, l’application de remises, le vote, etc. ne généreront aucun frais pour l’utilisateur en ce qui concerne Ethereum.
En ce qui concerne Ethereum 2.0, je suis optimiste quant à la résolution du problème d’évolutivité. De même, Bit2Me est totalement gratuit, et lorsque le moment viendra où les commissions Ethereum deviendront incontrôlables et rendront les opérations irréalisables, nous pourrons toujours travailler avec d’autres plateformes telles que Cardano ou d’autres en changeant la plateforme de contrat intelligent.
En janvier, le contenu bloqué des ventes privées commencera à être libéré, et ainsi de suite pour les autres phases. Que pensez-vous qu’il puisse alors se passer ?
Leif Ferreira : Nous ne sommes pas préoccupés par le déverrouillage, car nous savons que les investisseurs qui ont participé aux premiers tours de table sont généralement là pour le long terme. L’ouverture des fonds bloqués se fera de manière progressive.
Le token B2M sera-t-il affecté par un marché haussier ou baissier de Bitcoin/Ethereum ?
Leif Ferreira : Je pense qu’il pourrait être affecté. Dès que le B2M sera sur le marché, il sera à la merci des tendances. Si nous entrons vraiment dans un marché baissier, les gens paniqueront mais comme il y a des blocages en place pour le moment, ils ne pourront pas encore vendre, ce qui amortira une éventuelle chute du cours.
En revanche, dans le cas d’un marché haussier, le B2M en bénéficierait grandement car il n’y a pas encore beaucoup de tokens sur le marché. Il y a donc beaucoup de demande et peu d’offre, et il en profitera grandement.
Quand le B2M sera distribué à 100% sur le marché, je suppose qu’il sera en corrélation avec les autres pièces. Entre-temps, au cours de ce processus d’ouverture au marché, il bénéficiera beaucoup plus d’un marché haussier qu’il ne pourrait perdre dans un marché baissier.
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