Les investissements crypto se sont multipliés à la sortie de la crise, en particulier au sein de secteurs extérieurs. Parmi ces nouveaux membres du secteur crypto, beaucoup ont retourné leur veste.
De nombreux acteurs de la finance traditionnelle changent d’avis
Le secteur crypto, à peine sorti de la crise, bénéficie d’une attractivité inédite. Alors que financiers et banques lorgnent sur la blockchain ou sur Bitcoin, le phénomène ne semble pas avoir épargné les plus sceptiques. Ainsi, de nombreux ennemis de la cryptomonnaie ont fini par changer d’avis.
L’entrepreneur David Rubinstein a été l’un des plus récents à faire part de son retournement de veste. Le co-fondateur de la société d’investissement Carlyle Group s’est ainsi exprimé en faveur des cryptomonnaies lors d’une interview accordée à CNBC. Alors que ce dernier faisait auparavant part de son scepticisme, il aurait fini par acheter des entreprises crypto, dont l’entreprise de services blockchain Paxos en 2020.
Rubinstein a également affirmé que le placement d’argent dans le secteur était inévitable puisque la technologie serait, selon lui, destinée à perdurer.
D’autres investisseurs ont également fait l’inverse. Steve Wozniak, co-fondateur d’Apple aux côtés de Steve Jobs, a placé de l’argent dans le secteur crypto sans toutefois cacher sa méfiance. Pour lui, certains projets sont encore instables et les cryptomonnaies sont encore trop soumises aux piratages et autres scams. L’investissement dans la crypto serait donc risqué, surtout pour la population.
Malgré son scepticisme, Wozniak a tout de même créé Efforce, une plateforme de financement de projets verts possédant son propre token. La peur a néanmoins trouvé un point d’orgue puisque selon CNBC, l’entrepreneur aurait été effrayé des différents événements ayant récemment secoué la crypto et aurait revendu le contenu de son portefeuille.
Le scepticisme existe également dans la crypto sphère
Toutefois, les entrepreneurs à l’extérieur du secteur crypto ne sont pas les seuls à avoir une opinion anti-cryptomonnaie. Au sein même du secteur, certains individus ont été de fervents opposants à certaines pièces, avant de changer d’avis. Ce fut, par exemple, le cas d’Arthur Hayes. Fondateur de la plateforme d’échange BitMex, ce dernier s’est démarqué par son scepticisme envers Ethereum.
Dans une interview accordée à Unchained, l’entrepreneur a expliqué qu’il nourrissait de grands doutes concernant la pièce de Vitalik Buterin.
Quand Ethereum est sorti en prévente, en 2014, je ne voyais pas l’intérêt d’investir de l’argent dans un projet encore en recherche. Vitalik demandait de l’argent mais on ne savait pas ce que l’on recevrait en retour, puisqu’il n’avait pas défini le prix ou la réserve des jetons. Du coup, je ne voyais pas quel avantage il y avait à investir maintenant plutôt que dans six mois et finalement, j’avais tort ! J’ai même écrit plusieurs fois sur le projet en disant que c’était de la camelote, puis qu’il allait s’effondrer en 2018.
Extrait des propos d’Arthur Hayes dans son interview pour Unchained
Pour Arthur Hayes, ce sera l’explosion de la DeFi, qui aura fini par le convaincre. Cette dernière aura donné à Ethereum une occasion de se démarquer. Un phénomène qui continuera ensuite avec les NFT. Même s’il aura fallu sept ans à l’entrepreneur pour changer d’avis, celui-ci pense désormais que la fusion Ethereum est la clé du développement de la crypto.
Diverses peurs seraient à l’origine de ces changements d’avis
Si David Rubinstein s’est senti obligé d’investir face à l’importance grandissante de la blockchain, d’autres entrepreneurs ont placé leur argent pour faire taire certaines peurs. Parmi celles-ci, la crainte de passer à côté d’un secteur important semble être le phénomène le plus courant. Ainsi, les entreprises se tourneraient vers la crypto afin de se garantir une place lorsque celle-ci se sera démocratisée.
Pour d’autres, les cryptomonnaies seraient devenues une sécurité. Thomas Peterffy, président du courtier Interactive Brockers, avait ainsi conseillé aux entreprises de se constituer une trésorerie en crypto en prévision d’un effondrement de l’économie actuelle. Cinq ans avant, Peterffy avait rédigé un papier pour le Wall Street Journal dans lequel il avait qualifié Bitcoin de danger.
Enfin, cette afflux d’investissements de la part d’anti-cryptomonnaies pourrait également résulter d’un phénomène de mode. À l’heure où des millionnaires tels que Michael Saylor font l’apologie de Bitcoin, les avantages d’un placement dans la crypto semblent se propager de bouche à oreille dans la communauté des grands entrepreneurs et financiers. Le temps saura nous dire si ce phénomène sera durable ou s’il s’amenuisera avec la prochaine crise.
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