Les CBDC et leur système se sont montrés décevants lors du premier test d’utilisation mondiale organisé par la Banque des Règlements Internationaux.
Encore beaucoup d’ajustements à faire sur les CBDC
Les CBDC avaient récemment été annoncés comme faisant leur irruption imminente dans le monde de la finance. Alors que l’euro numérique est en route et qu’une grande entreprise de la crypto participe à l’élaboration d’un dollar numérique, l’ouverture de la concurrence entre ces nouvelles pièces institutionnalisées et Bitcoin semble être une menace de plus en plus pressante. Néanmoins, le dernier test les concernant est venu changer la donne.
En effet, la Banque des Règlements Internationaux à lancé le projet mBridge. Celui-ci, considéré comme pilote, était constitué de phases de test servant à confirmer ou non la possibilité de l’utilisation des CBDC au quotidien ainsi qu’à déterminer leur véritable efficacité. Le gros des opérations s’est tenu entre le 15 août et le 23 septembre dernier. Au cours de celles-ci, les établissements participants ont eu pour consigne le transférer leur propre CBDC mais également de faire affaire avec ceux issus de l’étranger.
Les résultats, rapportés dans un document publié par la BRI, sont loin d’être entièrement satisfaisants. Dans une perspective positive, le système s’est avéré efficace puisqu’il a permis à 20 banques commerciales à travers le monde d’effectuer une centaine de transactions dont la valeur totale s’est élevée à 22 millions de dollars.
Toutefois, d’un côté plus pratique, l’utilisation et le transfert des CBDC se sont avérés très contraignants pour les participantes. En effet, les transactions ont été limités par certaines exigences des banques centrales. Alors que celles-ci veulent équilibrer les soldes de jetons quotidiennement, les établissements financiers se retrouvent dans l’obligation de se décharger tous les jours des CBDC venus de l’étranger.
Dans une même veine, les taux de change se sont avérés problématiques puisqu’ils se sont révélés différents entre le temps où la transaction a été décidée et le moment auquel l’argent a été reçu par le destinataire. Un phénomène qui a obligé les établissements à piocher dans leur solde afin de transférer le bon compte.
Malgré ces nombreuses problématiques auxquelles les défenseurs des CBDC n’avaient peut-être pas pensé avant, la BRI affirme que mBridge est loin d’être terminé et que ces soucis de transactions seront abordés au cours des étapes à venir. Les banques centrales sont donc loin d’abandonner leur projet et nous risquons donc de voir effectivement l’euro numérique faire son apparition dans les années à venir.
Les jetons officiel sont loin d’être adoptés
Malgré l’obstination des banques centrales et des différentes autorités pour mettre en place des CBDC, une autre problématique se dresse encore : l’utilisation des pièces par la population. Dans des pays où la crypto est suffisamment installée, les contribuables rechignent à troquer Bitcoin contre le jeton proposé par la finance traditionnelle.
C’est par exemple le cas au Nigeria où le gouvernement a sorti son propre CBDC. Intitulé eNaira et mis en circulation depuis environ 1 ans, celui-ci est loin de trouver le succès escompté avec seulement 0,5 % d’adoption. Selon Bloomberg, le phénomène serait dû à la préférence de la population pour la crypto mais également au manque de confiance en la devise nationale qui a été dévaluée plusieurs fois. De nouveaux obstacles pourraient donc venir s’opposer aux banques centrales et constituer de nouveaux défis.
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