Les stablecoins sont-ils amenés à disparaître ? Deux lobbys de la crypto tirent la sonnette d’alarme auprès de l’Union Européenne.
Une mort programmée pour les stablecoins indexés sur le dollar ?
Les stablecoins semblent de plus en plus questionnés. Après le scandale de Terra et la perte de parité récente d’autres jetons, pour certains, ces actifs semblent ne plus rien avoir de stable. La méfiance du public n’a pas échappé à l’Union Européenne qui compte bien faire le ménage au sein du secteur crypto. Entre régulations et limitations, l’épuration de l’industrie semble ne pas connaître de limite.
Toutefois, si certains voient en l’élaboration d’un cadre l’occasion de faire grandir la crypto et de la sécuriser, d’autres sont moins enthousiastes. Les lobbys crypto Blockchain for Europe et l’Association de l’Euro Digital semblent en effet particulièrement inquiets de la tournure que prennent les régulations.
En effet, l’Union Européenne souhaite limiter la disponibilité et l’utilisation des stablecoins indexés sur le dollar. Une initiative qui témoigne de la peine qu’éprouve l’euro face à la monnaie américaine mais qui risque de chambouler toute la crypto. Dans une lettre adressée à l’Union Européenne, les deux associations sonnent la sonnette d’alarme : certains stablecoins pourraient être amenés à disparaître sur le vieux continent.
Les trois plus grandes monnaies stables en termes de volume d’échanges risquent d’être interdites dans l’UE à partir de 2024, en raison des limites quantitatives imposées par MiCA à l’émission et à l’utilisation des jetons numériques libellés en devises étrangères en vertu des régulations.
Extrait de la lettre publiée par Blockchain for Europe et l’Association de l’Euro Digital.
La crypto pourrait fuir l’UE
Malgré la présence de monnaies indexées sur l’euro, les deux lobbys craignent que les transformations du secteur demandées par l’Union Européenne ne fracture l’industrie. Les stablecoins indexés sur le dollar, présents sur le marché depuis plus longtemps, sont devenus des actifs incontournables en dépit de la crise. Leur influence est telle qu’il faudrait plusieurs années aux jetons européens pour les faire oublier au public. De même, ces pièces représentent une part non négligeable du revenu et de l’activité de grandes entreprises crypto.
USDT, USDC et BUSD représentent près de 75 % des volumes d’échanges de cryptomonnaies dans le monde. Restreindre leur utilisation dans la zone euro provoquerait l’arrêt des marchés crypto avec des effets potentiellement déstabilisants et une fuite importante des activités liées aux cryptomonnaies en dehors de l’UE.
Extrait de la lettre publiée par Blockchain for Europe et l’Association de l’Euro Digital.
Les deux associations demandent donc à l’Union Européenne de revoir ses priorités et de définir un cadre moins restrictif mais également plus clair pour les stablecoins. Pour l’instant, les autorités n’ont fait aucun retour concernant cette demande. Toutefois, la fuite des acteurs de la crypto en dehors du vieux continent et le bannissement des stablecoins pourrait être très avantageux pour la Banque Centrale. Débarrassée de la concurrence du marché crypto, celle-ci pourrait émettre son propre CBDC et le diffuser sans crainte. Face au manque de services et aux restrictions, les utilisateurs restés en Europe n’auraient d’autre alternative que de les utiliser.
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